31 mars 2010

On a accueillit mon ami Francis avec des litres de crème glacée et les bras grands ouverts. Je l'aime crisse, je l'aime pour de vrai, je veux pas qu'il parte, pourquoi il part ?

Pis j'ai pleuré un peu avec lui, juste un peu, parce que mon amie m'a fait des gros yeux, mais esti que j'avais juste le goût de pleurer intensément, à la lumière de nos vies, parce que c'est poche pour vrai, se faire expatrier.

On a essayé plusieurs solutions, cache-le dans une église, et on a ri, un mexicain homosexuel dans une église ça doit pas être ben ben moral, et on a ri encore plus, ON A AUCUNE MORALE, et mon amie qui était scandalisée, et Francis et moi qui ont mis un condom à une banane pour lui faire une démonstration, je sais pas comment ça marche un condom, je regardais pas dans les cours en FPS parce que j'étais trop gênée de voir un pénis en bois !

Et les yeux qui ferment tous seuls tellement on est fatigué, et les cuillères de crème glacée qui coulent et qu'on oublie sur la table basse, et la toune de Coeur de Pirate, True colors, sur repeat depuis 6 heures, parce que ça fait du bien un peu.

Je sais pas trop. Moi, je suis la spécialiste des peines, de la tristesse. Je dis jamais des mots poches comme, ça va passer vite 1 an s'il est expulsé, au moins il va revenir parce que oui, c'est long un an, esti. Faut pas se le cacher, c'est long longtemps, un an. Pis ça va être dur, oui oui, ça va être dur. Et des fois, il va avoir le goût de faire fuck et d'aller fourrailler, parce que la vie c'est tellement plus facile de même. Moi j'achète de la crème glacée, je sors des immenses doudous, je flatte les avant-bras et je ris et je pleure, parce que c'est toujours ça, une grosse peine. Y'a d'la peine mais y'a d'la joie aussi. Suffi de la trouver.

Et le chum qui part en disant tu pourras fourrer avec d'autres gars, mais pas des mexicains comme moi! Mais non. Tu feras pas ça parce que tu l'aimes. Roulements d'oeil. Tabarnack, tu l'aimes Francis ! Tu l'aimes ! Peut-être que tu t'en rends pas compte mais c'est précieux, ça!

Et l'impression que ça s'arrêtera jamais, le gros bordel, le terrible mess, le puzzle.

Et puis, c'est pas si grave. Manger de la crème glacée, culpabiliser, gratter une oreille, avoir une pensée pour Minou et pour Lui, et, tsé.

Vivre.

Un vrai drame

Et pendant que je me tourmente avec mes histoires de désir, mon meilleur ami apprend que son chum mexicain est expulsé du Canada peut-être pour toujours.

Et je suis infiniment triste.
De toutes les choses qu'on m'a dit depuis samedi, la plus sensée me paraît être les paroles de ma belle Élaine - coach de vie à temps perdu.

« Le désir, c'est plus fort que tout, man. Ça nous rend twisted. »

Oh oui. Oui oui oui.
Bon, je blog compulsivement, je m'endure pu, je suis désolée. Au lieu de manger, je blog.

Constat de...blog de gens en littérature

Mon complexe d'imposteur explose.

Je lis beaucoup de blog de mes amis en littérature, en refusant de divulguer l'identité du mien - pas encore en tout cas.

Parce qu'il me semble que crisse, tout le monde écrit des grands textes, avec des beaux mots, des belles histoires, des courtes nouvelles chocs, des écrits érotiques maîtrisés, des essais toujours réussis.

Moi j'écris sur ma vie, mon quotidien est pas piqué des vers, certes, mais quand même.

J'ai essayé pleins de fois de me faire un blog pour ça, la création littéraire, juste pour ça. Je me disais, ouais, et je le mettrais sur Facebook avec mes amis littéreux!

Et après trois jours, je me trouve...plate, divinement plate. Foutument plate.

