30 janvier 2008

Ce matin

Ce matin, vers neuf heures, il pleuvait. Il faisait gris, presque brun, et les arbres s'étaient tus. Je sentais mon cœur glisser vers le sol comme les rigoles d'eau dans la grande fenêtre de la bibliothèque. Mes petits pieds accotés discrètement sur la causeuse devant moi, le Barbier de Séville entre les doigts, j'ai respiré.
*
Rien ne bougeait, l'horloge était arrêtée, j'étais gênée d'exister dans un lieu si silencieux, alors que moi, moi... je suis bruyante. J'entendais mes cheveux pousser et mes ongles aussi, et ça me gênait. Un silence accueillant, une odeur aseptisée, mais qui ne se débarrasse jamais de celle des livres usagés, qu'on a aimés, prêtés et trimballés.
*
Damien Rice me priait de ne pas avoir d'enfants accidentellement et je trouvais ça charmant. De la musique, mais surtout, le silence ambiant, encore. Le silence de par les lèvres closes, les yeux rivés sur les pages et les pages et les pages qu'on tournait en un bruissement presque imperceptible.
*
Et moi, au milieu de tout ça, grand sourire et peine béante, j'avais envie de l'aimer, lui — mon homme. J'avais une envie pressante, puissante, et désarmante, de l'aimer. De le sentir en moi, avec moi, partout, sur chaque partie de ma peau recouverte de vêtements ou non, de l'emmener en odeurs et en souvenirs, qu'il me suive quand je vais m'asseoir tristement seule à la bibliothèque et qu'il pleut, comme ça, les larmes que je n'ai pas.
*
C'était un beau temps pour s'aimer; il faisait trop humide pour réellement songer à sortir, c'était trop mouillé partout pour avoir une autre idée que de s'aimer. La tête dans les nuages, le corps paisiblement étendu, j'aurai voulu, dans un élan étrange, qu'on vienne m'aimer. Qu'on s'approche de moi subtilement et qu'on pose ses mains sur mes épaules. J'aurai voulu rompre le silence en sursautant et rire un peu; j'aurai voulu sourire d'être si gentiment dérangé dans ma lecture qu'au fond, je ne lisais pas.
*
Ce matin, j'avais envie d'être solitaire à deux. Je n'avais pas envie de mots d'amour et de promesses éternelles, j'avais envie d'avoir quelqu'un à qui penser et qui penserait à moi. Quelqu'un à qui texter que le ciel s'est couvert d'un gris charbonneux me faisant penser au gris de ses yeux. Quelqu'un pour me répondre que je suis beaucoup trop romantique, mais que merci, c'était gentil. Quelqu'un à qui texter que le silence me parle bien plus que tout le reste du monde, ce matin.
*
Quelqu'un à qui dire de ne pas faire d'enfants accidentellement, pas parce que j'en mourrais, simplement parce que ça serait triste, et que les teintes sombres de la matinée n'évoqueraient plus de jolies phrases dans ma tête. L’entendre dire qu'effectivement, ce serait triste. Et que jamais, jamais il n’allait enfanter une autre femme que moi, tant que je serai partie présente de sa vie, l’unique amour du moment.
*
Quelqu'un avec qui s'asseoir devant les si grandes fenêtres de la bibliothèque, quelqu'un avec qui rire des bottes en fausse fourrure hideuse de la jeune fille qui vient de passer, quelqu'un avec qui être bien, tout simplement.
*
Je n'avais pas envie de baisers enflammés, de sexe interdit entre deux étagères, de cœurs et de roses et de bijoux, j'avais envie d'un ami, avant d'un amoureux.

Drôle de crépuscule

Ce soir, ça ne va pas.
Ça m'arrive, des mauvais moments, comme ça.
De moins en moins souvent, certes, mais ça arrive.

Et quand ça arrive, ça arrive plus fort qu'avant.
Moins prévu, moins facile de s'en relever.
J'ai plus mal et plus longtemps, mais ça arrive moins souvent.

Comme un poing au milieu de la poitrine.
Mon coeur se serre,serre,serre...
J'ai vraiment mal.
Et j'ai pas envie de pleurer.

Parce que ça dépasse ce stade-là. Si ce n'était que ça, des larmes.
Ça sèche vite, ça ne laisse pas de traces visibles.
Là je suis découragée, et fatiguée, et y'a personne pour m'aider. Je rame et je patine et je roule toute seule et je panique, j'angoisse et j'ai envie de bouder dans mon coin.

Je ne peux pas en parler, sait-on jamais, c'est une surprise pour quelqu'un qui m'est très cher, mais je ne peux pas tout faire toute seule. C'est physiquement et humainement impossible. Et je vis de grandes frustrations monétaires, par dessus le marché. Je suis pauvre. Mais du genre, très pauvre. Je ne sais pas comment je vais faire pour contribuer moi-même au cadeau que j'organise, alors ...

Je suis irritable, irritée, et je ressemble étrangement à une poule pas de tête. Je dois me gérer! Me gérer ! Me gérer !

...C'est pas facile.

Le matin, j'ai pas envie de me lever, juste envie de m'asseoir, le chat sur mes genoux, toute nue au milieu de mes miliers de couvertures et le flatter. Attendre que ça passe. Attendre,attendre,attendre...

Ça fini toujours par passer, c'est plus long mais moins fréquent, se répéter que ça va passer, pour ne pas perdre de vue nos objectifs et nos rêves ; ils sont plus courts et moins atteignables, il me semble.

Juste envie de m'étendre par terre, pour attendre. Par terre. Communier par le sol froid et dur ; laisser tomber ma tête une et deux et trois et quatre et cinq et six et sept fois même, la fracasser contre le plancher de bois franc et trouver ça drôle.

Il faudrait peut-être que je m'exprime les petits anges trapis au fond de mon coeur, il faudrait peut-être que je laisse partir et les nuages et les soleils éteins, que j'arrête de m'en faire avec tout et surtout avec rien, il faudrait sans doute que je dorme et que je ne me réveille pas pour quelques jours, je crois...

29 janvier 2008

Ah, et , en passant.

Mika c'était É C O E U R A N T.
Tu ne peux pas ne pas être heureux après un spectacle comme ça !
Amazing.

Un peu trop tard

Le garçon qui m'a fait chavirer le coeur et l'esprit, cet automne, celui-là même avec qui j'ai dansé et qui m'a fait vivre des émotions plutôt rock'n'roll , oui, celui qui était en couple et que l'amoureuse m'a vertement enguirlandé devant tout le monde au Cégep - je le méritais - et que j'évite depuis l'incident...

Il remet son couple en question, ses fiançailles idylliques et sa cohabitation avec sa copine de longue date. Ouais, ils sont en break.

Je ne suis pas heureuse, ni plus ni moins que je l'étais tout à l'heure,avant de le savoir. Je suis plutôt indifférente. En fait, je ressens surtout un sentiment de frustration INTENSE, parce que tant qu'à me faire traiter de briseuse de couple par toute la faune étudiante amie de la copine en question alors que je me suis abstenue de, justement, briser leur couple...

Je l'aurai fait !

J'ai perdu l'amitié de ce garçon et maintenant, ils ne sont même plus ensemble ! Tabouère! C'est ce qu'on appelle s'être contenue pour rien !

Je ne veux plus m'attacher à lui d'aucune façon dans l'avenir, et je ne crois pas qu'il y songe lui non plus, mais...quand même...

C'est trop peu, trop tard, disons.

Avoir su, j'aurai tout pris, trop tôt.

Coudonc !

J'espère juste que je verrais sa bientôt ancienne amoureuse pleurer pathétiquement dans les corridors. Je crois que, malgré mon indifférence présente, ça me ferait bien plaisir, de la voir démunie, la bitch.

28 janvier 2008

JE-VAIS-VOIR-MIKA-CE-SOIR

JE VAIS VOIR MIKA CE SOIR !

27 janvier 2008

Juno

Parce que ça fait du bien.
La musique est si jolie.
L'histoire est toute simple.
Et je veux un amour comme le leur.

Un amour qui fait du bien.
Qui caresse, qui chérit.
Un amour qui joue de la guitare.
Qui mange des tics-tacs.

J'écoute cette chanson-là en boucle depuis tantôt.
Je souris stupidement.
Je veux un amoureux-heureux.
Je suis heureuse.

Juno, c'est bon, c'est beau, et malgré ce qu'en pense Andréane, c'est nominé aux Oscars et je comprends bien pourquoi. Je ne me souviens pas d'avoir vu un film récemment qui m'a rendu si heureuse et légère, depuis Hairspray, cet été.

Et ça, c'est la chanson de la fin. C'est le tout, c'est ce qui scelle le film, c'est des paroles jolies,presque banales, mais qui veulent tout dire. Ça s'appelle Anyone else but you et je comprends parfaitement pourquoi.



Anyone else but you - Mody Peaches

You're a part time lover and a full time friend
The monkey on you're back is the latest trend
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

I kiss you on the brain in the shadow of a train
I kiss you all starry eyed, my body's swinging from side to side
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

Here is the church and here is the steeple
We sure are cute for two ugly people
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

The pebbles forgive me, the trees forgive me
So why can't, you forgive me?
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

I will find my nitch in your car
With my mp3 DVD rumple-packed guitar
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

Du du du du du du dudu
Du du du du du du dudu
Du du du du du du dudu du

Up up down down left right left right B A start
Just because we use cheats doesn't mean we're not smart
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

You are always trying to keep it real
I'm in love with how you feel
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

We both have shiny happy fits of rage
You want more fans, I want more stage
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

Don Quixote was a steel driving man
My name is Adam I'm your biggest fan
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

Squinched up your face and did a dance
You shook a little turd out of the bottom of your pants
I don't see what anyone can see, in anyone else
But you

Du du du du du du dudu
Du du du du du du dudu
Du du du du du du dudu du
But you.

L'horizon turquoise

Ça arrive, des soirées comme ça. Des soirées où je n'ai pas envie d'être forte,belle et fière. Des soirées où entendre les voix de mes meilleures amies me donnent terriblement mal à la tête. Je n'avais pas envie d'afficher mon éternelle froideur, ma perpétuelle bonne humeur et d'acquieser gentiment aux blablas - leurs souffrances, leurs peurs, leurs complexes.

Je me suis promis, devant l'océan si grand et si bleu, au Costa Rica, il y a un an, de ne plus jamais me laisser abattre par la vie et par ses hauts et ses trop nombreux bas. Les deux pieds dans le sable, les larmes vaguement aux yeux, la peau brûlée par le soleil et les cuisses effleurées par les vagues, je me suis promis de m'aimer, peu importe ma réalité. Les tresses au vent, seule, mais entourée, je me suis juré de ne plus jamais avoir envie de mourir. Je me suis promis de voir encore plus d'océans, de pays, de fruits et de petits lézards.

