30 novembre 2008

Guirlandes et sapins

C'est le 1er décembre dans quelques heures, et je viens de réaliser que je n'ai pas de calendrier de l'Avent. Une première dans ma vie.

Pourtant, je suis bien prête à accueillir Noël à bras ouverts, cette année. Le sapin est décoré, surélevé, et les cadeaux s'empilent déjà à son pied. Des lumières ornent la rampe de l'entrée, des boules vertes et rouges aussi. On a sorti les anges, les père Noël - même celui qui chante du rap - et la crèche des boulamites. Je ne me souviens plus de la dernière fois où ma maison a été aussi magique à l'approche des Fêtes.

On dirait que toute la famille veut se surpasser pour le premier Noël de l'Amoureux parmi nous. Ma mère a acheté des jeux de société, une bouteille de vodka et se promet " toute une veillée " !
J'écoute le disque de Noël de Marie-Élaine Thibert en cachette et je télécharge tous les cantiques que je trouve sur Limewire pour me faire une compilation pour ma voiture.

J'emballe mes cadeaux avec soin. Minutieusement, je frise les rubans et je colle les gros choux sur le papier d'emballage que ma mère a acheté - on en manque déjà. J'ai des autocollants pour adresser les cadeaux à leur destinataire aux images les plus populaires de décembre : bonhomme de neige, reines, boules de Noël, cannes de Noël, pingouins, ours polaires, oursons, en voulez-vous, en voilà !

Je suis peut-être trop enthousiaste, c'est vrai. Mais...c'est la première fois où Noël se conjugue avec joies, amour et souvenirs. Je n'ai que trop peu de souvenirs de mes derniers Noël, si peu comparativement à ceux de mon enfance. Y'a comme un trou dans mes Noël. C'est ordinaire, comme sensation. J'exècrais cette période de l'année, comme une obligation, une corvée. Acheter des cadeaux, les emballer en plus ? Pas le temps. Un kiosque dans le centre d'achat, 20$ supplémentaires, et voilà, c'était fait. J'achetais n'importe quoi, pour autant que j'achetais quelque chose.
Cette année...c'est différent. J'ai mis du coeur dans mes cadeaux et ça parait, je pense. Oui, ça parait. Je ne sais pas si l'Amoureux va aimer son cadeau ; j'espère. Ça a quelque chose de symbolique, disons. D'unique. Je vais sans doute lui glisser un petit mot pour lui expliquer la symbolique, il sait que les mots ça me connait mieux sur papier ,de toute façon. C'était une folie, mais ça vaudra la peine, juste pour voir sa réaction.
Et puis, le 25 décembre, nous avons un souper dans sa famille. Ma deuxième famille. Pour la première fois, je n'appréhende pas ce jour. Pas cette fois, pas de lecture emmitouflée dans mes couvertures, pas de clavardage jusqu'aux petites heures, pas plus pour le Jour de l'An, où nous serons la veille dans un chalet avec ma nouvelle famille encore. Première fois de ma vie où je ne souhaiterais pas bonne année à mes comparses qui, comme moi, n'attendaient pas avec impatience cette journée.
En attendant que tout le monde soit atteint par la folie des Fêtes - par l'esprit de NOËL, comme je répète à l'Amoureux qui rit un peu de moi et mon énervement, je vais...me concentrer sur les examens, projets et textes à apprendre. Je ne finis que le 20 décembre cette année ! Grosse fin de session, mais aucune motivation notable pour me mettre à la tâche. J'en suis encore à me demander si je ne commence pas tout de suite mes mots pour l'Amoureux.
Cette année, Noël sera givré. : )

29 novembre 2008

L'oursin

Je n'ai plus que des mers de ciment
à nager et à coudre à mes foulards
des jettons comme bouées
et tes yeux comme rivages

Je vois des poissons crayons
qui m'incitent à crever au large
comme un ballon plein de miel et de rien
qui explosera d'être trop pur d'air
et de sucre bourdonnant

J'arrache les algues poisseuses de tes cheveux
Tu as un oursin dans l'oreille
Garde la tête hors du bitume
Nous nous ferons dévorer par les autobus

Tes nageoires ont des plumes
Plus du merle que de l'hirondelle
Tu rêves de t'élancer des airs
Pour mourir à mi-chemin
Du dernier plongeon.