Morale de cette histoire?

Y'en a pas. Je voulais juste dire que j'aurai sûrement jamais ça moi, un blog de fille en littérature, jamais.

Histoire(s) de grève

L'UQAM est en grève depuis aujourd'hui - une courte grève, jusqu'à demain : manifestation contre les hausses des frais au Square Philips à 13h.

Et moi je suis si fatiguée, je rêve de rester au lit et de dormir jusqu'à ce que je n'ai plus sommeil - ces temps-ci, on dirait que ça n'arrivera jamais.

Mais j'ai voté oui et je vais aller manifester, crier des slogans, brandir mon poing, fuck. Je suis fatiguée.

Mais j'ai voté oui et je suis conséquente avec mes actions.

'Hâte de voir combien de mes confrères vont être là!

30 mars 2010

Ma boss est fine

Pis quand elle me ramasse à la petite cuillère parce qu'esti que ça feelait pas aujourd'hui, elle sèche mes larmes avec des kleenex à motifs de fleurs et elle me dit c'est la vie, ma belle. Et tu es définitivement vivante.

29 mars 2010

Hermétique

Ça a comme le goût d'un rendez-vous manqué, d'un moment qui a passé sans que je ne puisse réellement en profiter pleinement.

Ça prend toute une autre perspective et ça va trop vite, encore.

J'ai de la difficulté à mettre de l'ordre dans mes idées et le pire c'est que, je vous expliquerai rien ici. Parce que des fois, comme genre, là, ça va trop loin ce blog-là.

Mais...fuck.

Un rendez-vous manqué, ouais. Quelque chose d'inachevé. C'est un peu une routine dans ma vie, ça.

Je sais pas si un jour je vais trouver un moyen de tourner des pages et de ne plus y penser.

28 mars 2010

Varias d'un lendemain de brosse

Depuis que Anna dit fourrailler sur son blog qui saigne, j'arrête pu.
Fourrailler, fourrailler, fourrailler.

Ça sonne tellement bien dans mes oreilles.

J'ai fourraillé hier pis je m'en calisse un peu. C'était bon, c'était intense, et je n'ai pas pensé à Minou du tout.

Aujourd'hui je me sens comme une loque humaine, mais y'a comme une petite lumière là-bas, dans le tunnel. Des fois ça ressemble pas à un tunnel, je trouve la métaphore poche, plus comme un grand tuyau d'aspirateur gris. Ouin.

Je jongle avec les possibilités et je fais un gros, gros casse-tête devant moi. Un terrible bordel. Et j'aime ça.

Fuck. J'aime ça. Et ça fait du bien. Mon père un peu moralisateur dit mais oui, tu aimes ça parce que tu te sens vivre quand tu fais des conneries ! C'est pas ça la vie, Amélie.

Et ma belle Élaine qui se demande les papillons ou tout le reste, et mes amies qui se contentent, et moi, moi...

Moi je crois à la chimie. Fuck les princes charmants, désormais...je crois à la chimie. Le moment. L'instant. La chimie, osti ! C'est pas compliqué ! Fourraillé avec quelqu'un bang-bang contre un mur de brique parce que sacrament, làlà, à ce moment précis, c'était ça pis c'était rien d'autre que ça. La chimie. L'impulsion. Pas pouvoir s'en empêcher, pas envie de pouvoir s'en empêcher, juste...fermer les yeux, tomber.

Tomber.

C'est ça mon problème à moi. Je recherche les gars qui me font tomber. Et pour verser dans la métaphore de bas étage, y'en a très peu pour me ramasser.

--

Ce soir, j'ai parlé un peu au téléphone avec Minou.
On s'est engueulé, et j'ai pleuré, pleuré, pleuré.
Tu es pas heureuse, Amé.
Comme une simple constatation.
Non, je suis pas heureuse. Et toi non plus.
Comme une simple constatation.
Oui, tu as raison.