C'est émouvant, avoir envie de vivre. Ça surprend, ça monte à la gorge et ça emplie entièrement et d'un seul coup toute la place réservée aux autres émotions. Tout à coup, pour la première fois de toute ma si courte vie, je m'aimais. Je m'aimais. J'en aurai pleuré, j'en aurai ris, si je n'avais pas été si émue. Je m'aimais. C'était si simple, et ça m'avait pris tellement de temps, d'années avant d'y arriver.

C'est le déclic, à partir de ce jour, de cet instant, je n'ai plus jamais eu envie d'être quelqu'un d'autre, d'avoir une autre tête ou un autre tour de taille. J'ai apprécié chaque matin, dormi comme un bébé chaque nuit, pleuré chaque fois où j'en avais envie, et j'ai aimé, j'ai aimé en me disant que demain, je n'aimerais peut-être plus. J'ai laissé faire la vie en sachant que j'étais prête à combattre, que mes gants de boxeuse n'étaient pas rangés très loin et que je n'hésiterais pas à les ressortir, au besoin.

Je ne m'embarasse plus de complexes, d'idioties de gêne ou de peur. Je compte jusqu'à cinq, je suis effrayée, je pleurniche pendant cinq petites secondes. Je m'autorise à avoir peur, à ne pas vouloir, à rechigner et à faire l'enfant gâté. Et après, ça va. Je me calme. Je-me-calme. Je garde la tête haute, j'hausse les épaules et je continue. Je ne peux pas faire autrement. Et j'apprends à aimer ma seule et unique présence, j'apprends à flirter avec la solitude. Ce n'est pas parce que je reste seule, un soir, que je n'ai pas d'amies et personne sur qui compter. J'ai choisi mes amis, mes amours, et j'ai éliminé le reste. J'ai suivi mes passions, et je n'ai jamais, jamais regretté de l'avoir fait.

C'est peut-être pour ça que le poids de leur torture mentale m'afflige. Que leurs bébittes me touchent. Que je suis bête, merde, oui. Je suis bête. Et dure. Et je coupe la parole, et je sème ma zizanie. Parce que je ne veux plus jamais être sous l'emprise d'un complexe, d'une peur, d'une gêne gênante. Parce que je ne suis pas la plus belle, ni la plus mince, ni la plus talentueuse, mais je fais mon bout de chemin avec ce que j'ai, et souvent, c'est suffisant.

Voilà. Ce soir, c'était une belle soirée, malgré tout. Je n'ai pas réussi à verbaliser tout ça, parce que je ne sais pas, parce que ce n'était peut-être pas le bon moment, parce que j'ai du sourire et faire comme si tout ça me passait des mètres au dessus de la tête. Mais non. Je les comprends. C'était moi, ça. C'était mes peurs, mes angoisses, mes complexes.

Mais plus maintenant. On ne rompt pas une promesse faite à l'éternel moment,à l'horizon turquoise.

On ne peut pas.

25 janvier 2008

Je suis plate

Quand la session recommence, on dirait que moi, je me terre chez moi, et je ne sors plus du tout. Je suis fatiguée, déprimée, et je passerai mes jours et mes semaines à l'école.

Étrange phénomène, tout de même!

24 janvier 2008

Parce que c'est ça, tout simplement.

" Je n'ai pas le tour, je sais. Mes trèfles n'ont toujours eu que trois feuilles. Un jour, ça va forcément cesser. Je finirai par faire un peu d'artisanat, falsifier mes champs et rajouter une feuille de soie au-dehors de ma vie. Un jour, ça va forcément cesser."

-Simon Boulerice, gagnant de l'édition 20o5-2006 du concours littéraire Critère, à qui je voue une admiration sans borne.

Parcours inachevé

Je n'ai pas terminé mes années au P.E.I, par manque de motivation, peut-être, mais surtout par absence de talent notable - ou plutôt par non-existence de talent - en sciences. Ma dernière année au secondaire a été probablement la plus belle et je n'ai jamais regretté ma décision de ne pas faire mes mathématiques en cours d'été pour pouvoir rester au sein de cette...secte de l'excellence scolaire.

Je ne dis pas que le P.E.I est une mauvaise chose en soi, je crois simplement que certaines de ses politiques devraient être remaniées. C'est une préparation extraordinaire au Cégep, et je ne pense pas que j'excellerai comme ça naturellement sans avoir développé des mécanismes d'apprentissage spécifique à ce programme-là...mais bon.

Toujours est-il que les gens du P.E.I de ma polyvalente sont généralement snobs - à part mes amies, et encore là... - et j'en ai eu la preuve sur les photos de leur remise de diplôme d'hier, soirée à laquelle je pouvais assister, je crois. Je n'ai pas eu d'invitation formelle mais on m'a dit que ma présence était sollicitée et que mon absence avait fait jaser.

Ah,oui. Ah,bon.

Pourtant, je ne suis plus au P.E.I. et je ne vois pas pourquoi je me serai pointée à mon ancienne polyvalente dans laquelle j'entre avec appréhension, au cas où on m'y enfermerait de nouveau pour cinq longues et pénibles années. Mon secondaire, c'est le bel album hypocrite qui traîne quelque part dans une bibliothèque, entre deux ou trois autres albums de photos, c'est des visages sans nom, des amitiés de passage, des gens qui m'auront fait comprendre que l'important, au fond, c'est d'être bien avec soi-même, avec ce que nous sommes et d'en assumer les conséquences.

Les gens de ma ville n'ont jamais été très, très forts sur les arts, la culture en général. La vie socioculturelle étant presque nulle, les sports ayant toutes les subventions, j'étais plutôt marginale ; affirmer qu'on aime la lecture et que le théâtre constitue un de nos passe-temps préféré, c'était pas la meilleure recette pour avoir mon ticket V.I.P au sein de la communauté campivalencienne léthargique cérébralement et fière de son ignorance...

Alors voilà, je suis heureuse d'être au Cégep et de ne plus avoir de liens indésirables quelconque avec ces personnes qui, supposément la crème de l'intelligence, m'aparaissent bien insipides à comparer aux gens que je fréquente désormais dans mes cours, ou plutôt, en général au Cégep.

Merci pour cette capsule défoulatoir du soir !

23 janvier 2008

ZzzZzzZzZzzZzzzzz...

Je suis brûlée.

Et la session est recommencée depuis un gros...deux jours.

Ça va être beau à la fin.

Pfffff.

21 janvier 2008

Début prometteur

Mais je ne sais pas si c'est bien. C'est musclé, disons.

En explorateurs, du Victor Hugo et un livre qualifié de paranoiaque par le prof de Michel Tournier. Un gros travail de session qui s'échelonne sur toute la session. Beaucoup de notes.

En anglais, une prof-maman, un peu naïve, qui me fait penser à ce que sera ma prof de secondaire 5 dans une vingtaine d'années - peut-être moins, Marcia a quand même 50 ans, je l'oublie toujours.

Je suis fatiguée, je vais me coucher de ce pas, si je veux être éveillée pour TOUT SUR MOI ce soir.

20 janvier 2008

Julien

Intitulé tout simplement comme son prénom, parce que je ne vois pas quel autre titre pourrait mieux représenté ... la force, la hauteur des émotions que je ressens pour lui. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point il m'avait manqué, pendant ses vacances costaricaines, non, pas du tout. Je l'ai réalisé hier soir, couchée avec lui dans son lit, la tête sur l'oreiller mais le coeur, tout le coeur et les autres organes aussi, avec les siens, dans le pays qu'il venait de quitter, ce pays qui désormais lui appartenait, aussi longtemps que ses souvenirs vivraient, et même après.

Ce pays dont je garde des souvenirs et des gravures intarissables, mon chez-moi, le Costa Rica.

Mais c'est vraiment en lui souriant, en me sentant totalement impuissante devant tous les sentiments qui m'assaillaient au même moment, que j'ai compris à quel point, fuck, Julien est important dans ma vie. Julien et sa capacité à aimer tout le monde, même les pas-aimable. Julien et sa vision de la vie presque cynique, mais toujours réaliste. Julien et ses mimiques révélatrices, ses phrases clés et ses expressions hilarantes.


Mon Julien à moi, pleins de projets et confiant face à l'avenir, parce qu'il n'a pas-le-droit-de-douter. Mon Julien-passion, mon ami gay d'esprit - je suis désolée, Bebé, mais tu es toujours mon ami gay, même après ton coming-out d'hétérosexualité - , mon Julien qui ne juge jamais, même quand il devrait, mon merveilleux Julien qui est ENFIN DE RETOUR AU QUÉBEC !


En gros...je me suis ennuyée. Et j'avais envie de verbaliser tout ça. Ces temps-ci, je dois toujours verbaliser mes idées/émotions/envies/réflexions. Alors, je verbalise. J'adore Julien, voilà.Ce n'est pas un post très constructif mais je l'avais sur le coeur; trop d'amour c'est lourd.

Le Cégep recommence demain, je devrais donc cesser de blogguer compulsivement, ce qui peut être une bonne nouvelle ! Haha! : )

19 janvier 2008

Écriture automatique #1

J'ai des mots qui restent coincés et incapables de s'échapper, m'errodent l'esprit. J'ai des mots de ventre, de trippes ; des mots passion insatiable, délire multicolore aux fonctions olfactives.

J'ai des souvenirs sur la peau qui se laissent lire sans rien dire, livre ouvert sur mes pensées, mon passé et mes peines, mes joies éphémères aux sourires forcés, aux rires envolés.

Besoin d'aller voir ailleurs, d'être plus loin sans y penser, décrocher, je compose plus vite que ma main peut écrire. Liberté manipulée, céder aux barrages et détruire les barrières - mon monde aura peut-être en fin une raison d'exister tourmenté et instable , entre tous les mondes à côté.

Écrire GROS et LAID, comme un enfant pressé d'aller jouer, écrire FORT et BARBOUILLÉ, é p a r p i l l é , parce que ça fait plus mal d'écrire que d'ignorer.

Ma vie sur pause jusqu'à lundi midi

J'suis toujours fatiguée, ces temps-ci.
C'est peut-être des relents de la mono, mais j'espère que c'est simplement du à mes courtes nuits et mes longues journées.

Je m'ennuie de Julien, je vais probablement lui pleurer dans les bras quand il va arriver, je ne sais pas pourquoi, mais son absence des dernières semaines m'a particulièrement pesé.

C'est plus vivable du tout à ma job, je suis sur la fin de ma carrière chez Canadian Tire ; même si c'est payant, même si j'ai des beaux horaires, même si je me suis fait des nouveaux amis, on-s'en-fout.

J'ai hâte de recommencer le Cégep, je commence à me demander quoi faire de mes journées, de mes soirées, de mes temps libres. Le commencement de la session équivaut à du théâtre à profusion, des soirées d'impro, des virées à la B.O ou Chez Mau, des tonnes de rires, des travaux à finir, des sourires échangés et des discussions animées. Les Fêtes Théâtrales s'en viennent, ça va être trippant! Les ateliers de théâtre débutent en février, c'est tard je trouve, mais ça va me faire quelque chose à faire, au moins. Surtout que l'an prochain, je vise la troupe principale, rien de moins !Il faut, je dois, j'en ai envie. Je pense que, humblement, des gens beaucoup moins talentueux que moi en faisaient partie cette année et je sais que maintenant, je suis prête à me jeter à l'eau et à risquer de m'y noyer, s'il le faut. Et les voyages qui viennent avec l'adhésion à la troupe m'emballent particulièrement. Espagne, Mexique, Allemagne,Biélorussie, [insérez ici le nom d'un pays où un festival de théâtre international se tient] , les possibilités sont infinies ! Et ils partent deux fois durant l'année.