24 novembre 2008

C'est fou ce que ça procure, le sentiment d'accomplissement personnel.
L'impression d'avoir escaladé une montagne qui prend forme comme...une course anodine de vingt minutes sans arrêt dans un gymnase.

20 minutes à courir, 20 minutes à penser à Marc, à ma troupe de théâtre, à mes 20 lbs perdues depuis le début de l'année, à mes parents, à mon orgueil qui ne s'en remettrait pas, à ma satisfaction personnelle.

20 minutes à entendre des "let's go Amélie, t'es capable !", " come on y'en reste pu gros ! ", et à répondre à ça, les larmes aux yeux d'être trop consciente de vivre un moment pas comme les autres, " je vais me rendre jusqu'à la fin avec vous, inquiète-toi pas ! " et ... être totalement et entièrement certaine de dire la vérité.

Le dépassement de soi. Les 70 redressements assis sans arrêt et sans presque d'efforts, après. Les félicitations, les " t'es hot, c'tait hot c'que t'as fait " un peu primitifs mais tellement du fond du coeur des filles bleachées qui ont aucune réelle idée de ce que ça représentait vraiment pour moi mais qui sont capables quand même d'esquisser une petite idée.

Les messages textes de mon chum. Les pleurs de ma mère au téléphone. Le sentiment enfin de ne pas décevoir personne, moi la première.

Ça m'en prend plus, et tout le temps, de ça.

Un corps endolori de bonheur.

23 novembre 2008

Mélodie nocturne

Avec ma nouvelle trame de fond, qui coule en étreintes et en mer, je ne peux faire autrement qu'être heureuse, avoir envie de blogger et délaisser mes travaux de fin de session.

Après les tulmultes du début, les incertitudes, les moments d'incompréhension, les moments où je voulais partir et ne plus revenir, les moments où il avait envie d'en faire pareil, après six petits mois où je ne vous ai pas parlé de ça parce que j'avais trop foi en lui,en moi et surtout ,en notre amour...je crois que je peux dire que notre couple, c'est du solide, et qu'on est rendu à un stade où c'est tellement...doux. C'est comme de la soie, ou une robe de chambre molleteuse. Quand il me prend dans ses bras j'en oublie tout le reste, et quand il me souffle un moi aussi avant même que mes lèvres forment silencieusement un je t'aime quand je pars travailler après un dîner écourté dans sa famille...

J'en oublie de respirer, ou de ponctuer mes textes.

Je suis peut-être devenue ennuyeuse à lire. Je ne sais pas. Je ne croyais pas que ça pouvait faire ça, l'amour. Transcender tout. Transpercer les complexes, les blessures qu'on croyait inguérissables, même les souvenirs qu'on croyait impérissables. Je pensais pas que l'amour, ça avait ce poids-là. Un poids plume, un poids qui chatouille, qui donne envie de boire du vin blanc couchés dans des draps blancs, avec un petit chien frisé, en se jouant dans les cheveux.

J'ai envie d'écrire, je redéfinis ce dont j'ai envie d'écrire, maintenant. J'ai envie d'écrire des mots d'amour, des mots heureux, des mots moins beaux pour montrer qu'après la pluie, il y a vraiment du beau temps. Je lève souvent la tête au ciel pour remercier, juste pour dire merci, sans trop savoir à qui m'adresser, ou à quoi. Je suis reconnaissante. Je ne croyais jamais avoir de raisons de l'être.

J'ai perdu des amis, j'en ai retrouvé d'autres, je vivais chaque jour avec la frustration de ne pas savoir si j'avais fait le bon choix. Je ne sais pas pourquoi hier soir précisément, peut-être que c'était en fait le vin blanc, mais j'ai réalisé que je ne voulais pour rien au monde être ailleurs que couchée près de Marc-André, même si on était samedi soir, qu'il était vingt-deux heures et que je croulais déjà de sommeil. J'ai compris ma mère, ma tante, Any, Alice, Vanessa, toutes les femmes que j'avais auparavant critiqué, toutes ces femmes qui ont choisi le bonheur d'être deux. Maintenant, j'ai compris.

Quand mon chum m'a avoué, un peu pompette - ah, maudit vin blanc! - qu'il me composait un poème pour ma fête, qu'il se forçait vraiment beaucoup pour que ce soit beau, pour me faire plaisir, que c'était ça, les cachotteries, les sors de ma chambre viiiiite, qu'il faisait ça parce qu'il savait que c'était ça, ma vraie passion, des mots qui sonnent, des mots qui...résonnent - ah, maudit sois-tu, Céline Dion ! - , des mots d'amours, des mots heureux, parce qu'il voulait que ce soit spécial...

Je n'ai plus eu aucune incertitude, ni envie de drames, ni de bars, ni d'incompréhensions, de complications...J'ai eu envie de rester allongée dans ses bras, ses lèvres si près des miennes, mon nez contre le sien, pour le reste de ma vie.
Oui, vraiment, je vais écrire. Je lui dois bien ça. À lui comme à vous.

Quand je serai grande, je veux être Daniel Bélanger

À tout le moins, écrire comme lui.
Parce que ça m'a fait lui téléphoner très tard, trop tard, le sortir de son sommeil pour lui avouer, spontanément, que je l'aime et que maintenant, j'aime Daniel Bélanger. C'est depuis qu'on en a écouté ensemble, sur la plage, après nos propres étreintes dans la mer, je crois. Chanson thématique, va.

En attendant...


http://danielbelanger.com/ (Pour écouter la chanson, le vidéo sur la page principale du site)

Étreintes
Daniel Bélanger

Si je me devais de choisir
Pour une raison d’espace
Un seul de mes souvenirs
Ce serait celui de toute manière
De nos étreintes dans la mer

Si vous voyez que change mon visage
Qu’il s’illumine en plein février
Dans la grisaille des jours salis
C’est pas que j’m’amuse de l’hiver
J’pense à nos étreintes dans la mer

Ouhhhh ouhhhh ouhhhh
À nos étreintes dans la mer
Ouhhhh ouhhhh ouhhhh
À nos étreintes dans la mer

Si vous croyez qu’à mon dernier sourire
C’était ajouté une lueur
Une singulière splendeur
J’le dois ni au paradis ni à l’enfer
Mais aux étreintes d’une femme dans la mer
J’le dois ni au paradis ni à l’enfer
Mais aux étreintes d’une femme dans la mer

Ouhhh ouhhh ouhhhh
Aux étreintes d’une femme dans la mer
Ouhhh ouhhh ouhhh
Aux étreintes d’une femme dans la mer

19 novembre 2008

Du blabla et du bla.

" Un vrai rayon de soleil et du talent pur !

Travaille à fond et ne t'attarde pas à ce que les autres font. Mets toutes tes énergies sur toi, sur ton travail. Garde ta belle écoute et ta belle ouverture, les portes te seront grandes ouvertes. Avec un peu plus de rigueur, je ne saurai bientôt plus quoi faire pour t'aider.

Go vas-y, vas-y pour toi. "

Merci, merci cent fois. Merci d'être celui qui a su me dire les bons mots au bon moment, même si le copain doute et a peur pour moi, même si j'ai trop peur du jugement encore pour l'avouer à haute voix. Merci d'être là maintenant, quand j'ai eu besoin d'avoir une main tendue prête à m'assurer que même si je tombe, ça fera mal, mais de moins en mois. Merci d'être, avant mon professeur, mon ami. Et merci d'avoir utilisé le mot talent. Je ne crois pas que ce soit un mot à utiliser à la légère, je ne t'en crois pas capable.

*

J'ai gagné la première place au concours intercollégial de poésie. Yééé ! Avec un extrait de Marée-moi,un long poème écrit en attendant mon chéri durant un de ses nombreux rendez-vous à l'hôpital.

Une autre main tendue au bon moment. Une petite tape sur l'épaule quand j'en avais bien besoin, de ça aussi. Ça fait du bien, même si je suis pas habituée à ça. Je peux à peine croire qu'on commente et qu'on aime mon blog, alors...!

Je doute souvent de moi,mais jamais de mon art. Ça prend juste une confirmation de temps en temps!

Même s'il m'a fallu reconsidérer ma façon d'aborder l'art, depuis que je suis en couple et heureuse. J'ai toujours écris en fouillant une main dans le fond de mon corps, en tournant et tortillant ma plaie pour en extraire de l'autre main du jus pour mes textes. C'est un peu sadique, mais c'est tout de même vrai. Je me forçais à songer aux choses qui m'attristaient énormément pour tirer quelque chose de moi.