Oui, je le veux !

Je me suis achetée un béret hier, non mais, un vrai de vrai. J'en suis folle. Un béret mauve, ouais. Et ça me donne tout un style, tout un! Le port du béret est plutôt controversé, dans mon patelin. On aime, ou on déteste. Pour ma part, j'y adhère à 100% ! C'est tellement trendy, comme dirait Bastien. D'ailleurs, ma mère m'a fait don de son propre béret d'il y a 30 ans, noir et en vraie laine angora. Je me sens très classy avec un truc comme ça sur la tête. Et vous essayerez de faire tenir ça dignement en marchant à Montréal, face au vent...

Il est l'heure de partir ! J'embrasserai Julien pour vous !

17 janvier 2008

Tant qu'à bloguer au milieu de la nuit parce qu'insomniaque...

Quand j'avais 15 ans, le gros challenge, dans mon petit patelin, c'était de rentrer au Saint.

Le-Saint.

Un club plutôt miteux, où les doormans se prennent pour les rois du monde, où les barmans ont comme consigne de dilluer leur fort avec de l'eau, où toute la population en chaleur (ou pas) campivalencienne va danser - lire ici se frotter - les vendredi soir.

Parce que tout ce beau monde sait que le samedi, y'a des ontariens et des gros pimps noirs, et que c'est pas agréable, en plus du cover de 10 piasses.

Ouais, le Saint.

L'hôte de mes premières brosses, de mes premiers plans machiavéliques pour m'y introduire en toute illégalité, mes premiers frenchs d'inconnus, mes premiers déboires amoureux et conquètes déchues. Le Saint c'est un peu comme les vieux sous-sols dans le temps de nos parents, les vieux sous-sols que je souhaite aux futures générations de connaître, plutôt que de fréquenter un tel endroit.

Comme c'est écrit sur le site, le Saint a pour but de ... attendez, petite citation : " Depuis décembre 1997, club le Saint a pour but de divertir sa clientèle, dans un décor exotique et une ambiance chaleureuse. "

Ouais. Bof.

Décor exotique, on repassera. Trois,quatre palmiers de plastique que personne ne remarque disposés peu stratégiquement et des wannabe statues égyptiennes dans le portique ne font pas un décor exotique pour autant.

Il fut un temps où j'étais présente, dans ce club merdique - sincèrement, c'est pas la joie - à chaque vendredi, et il fut même un temps où j'y étais probablement une des seules étudiantes de secondaire VI de la polyvalente ; je peux bien remercier mon ex pour ça.

Je n'ai jamais vomi au Saint - maintenant que je peux y entrer en toute légalité, il me faudra bien expérimenter ça.

Ce sont néanmoins de bons souvenirs pour la plupart. Des rires, des danses effrénées, des promesses d'amitié motivées par l'alcool, des papillons dans le ventre avant d'entrer, des discussions interminables, la création de fausse carte vraiment crédible - enfin, nous le pensions.

Des insides inoubliables : Any qui rampe dans l'herbe, ruisselante de pluie, à 3hrs du matin, moi-même qui danse avec un ami d'un ami trop soûle pour figurer que le gars a 29 ans et qu'il est boucher à l'épicerie du coin, mes anciens boss soûls et plutôt délurés, beaucoup de champagne gagné sur le tas dans la foule, des personnes rencontrées qui bien souvent n'ont fait que croiser nos vies sans trop les influencer, sinon que dans nos encore une chose qu'on va pouvoir raconter à nos enfants plus tard !





Des photos, surtout. Le challenge numéro 2. Se faire prendre en photo par Larry, photographe cochon attitré du Saint, en acceptant des mains baladeuses et des t'es belle,ma belle glissés au passage. Peu importe : Larry est un cochon, et nous tenons à ce cliché.



(L'été avant le Cégep, une des plus récentes que nous avons)


Beaucoup, beaucoup d'alcools consommés, mais de souvenir, aucune bière. Des regards, des sourires, des je n'oserai jamais qui au fil de la soirée se transforment en il est où le gars de tantôt, que j'aille lui demander de me frencher, le Saint fut l'hôte de mon adolescence, de ma recherche de mon moi-même et de mes questionnements existentiels.

Je regardais, tantôt, l'album photo sur le site Internet. Des anciennes amies de classe, des filles plus jeunes que moi qui doivent vivre ce dont je vous parle, des plus vieux qui sont accrochés à cette période facile et insouciante qu'est, pour tout le grattin campivalencien, l'époque où le Saint est THE bar à aller, LE bar le plus cool au monde, et Montréal à côté de ça, de-la-petite-bière.

Des camisoles, des seins - parfois les miens - qui se pointent sur les photos, des mèches rebelles, des toupets mouillés, des visages rouges, mais pour la presque totalité, des sourires heureux, un air de bonheur sincère. Des garçons avec trop d'attitude, d'autres qui ont l'air de se demander ce qu'ils font là, des filles qui, à mon âge, découvrent les plaisirs coupables du Saint ; parfois je me demande si je n'ai pas, quelque part, sauté quelques étapes dans mon développement.




(Sur cette photo, qui date de...mon Dieu, au moins 2 ans et demie, admirez la vue sur mon sein gauche. Priceless. J'ai eu tellement honte ! )


Je regarde tout ça et je me dis que maintenant, ou plutôt quand je vais y retourner ( on n'échappe pas au Saint, on ne peut pas y échapper ) ce ne sera pas avec un décolleté vulgaire ou des camisoles stratégiquement portées pour permettre à mes seins de montrer leurs plus beaux atouts.

Je ne joue plus cette game-là, la game du Saint. Non,merci.

J'y ai joué trop tôt, trop longtemps, je ne sais pas, mais ça ne m'intéresse plus. Je suis peut-être prétencieuse, mais quand j'y croise des compagnons du secondaire qui visiblement en sont restés là dans leur étude et qui se permettent de me ... enfin, je le crois, me juger...Parce que je suis en Arts et Lettres, parce que les études, les valeurs, les principes, c'est des trucs importants, dans ma vie et que ça l'a toujours été, à leur grand désarroi. Parce que c'est tellement plus cool d'être sur le marché du travail et de dormir les lundi matin, parce que franchement Méé, ta vie, je ne l'échangerai pas avec la mienne ! Tu peux pas savoir à quel point c'est payant, téléphoniste chez Bell.

Tant mieux pour toi ! Moi non plus, vraiment, je n'échangerai pas de place avec toi !


Mais...


Je me dis que je préfère rester chez moi, tant qu'à ça.

Me frotter sur un inconnu - je déteste ce terme-là - pour le faire chavirer et en récolter - encore - une histoire d'un soir, me ridiculiser parce que trop soûle pour me contenir devant le Grand Valleyfield...

Non,vraiment,franchement...non,merci.

Je décline.

Et la prochaine fois, parce qu'il y en aura une, j'irai au Saint, armée de mon plus beau sourire et de mon plus joli t-shirt, siroter une bière accoudée à une table avec des amis, en regardant la foule danser et suer et vivre des moments qu'un jour, comme moi, ils appeleront souvenirs.

Sur ce, je vais VRAIMENT me coucher !




(Halloween 2007. Le look Charleston, vous connaissez ? Vous auriez du nous voir...nous avions l'air tout droit sorties d'un couvent de soeurs cloîtrées. Nos jolis costumes d'époque faits à la main ne faisaient absolument pas le poids contre les Alice au pays des merveilles perverses, des policières sexy ou des petits chaperons rouges trash et vulgaires. Non, vraiment, moi, l'an prochain, je me déguise en 80's, juste pour le trip de porter du fluo et d'écoeurer tout le monde en chantant du Cindy Lauper ! OHHHH GIRLS, THEY WANNA HAVE FU-UN, OH-HO GIRLS, WANNA HAVE FUN ! )

3ième post de filles de la journée - Omnikrom

[Troisième post portant le libellé Post de filles aujourd'hui, je sais, après, j'arrête,promis!]

Demain, je vais shopper avec Claudinette sur St-Denis et Ste-Catherine, downtown Montréal.

Je suis toute énervée, parce que t'sé, les petites filles de la campagne, quand elles viennent en ville...elles s'excitent!

Non,blague à part, je suis toujours heureuse de me promener à Montréal, même quand je suis sans le sous comme maintenant, même en sachant très bien que je vais me ruiner davantage, parce qu'avec Claudine, c'est du tout ou rien, nos virées magasinages.


Cependant...Je me pose une question existentielle peut-être un peu trop tard, puisque c'est demain ou jamais, mais...






J'ASSUME OU J'ASSUME PAS ?!

Coming-out #2 [Post de fille]

Un peu moins dramatique que le premier, mais quand même.

Je suis une nouvelle fan absolue de la série américaine Lost , en VF Perdus, qui jouait je crois à Radio-Can mais que je n'ai jamais suivie durant sa diffusion.
Et voilà que sur DVD, je suis complètement gaga devant les aventures des rescapés du vol 815, mais complètement et totalement accro et avouée !
Cependant...

Il me restait un dernier secret, plus personnel, à partager avec vous, sur mon obsession de Lost :
JE FANTASME SUR LE TORTIONNAIRE IRAKIEN SEXY SAYID !
Étrangement, personne ne partage mon avis. Bon, d'accord, Boone aussi est ultra-sexy, surtout vers la fin de la saison 1 quand il est relooké je-suis-faussement-sauvage-parce-que-je-vis-dans-la-nature-sur-une-île-déserte , mais y'a RIEN qui bat le mec qui joue l'irakien !
R-I-E-N.
Pas même les pectoraux du personnage de Sawyer! RI-EN.
Et voilà. Je suis addicted. Je le confesse.

Mais regardez-moi çaaaaaaaaaa !


Ouf, ça fait du bien de poster des messages de filles totalement inutiles , de temps à autre !
Ça ne m'arrivera pas trop souvent, je m'excuse pour mon lectorat masculin. Mais même vous, vous ne pourriez résister à cette créature du paradis qui fait rouler ses muscles dans mon écran de téléviseur.
Grgrgrgrgrgrgrgrgrgr....

Coming-out

Dans la vie de tous les jours, je suis une personne très distraite, et ça ne prends pas grand chose pour me faire complètement perdre le fil de mes activités. Je cours les distractions, ce blog est probablement la preuve la plus tangible de mon utilisation abusive d'Internet en période inappropriée, quand je devrais, par exemple...hum, faire des travaux, étudier, ou me préparer à partir quelque part.

Mais immanquablement, je blogue, je parcours les sites divers, je lis des blogues, je vais sur Facebook - invention du diable - et je me trouve toujours quelque chose de plus passionnant à faire... et je finis par être en retard, tant dans la vie à mes rendez-vous ou dans la remise de mes travaux.

Comme aujourd'hui, par exemple.

Je me lève plutôt tôt, dans le but de prendre ma douche, tranquillement, de déjeuner, de reprendre un beat de vie plus semblable à celui pendant la session au lieu de rester dans le mood vacances-totales...

Et je me connecte ici pour voir si quelqu'un, dans ma longue série de blogs à lire, a écrit quelque chose. Et je me dis que tiens, je peux bien faire un de mes passe-temps préféré, errer de blogue-en-blogue pour découvrir des nouveaux blogues.

Et je tombe sur ÇA.

http://simonolorange.blogspot.com/

(Dans mon incapacibilité à linker comme il faut, copie-collez dans une nouvelle page Internet, j'y peux rien, ça me prendrait un cours 101 de blogspot.)

(Pour ça et pour "barrer" des mots dans des messages)

Je m'égare.

Mais ce gars-là est fascinant! Vraiment !

La meilleure façon pour me faire partir une demie-heure en retard, les cheveux tout mouillés et avec ... mes deux bottes inversées dans mes deux pieds ?

Lire ce blog-là.

Sérieusement,le gars a une plume particulière, qui me plaît particulièrement. Un style vraiment à part, un esprit critique que j'apprécie beaucoup, bref, du bonbon, son site, du bon-bon. C'est rare que je plogue des blogues (blogs?blogues? bloges ? sibole...!) mais lui, il le mérite.

En plus, l'auteur a l'air cute, haha!

Mes amies n'ont malheureusement pas trouvé que lire la presque totalité du contenu de ce blog n'était pas une raison valable pour être encore en retard. Je ne suis vraiment pas ponctuelle, franchement, ça aurait du figurer dans mes résolutions-que-je-n'ai-noté-nul-part-parce-que-je-suis-trop-distraite.

Et mon tonifiant, libérateur, cri du coeur n'a pas aidé à ma cause : [Mode célibataire hystérique on ] " Oui mais...je veux un chum comme le gars sur le siiiiiiite que je t'ai envoyé sur Msn à matiiiiiiiiiiin ! " [Mode célibataire hystérique off ]

Réactions suscitées par mon coming-out des intellectuels ?

Hein ? De quoi tu parles, Mé ? Fuck...

Bon, ok. Mais quand même. Je me fous des sportifs, des crâneurs,des scientifiques...Amenez-moi un journaliste, un esprit critique - ma qualité d'homme préférée - doublé d'un opinioneux qui opinione comme il respire, bloggeur par surcroît, avec qui je peux avoir des discussions intelligentes et intéressantes (dans la mesure où le fameux bloggeur soit intéressant, car nous n'avons pas pu converser ensemble) et je...

Je perds les pédales !

Voilà!

Mon coming-out est fait!

Ce n'était pas exactement le but originel de mon post, mais bon...

Non, vraiment, un coup de coeur, LE coup de coeur du mois !

http://simonolorange.blogspot.com/ : )

Merci, Val (http://valderie.blogspot.com/ ) ou Cath ( http://simplementc4th.blogspot.com/ ) je crois que j'ai trouvé le lien de son blog sur un des vôtres ! : )

Du pareil au même

Je croyais que l'époque de la comparaison entre les moyennes de groupe, ta propre moyenne et le foutu rang cinquième qui me faisait toujours angoisser considérablement au secondaire à l'approche des bulletins était révolue.

J'avais tout faux.

C'est pire, je crois, au Cégep.

Suite à un savant (?!) calcul de l'ami du frère de l'amie de Marie-Michèle - et je n'exagère pas - programmé sur une page Excel, nous avons pu avoir un avant-goût de notre fameuse Cote R qui n'arrivera pas officiellement avant ... ouff, fin-janvier-début février.

Je suis déçue.

J'ai de bonnes notes, pourtant ! Enfin, je le croyais. Je suis vraiment déçue. Parce que je m'attendais à plus. Parce que je sais que ça prend plus pour entrer en Communications, et parce que même si je ne me dirige peut-être plus vers ce domaine-là, ça me fait chier de savoir que présentement, même si je le voulais, je ne pourrais PAS être acceptée.

Ok, j'ai 29,79 de Cote R - les trucs de force, Cote Z et compagnie non-calculés.

Ce qui me donnera probablement 30 et des poussières, 31 si je suis vraiment chanceuse.

Je suis triste! Et découragée!

Mais aussi, totalement enragée et motivée. Regardez-moi bien monter ça à 32, prochaine session. Regardez-moi !

L'envie, que dis-je!, la tentation est très forte de mettre mes moins bonnes notes dans 3 matières et demie (parce que 86 en anglais c'est respectable, mais avec une moyenne de 79, ça tombe plutôt à plat) sur le dos de différents facteurs hors de mon contrôle...

Je cite, comme ça, t'sé, juste pour parler... Le prof avec un peu de trop de préférence pour les jeunes femmes nues dans ses cours de relaxation, ma mononucléose qui m'a fait skipper plusieurs cours et plusieurs heures d'études, les moyennes vraiment élevées, mon entrée en scène en retard durant la présentation de la pièce en théâtre qui a jouée sur mon 81% récolté dans ce cours...

Mais non.

Puisque j'ai pris la résolution d'être mature, responsable et d'agir en presqu'adulte que je suis...

Je ne le ferai pas.

Et je vais même joyeusement aller au Cégep cet après-midi avec mes amies pour trouver nos prochains locaux et après, aller m'entraîner avec elles, activité non-pratiquée depuis le diagnostic de ma mononucléose, ce qui remonte à...assez longtemps !

De retour avec des muscles endoloris en fin d'après-midi !

15 janvier 2008

Moment de révolte




Suis-je la seule à trouver que la télésérie sur les Lavigueurs et leurs vraie histoire est...
Fuck, c'est pas de nos affaires !

Je me sentirais voyeuse et impolie de regarder leur déchéance ! Je n'aime pas voir les gens souffrir, pleurer, surtout quand c'est une histoire vraie ! Tabouère!
Vraie, encore là. On s'entend. Vraie selon le livre publié par un des membres survivants de la famille. Très bon texte de Pierre Foglia sur son blog à ce propos, texte qui exprime parfaitement mon opinion sur la question.
À vrai dire, je n'ai pas envie de visionner cette télésérie. Je m'y oppose fortement. Et je suis à deux doigts de boycotter.
Bon.

Nous y sommes arrivés.

Je me sens toujours un peu bouleversée, quand je converse avec Bruno durant plus de quinze minutes et ce , de façon civilisée. C'est quand même surprenant. On est loin de nos prises de bec monumentales d'il n'y a pas si longtemps, loin des discussions circulaires sur nos sentiments et nos points de vues respectifs qui, justement, tournaient en rond.

On a failli se disputer tantôt. Et c'est Môsieur qui a désamorçé la bombe latente qui nous guettait.

Serions-nous arrivés à un semblant d'amitié ? À un spectre de ce qui n'arrivera jamais pour de bon mais qui, pour l'instant, m'en apparaît comme une forme tangible ? Serions-nous enfin amis sans être amants, ni amoureux, ni ennemis ?

C'est nouveau, comme sentiment. Comme situation.

Mais ça me fait du bien. Ça me laisse avec un petit sourire en coin, ça m'émeut presque. Ça fait changement des crises de larmes et des cris de désespoir. Serions-nous enfin matures? Tous les deux presque au même endroit, au même moment, avec les mêmes intentions ?

Il n'est plus avec sa copine. Je m'y étais habituée, pourtant. Je suis presque déçue. Ça m'a facilité la vie, me répéter, comme une chanson sur repeat, il a une blonde il a une blonde il a une salope oups une blonde il a une blonde il a une blonde il a un salope oups une blonde il a...

Ouais. Y'a des instants comme ça où ... j'ai l'impression que la vie me fait un clin d'oeil et qu'elle mets du miel dans mon coeur. Je me sens sucrée et enjouée. La vie, ce soir, est belle, à travers mes paupières mi-closes de fatigue. La vie est belle et moi...moi aussi, je le suis.

Belle, et heureuse.

Je crois même que le mot qui résumerait le tout serait...oh, oserais-je l'écrire?

Je me sens parfaitement épanouie et en paix face à mon ex.

Enfin.

14 janvier 2008

Un questionnaire de filles

Parce qu'on aime ça, vraiment.
Et parce que c'est pas si fi-fille que ça en a l'air, parce que ça peut être profond, et que ce le sera.
Pêché sur le blog de Kariann http://xsomex.skyrock.com , que je viens de rajouter à mes lectures, croyant qu'elle y était déjà!
Alors,alors...


Je n'ai jamais appris...à doser mes émotions.

Quand j'avais cinq ans...j'étais pleine d'imagination et je me questionnais sur l'avenir de la terre, en dessinant une planète qui explosait dans la poussière près de ma porte d'entrée.

Le secondaire c'etait... et c'est toujours une période de ma vie que j'ai rangé dans une armoire, avec l'album des finissants, et à laquelle j'essaie de penser le moins souvent possible ; c'était un passage obligatoire vers le Cégep.

Je n'oublierai jamais... les blessures passées, parce que c'est grâce à la façon dont je m'en suis guérie que je suis rendue où je suis.

Il y a ce type... qui a partagé ma vie pendant deux ans, qui a rythmé mes peines comme mes joies, et qui semble être un inconnu maintenant. Le pire, c'est que c'est mieux ainsi.

Une fois dans un bar... j'ai écrit sur le mur des toilettes que nous serions notre nous si merveilleux pour la vie, et j'ai cité les Spice Girls pour définir notre amitié.

A midi... je me suis réveillée chez Cathoune parce que les filles riaient de ma moue de sommeil.

La nuit derniere... j'ai ri, j'ai parlé, j'ai presque pleuré, et surtout, j'ai aimé.

Si seulement... j'étais milionnaire!

La prochaine fois que j'irai a l'église... ce ne sera pas de mon plein gré, mais plutôt pour un évènement formel : funérailles,baptème ou mariage.

J'aime bien... être seule, chez moi, en tête-à-tête avec mon chat ronronneur.

Quand je tourne ma tête a gauche... Je vois des disques et des bouteilles d'eau, mon téléphone et une paire de boucles d'oreilles.

Quand je tourne ma tête a droite... je vois le boîtier de mes écouteurs de iPod, des formes géométriques à coller et des trombones.

Tu sais... que parfois, j'ai peur de ce que les autres pensent de moi, mais que je m'oblige à foncer quand même ? À y être indifférente ? À passer outre les commentaires parce que je sais, du plus profond de moi, que ce n'est pas en me freinant que j'atteindrais mes buts.

Au Cégep... j'ai enfin eu le sentiment d'être exactement là où je devais être, au bon moment, au bon endroit. Enfin.