Je ne peux plus faire ça, maintenant. Les plaies se sont enfin cicatrisées, et les dernières guérissent au rythme où je maigris, au rythme où je découvre enfin le bonheur d'être aimée, et d'aimer en retour. Même en pensant très,très fort à Bruno...plus rien! Non, même plus la douce nostalgie de l'an passé quand je le croisais au Cégep, non, rien,rien,rien. Ça surprend et ça apaise tellement ! Vous pouvez pas comprendre.

Je suis enfin en paix avec moi-même, je ne me lasserai jamais de l'écrire, de le dire, de le penser, de le crier, ah !

Ça équivaut à quoi, alors ? Ça signifie nouvelles recherches artistiques, esthétiques. Nouvelles façons d'écrire, de jouer, de chanter. Nouveaux horizons. Pas moins artistiques, juste moins tortueux pour arriver au même résultat. J'en suis à ce stade-là, dans mes pensées.

Et je suis parfaitement comblée de l'art que je crée par les temps qui courent - j'en ai si peu de temps, entre dodo-école-travaux-job-troupe-chum-famille-des-fois-les-amis-des-fois-l'impro.

Mais je n'échangerai pas de place avec l'Amélie d'il y a un an pour RIEN-AU-MONDE! : )
J'aimerais tellement qu'il soit là, avec moi, le jour où je viens sans doute de prendre officiellement l'une des plus grandes décisions de ma vie - une des plus importantes, aussi.

Mais on se revoit juste vendredi.

Je devrais me contenter d'une voix au téléphone, alors que ce que je souhaite, présentement, c'est des bras, des yeux et son odeur, tout contre moi, qui me rassure et qui m'aime en chair et en os.

Wow.
Bon, je suis pas certaine de comprendre.
Apparemment que mon blog serait un blog indésirable et qu'il doit être vérifié, pourtant j'arrive encore à y accéder et à vous écrire.

Ehlàlà...

En espérant ne pas tout perdre !

16 novembre 2008

Parfois je regarde l'Amoureux avec stupéfaction et les yeux dans la graisse de bine. Lui, ça le fait rire. Moi, ça m'étonne toujours.

Ça me prend par moments, des petits moments anodins répétés tant de fois. Sur la route entre nos deux chez-soi - qui deviennent de plus en plus des chez-moi partagés - , en jouant au Monopoly avec une bouteille de vin rouge, même quand on fait l'amour, ou quand il me tient la porte d'un restaurant - surtout le petit resto de sushi à l'Île-Perrot.

Je ne m'habitue jamais à vivre autant de bonheurs avec lui. Je suis toujours douloureusement consciente de la chance que j'ai d'avoir Marc-André dans ma vie. Je ne prendrais jamais ça pour acquis. Jamais.

13 novembre 2008

Un cours annulé.
Du Damien Rice.
La pluie qui vient avec.

Le sourire jusqu'aux oreilles.
Un foulard.
Une tuque de laine.

L'Amoureux chez lui.
Heureusement que Facebook existe.
Des notes à transcrire pour prendre de l'avance.

Un 5 à 9 à ma job ce soir.
Puis une vingtaine de minutes d'autoroute.
L'Amoureux et ses bras chauds, réconfortants.

Je voudrais que l'automne ne se termine jamais.

12 novembre 2008

Jeux d'enfants

C'est par tant de fois que je fus ici, et même en y pensant très bien, je n'ai pas souvenirs d'y avoir été heureuse. Le sable qui crisse sous mes bottes, les grands sapins devant nous qui ne meurent pas, eux non plus. Je sens encore l'odeur de la sève sur leur tronc robuste et le couinement imaginaire des fourmis à leurs pieds quand nous détruisions leurs nids. L'école primaire de mes premiers instants, là où on me prédisait un avenir brillant d'astronaute, de médecin, d'un métier altruiste et gratifiant. Je serai une grande personne qui serait quelqu'un, m'affirmait-on, sans que je ne comprenne trop pourquoi certaines grandes personnes n'arrivaient à n'être que quelconque.

Petit sourire amer à ce vieux souvenir; maintenant je fais de l'art égoistement, pour me sauver moi-même, de moi-même, me sauver sans doute des récréations passées ici à déjà savoir que dans ma différence, j'étais une exception. J'imagine que je rêvais dès lors du jour où je remettrais les pieds ici avec lui, prouvant à la gamine que j'étais qu'elle avait raison.