Le même jour l'an prochain... j'attendrai mon horaire avec impatience, j'aurai la tête encore plus pleine de projets,d'appartements, d'amitiés et qui sait, peut-être d'amour. Mais je serai aussi heureuse que présentement, j'en suis certaine.

Le pseudo qui m'irait le mieux... Vengeresse, ça me colle à la peau depuis si longtemps que je ne peux pas le renier. Meleia aussi.

J'ai du mal a comprendre... certaines personnes pour qui la vie n'est que superficialité, matérialisme et bitchage. Moi, je ne conserve que le bitchage de ce mode de vie.

Si je retourne a l'ecole demain matin, lundi... je serai tellement heureuse, et je me sentirai vraiment dans mon élément !

Tu sais que je t'aime bien... ouais, j'aimerais bien aimer bien un nouveau garçon. Pour l'instant, je me sens plutôt froide.

Si je gagne un prix... littéraire, je serai incommensurablement fière de moi.

Suivez mon conseil... soyez vrais. En tout temps. Avec tout le monde.

Le meilleur des repas... c'est avec des amis, entourés de rires et de complicité, peu importe la nourriture ingérée.

La chanson que j'adore... Wish you were here, Pink Floyd.

Si vous visitez ma ville natale... vous comprendrez pourquoi j'ai si hâte de vivre à Montréal! Valleyfield, ville de snobs et d'imbus de leur propre personne.

Pourquoi personne... ne lit mon blog ?! Haha.

Si vous passez la nuit chez moi... on se chuchotera des mots plein d'avenir, des plaisanteries et des rires jusqu'à très tôt.

Le monde peut très bien se passer... de Britney Spears. Sérieusement, si elle meurt, qui pleurera ? Les paparazzis ? Le gars freak Leave Britney alone ? Les potineurs de ce monde ? Elle est un déchet humain, come on ! Le monde peut très bien se passer de Caroline Lamonde, aussi. Huhu. Je suis méchante.

Le mieux... c'est d'être heureux, peu importe la façon dont on y arrive, même s'il faut tasser des gens ou piler sur des pieds pour y arriver.

Et au fait... je ne me suis jamais sentie si bien depuis très, très longtemps.

Vert gazon de mon cul

J'allais vous écrire un post magistral, quelque chose de joli, de poétique, reflétant mon état d'esprit affectueux et plein d'amour du jour, parce que j'ai passé la nuit avec mes meilleures amies et que je suis si fatiguée d'avoir jasé que mes yeux ferment seuls mais si heureuse de les avoir dans ma vie que...

Mais je viens d'aller sur Bleumanitou, pour me faire dire, par un vulgaire message vert gazon, que les horaires ne seront disponibles qu'à 3 HEURES DE L'APRÈS-MIDI DEMAIN.

Je suis en FURIE.

Et ma journée, calculée sur la réception de mon horaire ? Ma journée, mes activités, mes plans ?

Tabouère !

C'est vraiment pas brillant !

ARGH.

12 janvier 2008

Depuis deux jours

J'ai des jolies phrases qui se forment dans ma tête à des moments inopportuns. Pas le temps de les écrire, ni la possibilité, alors elles partent et moi, je suis triste.

Voilà.

Je n'ai rien à écrire.

Je vous reviens quand j'aurai fini ma fin de semaine de travail au Canadian Tire ; pour l'instant, mon cerveau tente de se mettre à off. C'est trop frustrant, comme situation !

11 janvier 2008

Au pire, j'ai rien dit.

Après une longue réflection en scannant des marteaux cet après-midi...

J'ai remis le blog sur Facebook.

$$

J'ai besoin d'argent.

D'abord parce que ma garde-robe n'est plus très,très actuelle et parce que j'adore la mode, presque viscéralement - et qu'hier j'ai dépensé plus que j'aurai du.

J'ai besoin d'argent aussi parce que, à long terme, je dois penser à l'université et aux prochaines sessions de Cégep mais aussi à mes trips : roads-trips, soirées,sorties théâtre, etc.

Mais ce matin, ça ne me dit rien, de passer minimum 5 heures à scanner des marteaux / lave-glaces / chaudrons dans un Canadian Tire. Ahhhhh, ça ne me tente pas DU TOUT, même!

Je ne sais pas ce que je vais faire. Me trouver un autre emploi est une option plus que considérable, mais je sais que je n'aurais pas un horaire comme celui-ci.

Et si je veux me réinscrire au gym maintenant que ma mono n'est plus dangereuse pour ma santé et que je peux recommencer à m'entraîner, j'ai-besoin-d'argent.

Ehlàlà...

10 janvier 2008

Ça change rien, mais...

Je doute que des gens passent par ma page Facebook pour venir lire mon blog.

Toutefois, au cas où vous le feriez - et ce même discrètement, sans que je ne le sache - je veux juste aviser la terre entière que je vais retirer immédiatement après ce post le lien que j'y avais fait.

Pas que je n'en vois plus l'utilité, au contraire je trouvais que c'était une belle visibilité pour mon petit espace à moi, mais je crois que, malgré ce que j'ai pu avancer dans le passé, je n'assume pas encore tous les propos tenus à l'égard de mon ancien petit copain qui vient miraculeusement de s'updater à la technologie Facebook et, pour l'avoir vécue dans le passé, la présence sur mon blog de lui et ses amis a été très...dévastatrice, disons.

Alors voilà. Je sais que ça ne change strictement rien, mais j'avais envie de l'écrire ici, parce que ça le concerne, mon blog, ce site que je considère presque comme une entité à part. Je n'ai plus envie qu'il soit intime - je parle de Bruno - avec moi comme on l'était avant. Je n'en vois plus la nécessité, ni l'importance. C'est mon bout de vie privée, que je veux bien partager avec tout le reste du monde s'il le faut, mais pas avec lui.

Plus avec lui.

J'ai du changer de blog, d'adresse, d'univers virtuel la dernière fois. Perdre mes contacts, mes liens, mes lecteurs. Vous n'êtes pas beaucoup mais je vous apprécie énormément, et j'apprécie encore plus ma lecture de vos propres blogs, alors no way, pas question, pas ça une deuxième fois.

Amélie en mots troubles ne sera donc plus accessible sur mon Facebook.

Et voilààà !

Si jamais par contre vous voulez m'adder comme friends, gâtez-vous ! :P Je suis totalement maniaque de Facebook, le meilleur outil aidant la procrastination depuis l'invention de MSN.

Amen.

9 janvier 2008

Danse la poutine

J'ai bu de la grosse bière primitive dans un gros buck style Homer Simpson dans une vieille brasserie crasseuse ce soir.

Et j'écoute du Omnikrom.

Je me sens vraiment, vraiment bizzare.

Ahhhhhhhhhhhhh, ahhhhhhh !

Maudite marde.

Ah, j'hais ça, aller veiller les mercredi soir et passer du temps avec Gabriel.
Siboire, ça me mets le coeur tout à l'envers.


Autant que j'apprécie sa présence, autant je la déteste, parce que...
Parce que, bon !


Eille, un message avec les libellés Post de filles et Le courrier du coeur, attendez-vous à m'entendre gémir et geindre ! J'ai-le-droit. Ces catégories-là sont faites pour ça, spécialement créées pour l'occasion !

J'ai mis le doigt sur ce qui se passait dans ma tête, quand on est ensemble, lui et moi : rien.

Rien.

Il ne se passe rien, justement. C'est pour ça que c'est merveilleux. Aucun stress, aucun questionnement, aucun sentiment d'infériorité ou d'insignifiance. Pas de furieuse envie de changer de personnalité ou de se créer une identité quelconque pour l'intéresser davatange ; il est intéressé à nous, ou en tout cas, s'il ne l'est pas, il le cache très bien.

J'ai envie d'être avec lui, c'est une personne dont j'apprécie la compagnie. Et ça, à part mon cercle d'amis (et encore là...) , c'est rare.

Je suis heureuse d'avoir un ti-gars comme lui dans ma vie, qui me rassure chaque fois sur ma vision parfaite du couple. Je vous jure que mon prochain copain devra naturellement me faire sentir merveilleuse comme Gab le fait.

Maintenant, en amour, je veux être lumineuse.

Il est beau, hein ? J'ai modifié la photo parce que, t'sé, vie privée, yo ! Mais vous avez là l'âme de mon ami, de mon fantastique Gabriel.

Voilà. Je suis heureuse.

Et ça non plus, c'est rare que ça arrive ; un sentiment de bonheur et de joie comme ça, parfait, complet, sans trous ni nuages.

Mais ces temps-ci, ça arrive de plus en plus souvent.


Polaroïds


Voilà, j'ai commencé mon marathon de lecture avec un petit livre que j'avais envie de lire depuis bien,bien longtemps. Polaroïds, de Sophie LÉTOURNEAU.

Que j'avais même déjà loué une fois mais par manque de temps, de motivation, je n'avais pas ouvert.

Car si je l'avais fait, je n'aurais jamais pu le refermer.

- Éric, ça va pas. Un matin, après avoir dormir et mal dormi, en ouvrant les yeux, j'ai dit : " Éric." J'ai pensé qu'il fallait que je te parle. Pas qu'on s'écrive parce qu'on en vient toujours à se chicaner. Avec des mots sans voix ni visage, on ne se comprend pas. J'ai pensé qu'il fallait qu'on se rencontre et qu'après ça irait mieux.

- Qu'est-ce que tu veux me dire ?

- J'ai rien à te dire en particulier. Je pense que j'ai besoin de t'entendre. Je veux que tu me racontes l'histoire. Je me rends compte que l'histoire que je conte, cette histoire dans laquelle je souffre de toi pendant que tu ris de moi, cette histoire ne me satisfait pas. J'ai l'impression que toute ma tristesse, toute mon amertume est là, dans ce morceau-là que j'ai dans la bouche. Il y a quelque chose de pourri qui reste sur ma langue. Quelque chose que je n'arrive pas à oublier, que je ne peux pas nier et qui a besoin d'être raconté, avalé, d'une autre façon. J'ai besoin que tu me racontes, toi, pour toi, c'était quoi.


Fuck.
T'sé, au pire.
Fuck.

Jai relu tout ça deux, trois, quatre fois. J'ai remplacé les Éric par Bruno et j'ai eu le coeur gros, gros comme une mongolfière. Je faisais la paix et la haine avec lui, avec moi. C'est ça, le problème. Voilà, c'est ça. Écrit noir sur blanc, sur du papier qui sent presque le livre neuf tant personne ne l'a jamais ou presque emprunté à la bibliothèque, elle était là, la foulure, ma fracture, ma mauvaise couture.

C'est drôle, parce que j'ai souri.

J'ai fait tourner rapidement les pages du petit roman, des bouts de vie de cette auteure dont je me sentais plus proche que de mes propres amies. Et je me suis dis que j'aimerais bien écrire des petits récits comme ça, un jour. Mes bouts de vie anondins ou spectaculaire, mes fragments d'existence particulier ou plate à mort.

Peut-être parce que j'ai reconnu mon adolescence fuckée dans la sienne. Et que je me suis dis...que fuck, j'étais pas la seule. Et que fuck, ça pouvait faire un roman.

Alors fuck, je vais le faire,moi aussi.

8 janvier 2008

Mic-mac

Je ne sais pas pourquoi mais cette phrase me hante.

Do you brush your teets before you kiss ?

Je ne sais pas pourquoi elle me hante, mais je l'ai toujours en tête.
Ça, mélangé avec la voix concave de Damien Rice.

And do you brush your teets before you kiss ...

Je viens d'aller dans une boutique lugubre de livres usagés.
Où on vend aussi des films de répertoires...
Pornographiques.

Je me suis achetée pleins, pleins de livres! Des l-i-v-r-e-s.
Le Cégep recommence trop,trop bientôt ; je vais donc devoir faire un marathon de lecture.
Et d'écriture.
Parce que mon histoire me trotte toujours sur la peau.
À l'heure qu'il est, elle s'est imprégné partout.
Et je n'en peux plus de la voir salir mes mains.

Carnets de lecture

C'est pour ce genre de phrases, dérobées dans un livre à peine entamé mais déjà aimé, que j'étudie en littérature.
Parce que j'en veux des dizaines, encore. Des miliers. Des petites perles cachées, que je relis encore et encore, la même phrase, pendant deux minutes, pour m'en imprégner.

Je suis comme ça,moi.

En voici une première.

" Puis tout était parti, tranquillement, sur la pointe des pieds, échine courbée, souliers à la main pour ne réveiller personne, amour, désir, émerveillement, ces globes qui teintaient tout, qui jetaient leur lueur rougeoyante sur le monde, partis à petits pas feutrés. "
- Stéphane Bourguignon, Un peu de fatigue

J'aime.

Et j'adopte.

7 janvier 2008

Défi 2008

...Pêché dans les marées lumières - je suis toujours incapable de linker correctement des sites sur mon blog, allez voir dans mes liens sur le côté.

Un défi sympatique, étalé sur un an, ce qui laisse place à beaucoup,beaucoup de temps pour en venir à bout. Pas comme le foutu Défi Santé du Journal de Montréal dont ma mère rêve tant de non seulement y participer, mais en ma compagnie en plus...

Je m'égare.

Voici les six règles à respecter et mes choix!


1. Un livre avec une couleur dans le titre : Le cahier noir, Michel Tremblay

2. Un livre avec un nom d'animal dans le titre : Les perruches sont cuites, Charles Bolduc.

3. Un livre avec un prénom dans le titre : Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shriver

4. Un livre avec un nom de lieu géographique dans le titre : Les sirènes de Bagdad, Yasmina Khadra. En bonus L'attentat, du même auteur,ne serait-ce que pour la si belle citation que j'ai aposé sous ma photo, dans un concours de personnalité/talent que j'ai gagné.

5. Un livre avec un phénomène météorologique dans le titre : L'océantume, Réjean Ducharme.

6. Un livre avec un nom de plante dans le titre : Un parfum de cèdre, Anne-Marie Mcdonald.


J'ai eu beaucoup de difficulté à trouver les livres avec des couleurs et un nom de plante dans le titre, mais j'y suis finalement arrivée ! : )

On verra ce qu'on verra. : )

Et je publierai ici mes différentes critiques de ces livres. : )

En espérant que la session ne sera pas trop chargée ! :P

Vinaigre

Ça sent le maudit vinaigre, chez moi.
Partout, y'a pas une pièce, un racoin de murs, où ça sent pas le vinaigre.
Mon père nettoie sa cafetière.

Sti, belle idée. Du savon, je sais pas. Ou que de l'eau.
Ou ne pas la nettoyer du tout, au pire.
Mais du vinaigre ?!

Je n'ai rien fais aujourd'hui.
J'ai lu des blogs et j'ai dormi.
C'est plutôt constructif, au fond.

Jeudi je vais renouer avec ma belle Montréal.
Et mon compte chèque sur ma carte de guichet va souffrir.
J'ai calculé approximativement que j'allègerai mon budget de 43,82 beaux dollars.
Seulement au Archambault.
Douce moitié de Matthieu Simard.
O et 9 de Damien Rice, parce que c'est pas trouvable, à Valleyfield. Et que je ne vais pas assez souvent à Montréal pour avoir la liberté de choisir - le dur dilemme.

Y faut ce qu'il faut,hein, comme on dit.
Ça c'est sans compter notre virée magasinage plutôt démentielle programmée.
Et qu'au Urban Outfitters, je me laisse toujours tenter.

Ce soir, je crois que je ne ferai rien à deux avec Claudine.
Ma gentille Claudine qui fait lire mes textes à son encore plus gentille mère.
C'est con, mais se faire dire qu'on mériterait d'être publié, c'est touchant.
Ça touche puissance 10 quand c'est par une femme qui, au fond, ne me doit aucune reconnaissance quelconque, n'a aucun engagement face à moi.

Non,mais,t'sé, je vois mal mes meilleures amies m'avouer qu'elles détestent mes écrits.
Je les vois très mal.
Les anciennes, peut-être.
Mais pas celles-ci.

Quand il m'arrive de douter de la voie sur laquelle je m'engage discrètement, sans trop faire de bruits, je repense au commentaire de mon merveilleux professeur dont j'aurai bien voulu plus encore que l'enseignement éclectique s'il n'avait pas été marié et triplement père de famille...

Tu es à ta place.

Et dans des buzz, dans des transes d'écriture, quand j'ai chaud et froid et plus rien tant que je suis dans mon cahier et nul part ailleurs, je le comprends.

Et je suis d'accord.

Il pleut

C'est une belle journée pour faire l'amour.
Isolés du monde extérieur, la solitude est moins pesante à deux.
S'étendre en étoile sur le lit.
J'ai envie d'autre chose.

La nuit passée, la perspective de dormir de tout mon soûl dans une chambre plus noire que la nuit elle-même a eu raison de ma passion créatrice. J'ai écris un peu, mais peu. Pas suffisament, en tout cas. Et rien de bien satisfaisant. Cette histoire me trotte toujours dans la tête, et sur la peau.

Je suis allé me faire bronzer avec mon père, hier après-midi. C'est le genre d'activités auquel je ne m'adonne que trop rarement, mais vu le résultat, je devrais le faire plus souvent : je suis complètement empotée. Vous devriez voir mes doigts oranges ! Je n'ai pas pensé d'essuyer la crème accélératrice de bronzage de sur mes mains avant de me laisser chauffer la couenne au soleil de néon.

Bra-vo.

Ça n'arrive qu'à moi, ce genre de trucs.

Je ne comprends pas trop la température, mais j'ai envie d'en pleurer. Longtemps, et sans savoir pourquoi. Il faudrait que je me lève, que j'aille prendre une douche, que je mange un peu, que j'aille au Cégep déposer ma demande de révision de notes en philo, mais je ne veux pas. Je suis lâche et je n'ai pas envie. Damien Rice m'envahit totalement et j'ai envie d'un amour comme ça, comme il en parle dans ses chansons percutantes.

J'ai eu mes résultats presqu'officiels du Cégep. Je suis contente. Je n'avais pas réalisé que c'était à ce point, mes notes. Non, pas réalisé du tout. Mais là, avec le document virtuel très,très officiel, on dirait que je réalise beaucoup plus que je suis vraiment au dessus de la moyenne dans plusieurs cours, et au dessus tout court dans chaque cours que j'ai suivi.

Activités physiques : 79% Moyenne : 72%

Philosophie et rationalité : 76% Moyenne : 59%

Courants artistiques et littéraires 1 : 96% Moyenne : 66%

Exploration du langage théâtral : 81% Moyenne : 76%

Écriture et littérature : 92% Moyenne : 64%

Jeux littéraires : 90% Moyenne : 71%

Langue anglaise et communication : 86% Moyenne : 79%



C'est pas mal du tout, je sais.
Mais je ne suis pas satisfaite.
Je sais que j'aurai pu avoir plus,encore plus, toujours plus.
Et c'est mon objectif, prochaine session.
Je voudrais avoir en haut de 80% partout, et si possible, en haut de 85%.
Et j'y arriverai.

6 janvier 2008

Trop hâtive

J'aurai du attendre avant de publier ça.
Je viens de le corriger un brin, encore une fois.
Et j'ai changé un paquet de coquilles, de trucs et d'erreurs.
M'enfin...

Mes parent se posent des questions.
Je me sens comme elle et ça se réflète dans mon comportement.
Vivement qu'ils reprennent la route du boulot, que je sois libre d'écrire, écrire, et encore écrire.

Je retourne à mon cahier, vous m'excuserez.
L'écriture virtuelle n'égalera jamais son pendant tangible.

Fragrances assorties [1]

L'avis tant attendu ne venant pas, je sollicite les vôtres. C'est ma première tentative sérieuse de fiction qui ne soit pas calquée sur ma propre vie, je suis un peu nerveuse. C'est mon bébé, aussi ne vous gênez pas pour commenter,critiquer, me dire de cesser à tout jamais d'écrire, c'est pas grave. Je sais que quelques personnes lisent mon blog, je ne quémande pas de commentaires souvent, mais là, j'en ai besoin.

Moi, je trouve ça pas mal. Mais de toute façon, je publie tout aussi, des textes merdiques au essais du Cégep, alors...

J'ai écris hier soir, durant la nuit, de 11hr42 à 1hr50 précisément. Je ne suis pas une virtuose de l'écriture, il y a des coquilles, des bouts maladroits ou incomplets, superflus. Je vous la livre sur une plateau d'argent, la sueur presque dégoulinante sur mes trempes. Elle vient de naître. C'est son histoire, à elle. Elle qui n'existe pas réellement, elle qui est une partie de vous, de vous tous. C'est notre collectif, nos phobies et nos pires défauts.

C'est moi, c'est vous, c'est elle.



Fragrances assorties

Je n’avais pas pris de bains depuis le jour où il avait pris ses valises et déserté l’appartement. Moi, je prenais des douches. C’est plus rapide, et moins encombrant. Je conférais une vertu cérémoniale au bain, mais je n’aime pas respecter les cultes et toutes ces flagorneries m’embêtent; une douche, ça ne laisse pas place à la réflexion, au doute, aux souvenirs vagabonds qui en profitent pour s’échapper inévitablement des tiroirs de ma pensée, où je les avais enfermés.

Je ne sais pas pourquoi je pris un bain, ce soir-là. Je n’avais plus l’habitude d’y introduire mon corps maladroit et plus apte à ce type d’activité relaxante, aussi avais-je l’impression que ce rituel sacré perdait de son importance à mes yeux au fur et à mesure que j’immergeais mes membres rougis par la chaleur de l’eau quasi bouillante. Je pataugeais dans ma baignoire, perdue dans si peu d’eau parfumée, ce qui m’arracha un sourire : ce n’était pas bien différent de ma vie.