J'ai eu une petite pensée à l'adresse d'une ancienne camarade, partageant ma différence corporelle : elle étudiait maintenant en chimie, avait toujours garder son aigreur et était désormais lesbienne. Petit frisson. Une autre pensée pour la meilleure amie de l'époque, qui avait peur de tout et de rien, et qui marche présentement à mes côtés, en théâtre et en folie. Qui l'aurait cru...

On a fait rouler des cocottes de pin qui s'étaient perdues par hasard jusqu'au milieu du terrain asphalté. J'ai eu l'impression, dans ce froid, emmitouflée avec sa présence réconfortante, que c'était un moment important, sans pouvoir dire exactement pourquoi. Le genre de moment où je regarde partout, un peu naïvement, en étant consciente d'être en train de vivre ce qui allait devenir un nouveau souvenir. Un nouveau souvenir doux.

Quand il a grimpé dans le module de jeux malgré sa jambe blessée, j'ai su tout de suite qu'il voudrait que j'en fasse de même, et je me suis revue tant de fois au pied de ce module coloré, regardant les autres enfants grimper, se balancer, même se blesser. J'aurai tellement aimé tomber du bas de ce module ! Mais mon petit corps déjà trop gos et malhabile n'a jamais osé s'y aventurer, de peur d'y rester coincé.

Allez viens, viens, mon bébé, qu'il me dit, sans savoir que je suis pétrifiée devant ce vestige de mon passé. Je me revois, en leggings, les cheveux courts - heureusement que mes parents ne m'ont pas choisi un prénom trop masculin - et les grands chandails pour oublier mon petit ventre trop gros. J'ai revu mes souliers à velcro et mon casque de vélo mauve. Allez, petit bébé, c'est facile, qu'il me répétait, alors qu'il était déjà au sommet. Je suis le roi du monde, tandis qu'il lâchait ses mains et se laissait aller contre le fer du module. J'ai eu peur, puis j'ai traîné mes bottes jusqu'à l'escalier et j'ai traversé le pont de corde prudemment. J'ai toujours été trop prudente, trop vieille, trop fânée, même à la petite enfance. Je n'ai jamais été piqué par un taon ou une abeille ou une guêpe, je n'ai jamais brisé mon bras ou ma jambe ou les deux, jamais vomi et presque pas saigné du nez. Pas de risques, pas de pont en cordes, pas de vélo sans casque, surtout pas de rollerblade, ni de camp de jour. Surtout pas.

Après avoir posé mes deux pieds sur la structure métallique et surtout, solide, il était là, il m'attendait, souriant, dans la noirceur, avec sa tuque qui lui donne l'air d'avoir l'âge de mes souvenirs, les bras grands ouverts. Quand je m'y suis glissée, pour la première fois en ces lieux, je m'y suis sentie aimée.

On est resté comme ça longtemps, immobile, en silence. J'observais le ciel étoilé à travers mes lunettes buées, et je l'ai senti frissonné contre moi. Il fait froid, hein ? Oh,tu sais ... Il a pris mon visage entre ses doigts gantés. Non, je sais pas. Dis-moi-le. J'ai rougis un peu. Quand je suis avec toi, je n'ai jamais froid.

Doucement, il m'a entraîné vers le bout du module, là où se trouve le mat que je n'ai jamais osé monter, ni descendre, le mat dont je ne me suis jamais approchée. C'est le temps de vaincre ses peurs, bébé. Allez!

En joignant le geste à la parole, il descendit agilement du module, et me tendit la main. Je vais te guider, te dire où mettre tes pieds, tu vas tellement être fière de toi après.

J'ai levé la tête vers le ciel et j'ai dis merci, à qui, je sais pas, mais merci, de m'être rendue ici, là, présentement, avec l'homme le plus formidable et imparfait de la terre, qui complète tellement la femme d'exception et de défauts que je suis. À deux on a nos qualités qu'individuellement, on ne peut trouver soi-même.

J'ai posé ma grosse botte maladroite sur la spirale de fer verte et j'ai respiré, longtemps. J'ai pensé à Mickey Mouse, aux Babysitters, et même à Harry Potter. J'ai pensé aux garçons qui me jettaient du sable dans les cheveux du haut de ce module sur lequel j'avais rageusement grimpé sans jamais me résoudre à toucher au mat, et j'ai eu envie de pleurer, un peu. J'ai dix-neuf ans, et j'ai encore mal à la fillette que j'étais.