En m’étendant contre les parois gluantes de ce bain autrefois béni, je songeais à ma dernière trempette en ces lieux de sacrements, qui avaient failli devenir bien malgré eux ma sépulture; cette fois où j’avais inondé de larmes et d’eau souillée ma salle de bain et celle de la voisine d’en dessous. J’avais rempli ma baignoire à rebord, je voulais m’y noyer, je crois. La perspective de prendre mon bain en solitaire avait été assez déprimante au point de songer à ne plus pouvoir prendre de bains du tout. Mais on ne sut rien de ma détresse. On accusa la carafe de vin vide qui trônait sur le lavabo, et moi, je blâmais le sommeil. Ce fut un alibi silencieux, crédible et au final, parfait.

Après cet épisode peu reluisant – enfin, pour moi, car pour ce qui est de la céramique de ma salle de bain, elle ne s’était jamais auparavant si bien portée —, je n’osais plus fréquenter si intimement ma baignoire et je commençais à m’acoquiner avec la douche. Je vivais deux ruptures à la fois, j’étais assaillie de partout. Trahie par mes deux plus fidèles alliés qui m’avaient trompé, je fis une pierre, deux coups pour me venger : je fis l’amour sous la douche avec le meilleur ami de mon ex.

Bien fait pour vous, fourbes! Vous l’aviez bien mérité…

Si mes propres bassesses avaient comme dessein de soulager l’implacable tristesse qui m’affligeait, elles n’eurent pas l’effet escompté : l’ex n’apprit jamais l’incartade extraconjugale de son ami et mon drain de douche était… obstrué.

Je boycottais alors et la douche, et l’amour. J’errais dans mon appartement trop grand pour une jeune femme esseulée et j’entrais dans de violentes crises d’hystérie que je ne m’expliquais pas; c’était peut-être ça, toute la passion retenue que je n’avais jamais exaltée avec mon compagnon de vie des dernières années. C’était peut-être le salon - dénaturé de ses jeux vidéo et déconcerté de toujours trouver la télécommande au même endroit en tout temps – qui déclencha une alarme en moi : il semblait être celui d’un inconnu; sans lui, je n’étais plus chez moi.

Pendant ces cinq ans, il avait été mon fort, mon refuge, la cachette de mes songes et envies, l’hôte de mes confidences les plus osées; il m’avait aimé dès le départ malgré ma furieuse tendance à lui montrer mes côtés les plus imparfaits et qui auraient découragé les plus coriaces et moi, à force d’essayer, j’y étais arrivé à un point de non-retour : on ne peut revenir d’un amour comme ça. Je lui avais offert l’intérieur de mes cuisses bien avant l’intérieur de mon cœur; j’étais comme ça, moi. On baise d’abord, on discute ensuite.

Alors je cherchais en hurlant durant des heures ses maudits boitiers de disque de jeux vidéos, les mêmes dont j’avais tant râlé et maugréé dans le passé. J’ordonnais à mes amies impuissantes de cacher la télécommande quelque part dans mon salon à la dérive et même quand je la trouvais, je fermais les yeux pour faire durer le plaisir.

Et surtout, surtout… je boudais la douche.

***

Partager mon quotidien avec un homme aux antipodes de mes pôles géocentriques m’avait d’abord laissée froide. Nous formions un couple plus ou moins assorti depuis longtemps – suffisamment longtemps pour s’installer ensemble. Il me semblait, à moi et à mon entourage, que cela allait de soi. Au début, je voulais y croire. Je n’avais pas le choix. Et entre rester seule ou être mal accompagnée, je choisis l’option la plus lâche. Je ne savais pas que même à deux, nous pouvions être seuls.

J’ai souvent pensé partir, quitter ces murs de carton de malheur et les cris qu’ils contenaient parce que de toute façon, ailleurs, c’était forcément plus vert qu’ici. Je me surpris à penser que c’était même toutes les teintes de l’arc-en-ciel – couleurs très éloignées de la grisaille de notre appartement. Je ne savais pas qu’il y pensait aussi; avoir su, je n’aurais pas tout tenté pour l’aimer, ou du moins, je me serai gardé d’y parvenir.

Ce n’est qu’en me quittant qu’il a vu ma chaleur. Car j’ai fondu, à coups de larmes et de salive, à coups de cris et d’insomnies. Tout me paraissait trop grand. Notre lit, où nous avions joué comme des enfants et joui comme des adultes; notre no man’s land où nous faisions et la guerre et la paix, car je ne supportais pas la simplicité d’un moment de tranquillité, j’avais besoin de le confronter pour me persuader que je n’étais pas éteinte. J’y dormais seule, en tâtant l’obscurité de mes doigts qui l’empoignaient parfois au milieu de la nuit et qui l’aventuraient de force dans mes contrées foisonnantes. J’y pleurais seule, car même en période d’hostilité, il ne m’avait jamais abandonné aux larmes.

Sauf la nuit de son départ, quand trempée et aliénée, j’ai sangloté jusqu’à l’aube, en tendant l’oreille et l’épiderme au moindre bruit, à la moindre caresse familière qui tardait à venir — qui n’est jamais venue percer ma nouvelle obscurité.

Il faut bien une première fois à tout!

Mes premières fois de ma nouvelle vie sans lui étaient de vrais échecs retentissants qui se soldaient inévitablement par des larmes et des cris; j’étais incapable de fonctionner toute seule. Je n’ai jamais tant pleuré que les mois suivants son départ, mes rares rires se changeaient en lamentations et en supplications silencieuses. J’avais perdu mon autonomie, ma débrouillardise; mon instinct de survie m’avait déserté.

Je ne m’attendais pas à son départ. Si au moins, j’avais eu des doutes, des signes précurseurs, des soupçons! J’aurai pu aller au pub du coin rejoindre les amis et leur annoncer, presque triomphalement, que mes hypothèses s’étaient confirmées. J’aurai alors dit que c’était le pire des salauds, j’aurai menti sur la longueur de son membre pourtant respectable et, après avoir dressé la liste exhaustive de ses moindres petits défauts, je me serai enivrée pour oublier les cinq années passées avec lui en vain.

Mais je n’ai pas pu, car je n’ai rien vu venir.

Et je n’ai rien dit non plus. Je n’ai pas pu, quand j’ai vu sac à dos, valises et malles s’empiler sur les boîtes déjà prêtes à quitter dans son déménagement précipité. Ce n’était même pas mon pire cauchemar qui se réalisait – cette situation, cette supposition abstraite d’une rupture initiée par lui ne m’avait tout simplement jamais effleuré l’esprit. Je croyais que ce serait moi qui un jour, dans un excès de colère et d’enthousiasme, claquerais la porte tout bonnement.

Je n’ai pas pu baragouiner ce n’est pas possible, c’est une blague, ce n’est pas vrai, car c’était cruellement trop réel pour que ce puisse l’être. Et quand il prenait une décision de cette envergure, je savais qu’elle était… réfléchie, soupesée, évaluée et irréversible, et ce, bien avant son exécution.

J’ai fait bouillir de l’eau pendant qu’il emportait dans le pick-up de mon futur amant de toilette un grand pan de ma vie – un peu de mon cœur aussi. Dans des instants aussi dramatiques, plusieurs filles auraient crié, se seraient interposées entre la porte et leur désormais ancien amoureux, et elles auraient toutes sans exception pleurée. Je n’étais pas exceptionnelle : je pleurais en buvant du thé. Ma grand-mère disait que boire du thé, c’était bon pour se calmer, parce que ce n’était pas, par définition, une activité trop, trop stressante.

J’abusais de ce conseil la plupart du temps, car je raffolais de cette boisson, mais, en voyant les cadres se détacher des murs et les chats se réfugier plus loin du vieux divan qu’on avait tassé dans un coin dans l’espoir de camoufler le vide laissée par l’encore plus vieille berceuse qu’on venait d’emporter… j’ai trouvé que c’était stressant, boire un thé vert en priant pour ne pas le renverser tant que nos mains tremblent et sont hors de contrôle.

J’assistais, impuissante, à la destruction de notre couple. Le chamboulement de mon appartement me laissait de glace et je voyais nos amis communs le réaménager sans la présence de mon conjoint – j’avais toujours détesté cette appellation, mais j’en comprenais pour la première fois la nécessité – sans broncher. J’avais la tête dans un étau et beaucoup trop de mots qui se bousculaient contre mon palais – trop de mots pénibles, révélateurs et puissants, au contraire de la loque humaine que j’allais devenir, que je devenais déjà un peu à mesure que l’heure avançait et que l’appartement s’épurait de lui.

Quand mon nouvel ex passait devant moi, je n’arrivais pas à croire à quel point je l’aimais, à quel point c’était à la fois trop tard et si clair, pour faire changement. J’aurai voulu me racheter pour tous les je t’aime évités, esquissés, à peine prononcés; j’aurai voulu prendre le temps de parcourir son corps pourtant maintes fois exploré et, depuis le temps, colonisé. Je l’aurai découvert encore et encore, et j’en aurai profité. Je n’avais pas été une bonne amoureuse, même si j’avais tenu à merveille les rôles d’amante et, plus rarement, d’amie. Mais je ne croyais pas pouvoir agir autrement; l’amour, lui et moi, ça ne faisait pas bon ménage.

Il avait peut-être senti que je m’étais liée à lui par dépit, parce que tous les autres étaient engagés et que malgré mes nombreux défauts, briseuse de couple n’y était pas répertorié. Ou alors, il n’avait rien senti du tout, car je n’étais pas des plus démonstratives, sauf la nuit. Ou le jour, cela dépendait de notre humeur. C’était probablement le sexe qui avait été, les premières années, la colle de notre couple : je n’étais jamais rassasiée et lui…vous comprenez !

J’étais heureuse. Si je ne l’avais pas été, cette histoire ne pourrait exister : je ne serai pas restée obstinément en couple avec une source de malheur supplémentaire, pas question! J’imagine que je l’aimais déjà au début, même si j’en pensais le contraire. Nous avions nos hauts et, plus souvent, nos bas, et parfois nous touchions presque le fond du baril, ce qui, invariablement, nous permettait de jouir des hauts occasionnels, qui devenaient de grandes fêtes auxquelles étaient conviés durant des jours entiers nous, notre lit et notre imagination débordante. Même dans nos moments les plus désastreux, nous arrivions toujours à être complices au lit; c’est ce qui nous sauva et nous permit de continuer durant cinq années ce drôle d’assortiment que nous étions.

C’est pourquoi, quand il me dit qu’il avait envie de hauts quotidiens et de bas accidentels, je ne pus lui en vouloir. Ce n’était pas facile, notre vie à deux. J’imagine que c’était plus doux avec une autre. Je voyais dans ses yeux qu’il avait une association mentale à cette description de vie commune, qu’il pouvait y mettre un visage, des courbes et un timbre de voix. J’en fus blessée. Je voulais bien qu’il me quitte, mais pas qu’il m’est déjà quitté sans m’en prévenir, pas qu’il est partagé son intimité avec une autre moi version améliorée sans m’en aviser.