Mes doigts glacés s'accrochaient au métal comme si ma vie en dépendait. Mes pieds, petit peu par petit peu, se sont laissés guider par la voix douce et chaude de mon amoureux, et en moins de deux minutes, j'étais sur la terre ferme, à sautiller avec chéri, à pleurer franchement, à caresser Amélie la gamine et à lui donner un sac de deux piasses de bonbons mental.

Il m'a pris par la main, tu vois que c'étais pas si pire, je t'ai dis qu'ensemble on vaincrait toutes tes peurs, et quand nous sommes ressortis de la cour de récréation en passant près des structures de ballon-poires, il me semblait qu'enfin...enfin...

J'avais fais la paix avec mon passé.

10 novembre 2008

Hermétique sans cesse

Je ne sais pas trop dans quoi je m'embarque. Par soucis d'anonymat, parce que je veux que ça reste pour moi et moi seule, je vais taire ma démarche ici mais croyez-bien que ça me démange les doigts d'en glisser un mot, et même plus.

Mais j'ai décidé de foncer, advienne que pourra. J'en suis rendue là. Et je me sens bien appuyée, tellement tellement tellement bien appuyée pour affronter tout ça. Merci à vous. Ça ira. Et surtout, on n'oubliera pas d'avoir du plaiiiiiisir. : )

9 novembre 2008

Ahhh, si vous saviez !

À quel point ça fait du bien de lire que des purs inconnus sont heureux de me voir heureuse, quand j'ai l'impression qu'une partie - importante! - de mon entourage le prend plus ou moins bien, étrangement.

À quel point de lire vos mots qui parlent des miens me gênent mais surtout, me flattent l'égo de l'écrivaine qui sommeille toujours en moi. Je retrouverais peut-être mes vrais mots, bientôt. Je l'espère.

Je me sens comme Kiki dans Avaler la mer et les poissons - grandiose création théâtrale québécoise - qui ne peut plus peindre parce qu'elle est amoureuse et comblée. Ça prendra le temps qu'il faudra avant de me réapproprier mon art, j'imagine.

À part ça, quoi ? Le quotidien, simplement. Les travaux, les cours séchés mais calculés - pour ne pas trop prendre de retard, ni signer mon arrêt de mort nul part, les baisers, l'amour, la vie. Mon amoureux commence à reprendre du poil de la bête après l'accident, ça fait du bien, ça aussi.

Moi, je recommence à me prendre en main, après cette pause obligée. De retour aux entraînements rigoureux, à la surveillance de mon alimentation et au soin de mon apparence - c'est-à-dire cesser de me présenter au cégep en pyjama (honte à moi) !

J'ai des projets pleins la tête, et je ne m'empêche plus de rêver. Ça goûte tellement bon, mes rêves. Surtout quand ils sont conjugués aux siens. Et chaque jour quand je me réveille, je ne regrette rien de mes choix, ni de mes décisions parfois douloureuses. Et quand je sors clubber, je ne voudrais pour rien au monde être comme ces filles seules, qui cherchent à tout prix une paire de bras où se blottir, un verre de plus pour oublier.

Voilà. : )

De retour bientôt avec de la création, j'espèèèèère !

5 novembre 2008

Je pense que je vais t'aimer jusqu'à ce que j'en oublie la signification. Parce que y'a rien de plus beau que ton corps nu, sous les draps fragiles, quand je m'habille le matin, face à toi, tremblante de nos ébats matinaux. Je pense que je vais t'aimer jusque dans tous les pores de ma peau, parce qu'être à toi, ça veut dire en entière, ça veut dire des cheveux aux pellicules, des mains aux genoux, ça veut dire me laisser habiter par toi.

C'est plus doux depuis que tu es là. Ça fait moins mal, ça dure moins longtemps, ça prend plus de temps, pour me décourager. Je marche seule dans les corridors avec ta voix dans mes oreilles. Tu ne me quittes jamais. Heureusement. Parce que souvent, quand j'ai l'impression que les murs s'effritent autour de moi, y'a ton image qui me sourit, y'a tes bras qui me rappelent que désormais, je ne suis plus jamais seule.

3 novembre 2008

Une bonne motivation

Deux mots, une ville : Punta Cana.

En juin.
Avec l'Amoureux.
Pour célébrer notre année ensemble.

Bonne motivation pour me gérer la vie, l'entraînement, et le régime-alimentation-saine.

Je veux pas être laide, sous les palmiers, moi.
Et je veux qu'il me soulève dans l'eau turquoise quand on va faire l'amour dans l'océan.