Il vint s’asseoir devant moi et ma tasse de thé seulement quand toutes ses affaires et mes bouts de vie aussi furent prêts à partir. Moi, je pleurais beaucoup trop, et je n’avais peur qu’un mot, un seul mot franchisse mes lèvres. Je ne voulais pas parler, je savais que j’allais tomber dans le pathétisme de bas étage et dans les supplications; j’avais peur qu’il change d’idée, maintenant que la mienne était faite.

***

Si le sexe fut notre premier point d’intérêt commun, nous avions vite découvert que nous partagions aussi une passion viscérale et déchirante, non pas l’un envers l’autre – enfin, pas à ce moment-là –, mais envers l’écriture. Un soir où j’avais vraiment failli démissionner et de mon emploi de l’époque et de mon union avec lui, je sortis rageusement mon beau cahier d’écriture secrète, et assise au milieu du salon – d’où son côté décisif de notre couple –, je composais une chanson sur son nouvel emploi à lui, sur son statut d’écolo-grano-recycleur et donneur de leçon d’idéaux déchus dans cette secte – oh pardon, je voulais dire organisme — qui m’avait désarçonné la veille.

À ma grande surprise, il sortait de son sac le sien, s’assit près de moi et en quelques heures, m’adressa une réponse – sa réponse. Durant ses heures, je l’avais observé écrire, raturer et recommencer, reformuler et tout barbouiller les précieux mots que je considérais miens, qu’il choisit avec soin, sachant qu’ils étaient à eux seuls mes enfants, mes bébés, les fruits de mes entrailles. Chaque mot de chaque phrase qu’il s’éreintait à régurgiter pour moi sur papier me donna une raison supplémentaire de croire en notre amour. Et depuis, quotidiennement, nous écrivions ensemble. Parfois véritablement, en mélangeant nos deux plumes dans l’un ou l’autre de nos cahiers, sinon nous griffonnions séparément et nous nous empressions de faire lire à l’autre ce que nous avions eu envie de lui partager ce jour-là.

Quand il ouvrit la bouche, le jour de son départ, je suis que c’était un de ses textes qu’il allait me réciter, un texte secret qu’il m’avait caché, comme tous ceux que j’avais écrit moi aussi pour le quitter mais que je ne lui avais jamais lus, parce que j’avais décidé de rester;comme tous ceux que je composerai après son départ. Je le sus par la commissure de ses lèvres qui frémit et par l’imperceptible plissement de ses yeux au moment de la concentration – et il se concentrait souvent, dans la vie comme au lit. Je sus aussi que cela serait bien plus douloureux si son discours avait été pensé, travaillé et modelé, que s’il avait été spontané et brutal; cela me confirmait son infidélité et son envie d’aller voir ailleurs, parce que je n’étais plus assez verte pour qu’il ne convoite pas le terrain du voisin.

Habituellement, dans des grands moments marquants comme ceux-là, je parlais tellement que je n’arrivais jamais à me souvenir quelles formules d’usage on me servait pour la forme, pour ne pas me dire simplement que j’étais invivable, rebutante et déplaisante à côtoyer. Mais quand il est parti, j’étais sidérée à un point tel où l’écoute était ma seule option valable. Je ne comprenais pas, et je voulais saisir pourquoi il avait décidé que terminer ainsi notre histoire était, pour lui, sa seule option valable. J’écoutais, ou je fuyais, mais je ne pouvais pas fuir ce raz-de-marée qui, le matin même, m’avait embrassé le bout du nez avant de partir pour l’université.

J’ai partagé avec toi tant de mots, bien plus que de maux; pourtant, ils étaient tous aussi douloureux, voilà pourquoi je pars. C’est ce qu’il m’a dit et même si j’avais voulu une autre raison plus valable, malgré moi, je savais que tout avait été dit. Il ne voulait plus souffrir, et moi, c’est tout ce que je savais faire : faire souffrir les autres. J’ai interprété immédiatement sa phrase phonétiquement confondante ainsi, car je me refusais à croire qu’il y eut entre nous plus de mal que de textes achevés.

Je sais bien que j’ai tort, mais je voudrais tant que ce soit le cas…

Ma bouche s’est déliée, je lui ai dit pars, va-t’en, maintenant. J’ai laissé tomber la tasse de thé sur la table au moment où il franchissait le seuil de la porte sans se retourner au son qu’elle fut en s’y fracassant : ma première gorgée sans lui à mes côtés venait d’échouer.

La première d’une longue série.

9 crimes

Voilà.
J'ai fini de transcrire mon texte-transe d'hier.
Je suis plutôt contrariée, ma soirée vient de tomber officiellement à l'eau.
J'attends un premier avis sur mon texte-transe avant de le poster ici.
Et je suis effrayée.
Mes parents m'énervent.
Avec leur belle supposition

En cherchant des belles chansons pour m'aider à écrire, je suis tombée sur une chanson de Damien Rice que quelqu'un m'avait envoyé par MSN il y a longtemps, mais à laquelle je ne m'étais pas attardée.

Elle est plus que belle. Et je ne sais pas comment je pouvais vivre et passer une seule heure sans l'entendre avant aujourd'hui. Elle a rythmé mon texte de son désespoir lancinant ; je me sens grandir en elle.

Elle est magnifique.

Écoutez-là. Allez sur Youtube et gâtez-vous avec le vidéoclip plutôt désarçonnant. Mais écoutez-là, surtout. Écoutez-là.



9 crimes
*
*
Leave me out with the waste
This is not what I do
It's the wrong kind of place
To be thinking of you
*
It's the wrong time
For somebody new
It's a small crime
And I've got no excuse
*
Is that alright with you?
Give my gun away when it's loaded
Is that alright with you?
If I don't shoot it how am I supposed to hold it
Is that alright with you?
Give my gun away when it's loaded
Is that alright with you?
With you.
*
Leave me out with the waste
This is not what I do
It's the wrong kind of place
To be cheating on you
*
It's the wrong time
She's pulling me throught
It's a small crime
And I've got no excuse
*
Is that alright with you?
Give my gun away when it's loaded
Is that alright with you?
If I don't shoot it how am I supposed to hold it
Is that alright with you?
Give my gun away when it's loaded
Is that alright with you?
With you.
*
Is that alright with you?
Give my gun away when it's loaded
Is that alright with you?
If I don't shoot it how am I supposed to hold it
Is that alright with you?
Give my gun away when it's loaded
Is that alright with you?
With you.
*
Is that alright with you...?
No.

En vrac

Mon chat ronronne très, très fort.
Je n'ai pas envie de rencontrer la meilleure des amies de ma meilleure amie.
Je vais probablement boire comme une idiote ce soir.
Une fille que je déteste m'a demandé un service.
Je lui ai rendu.
Je suis trop bonne.

Claudine s'en vient.
Mon lit est sans dessus, dessous.
Ma tête aussi.
Je suis dans un mood étrange.
Ermite.
Pas envie de sortir.
Ni de voir des gens.
Juste envie de rester en tête à tête avec elle.

Elle, elle n'a pas de nom encore.
Elle est dans mon cahier, elle attend.
Je vais la finir.
Bientôt.
Elle a pris vie hier, dans ma bulle d'air au cerveau.
Elle m'habite depuis.
Je suis obsédée.
Je suis elle.

C'est troublant.

J'ai mal pour elle.
Je voyais dans ma tête ces souvenirs que je lui impute.
Comme si je les vivais.
Comme si je les avais vécu.
Ils sont inspirés des miens, mais ils n'en sont pas.
C'est tant mieux.
Elle n'est pas comme moi, elle est pire.
Elle est ce que j'aurai pu être si Bruno et moi, nous avions décidé de continuer.
C'est pas rigolo, pas drôle, pas chouette.

C'est tant mieux.

J'ai peur d'ouvrir mon cahier, de la laisser sortir.
Peur de ne plus aimer sa vie que j'ai dressé.
Peur de ne plus vouloir écrire après cette transe.
Mal aux poignets, mal de tête.
J'écrivais et je respirais à peine.
Trop occupée à revivre une vie que je n'ai pas vécu une fois.
Si je ne l'ai pas vécu une fois, je ne l'ai pas vécu milles fois.

Elle est imparfaite et c'est bien comme ça.
Elle n'a pas de nom, elle n'en a pas besoin.
Elle, c'est moi, c'est vous, c'est lui aussi.
C'est toute la psychose de la vie.
C'est la folie en nous qui pour certains ne se réveillera pas.
Pour d'autres, ne s'est jamais endormie.

C'est elle, c'est vous, c'est moi.

Et il est grand temps que vous fassiez connaissance...

5 janvier 2008

Bulles d'air au cerveau

Un bain chaud.
Une idée.
Un bon livre.
De la mousse odorante.
Des vieux souvenirs.
Des phrases qui se forment toutes seules.
Des idées plein la tête.

Mon beau cahier de chez Urban Outffiters.
Le corps relaxé.
L'esprit aussi.
Des idées, à profusion.
Des idées plein le cahier.
Des pages de sa vie, de cette vie qui pourrait être la mienne.

Fragances assorties.
Dès demain.
Sur mon blog.
Amen.

L'ours

Par un hasard bienheureux est entré dans ma vie, un matin ordinaire, les Tricot Machine. Leurs mots que j'aurai voulu écrire, leurs phrases vierges d'interprétation, leur énergie foudroyante en spectacle, les Tricot Machine ont bercé mon été, mon automne, et je les tiens tout serré contre moi pour le début frileux de cet hiver. L'ours, c'est ma préférée, je crois - je ne sais pas, je les aime toutes.

Mais j'ai envie de partager avec vous les paroles de L'ours, parce que y'a des bouts de mon coeur parsemé un peu partout dans cette chanson-là. Et qu'elle me fait sourire. Et que c'est le genre de chanson que je voudrais écrire.


L'OURS

J'ai sauvé la peau d'un petit ours
Pis son coeur, je l'ai pas volé
J'ai tué le chasseur avant qu'il shoote
Et l'ours m'a consolé

Tu es doux et juste un peu farouche
Mais je sais que je t'apprivoiserai
Tu as mordu dans mon coeur à pleine bouche
Et t'y es installé

Les années se suivent et nous rassemblent
Il y a toujours plus à partager
Dans la tanière qui abrite nos confidences
Nous on a hiberné

Puis un jour c'est l'été et c'est dimanche
Et les framboises poussent par milliers
J'ai tâché de fruits rouges ma robe blanche
Et je vais t'épouser

Les yeux fermés main dans la patte on avance
Dans l'allée d'un champ de blé d'Inde shooté
Un doux mélange de romance et de démence
Quand le fermier a tiré

Ce matin je me suis fais une petite bouffe
Mais à vrai dire, ça passait pas vraiment
Je m'étais même préparé un bol de soupe
Car j'espérais te voir dedans

Mais en vain, je l'ai scruté à la loupe
Aucune trace de poil, de dents, de sang
Dis t'es où à présent mon petit ours?
Ta fourrure traîne sur le divan...