Pis...esti que je trouve triste. Ça me faisait penser un peu à la toune de Jean Leloup que j'ai dans la tête depuis trois heures, oh je ne peux vivre avec toi, mais je ne peux vivre avec toi, et je sais pas si un jour on va se sortir de ça.

Je sais pas si ça se peut encore, être parfaitement heureuse.

Quelques règles d'usage pour les partys où...

...beaucoup d'alcool et beaucoup d'inconnus sont en jeu - particulièrement s'il s'agit de philosophes

1. Ne jamais, jamais boire des shooters qui s'appelent « T'es pas game » parce que c'est certain que tu vas finir par être trop game.

2. Ne jamais, jamais réfléchir sérieusement à la proposition de trip à 3 avec ta meilleure amie et un philosophe horny parce que c'est certain que tu es trop, trop soule si c'est le cas.

3. Ne jamais, jamais décider qu'assister à une « assemblée générale sur l'éducation dans une nouvelle cité » est une excellente idée parce que c'est certain qu'à 1 heure du matin, ça ne peut pas être une bonne idée. JAMAIS !

4. Ne jamais, jamais aller dans un party masqué et perdre son masque. Parce que c'est un peu poche pour l'anonymat.

5. Ne jamais, jamais sous-estimé le pouvoir d'un blog. Je crois que c'est le grand principe qui ressort de cette soirée.

6. Ne jamais, jamais décidé d'aller voir un ancien amant pour règler des comptes dans ce type de party. C'est un fail assuré.

Le reste, ben...je peux pas publier ça décemment.
Mais...eh seigneur.
Quelle soirée.
QUELLE SOIRÉE.

26 mars 2010

Ma semaine avec Minou s'est transformé en mois

Parce qu'on se voit pas chaque jour mais presque. Vous voyez, cette semaine, c'est la première journée où je n'ai pas un appel, ou un courriel, ou un coucou. Et je m'inquiète un peu mais vaguement, je me demande s'il va bien.

Et je m'ennuie de blogger mais là je reviens, je vous jure. J'ai tellement pleins de choses à raconter, je sais plus par quoi commencer.

Alors voilà ; je revois Minou.

Minou a encore sa blonde, mais plus pour longtemps, parce qu'elle part en voyage tout l'été et il veut la laisser mais il sait pas comment, il sait pas, il sait rien, et moi non plus, finalement.

Ma vie est compliquée.

Mais j'ai décidé de l'accepter, làlà. Crisse, j'assume. Je me fourre dans des situations compliquées et potentiellement désastreuse pis j'aime ça. Ben coudon.

Ça va faire des belles histoires à raconter.

Comme la fois où Minou s'est installé entre mes deux seins et qu'il a pleuré, excuse-moi de ne pas être capable de t'accepter comme tu es, je t'aime crisse, je suis pas heureux sans toi mais je n'arrive pas à dealer avec ton surplus de poids.

Comme la fois où on a été joué au mini-putt fluo pis que c'était cool, Laval, tout d'un coup.

Comme la fois où on a été marché loin loin, près de l'école primaire où j'ai travaillé l'été passé, tu souviens-tu Minou quand je travaillais là ? On était heureux. Et Minou qui me regarde, le coeur brisé, je le vois à travers sa poitrine, fuck, oui, je m'en souviens, on était heureux, j'étais heureux pis je savais même pas ce que je perdrais en partant, j'étais heureux pis je le savais même pas.

Comme ce matin, quand je me suis pesée et que j'avais perdu 12 lbs, parce que j'en ai envie, pis pas pour lui, et quand il me demande pourquoi tout d'un coup je prends soin de moi pis que j'agis comme je l'ai toujours dis, parce que j'ai décidé que moi aussi, je méritais d'être heureuse, pis je le serai pas avant de m'aimer.

Comme cette soirée où il m'a écrit sur un post-it I am not what happened to me, I am what I choose to become, pis crisse, je l'ai collé sur mon laptop, y'est rendu tout chiffonné, mais ça fait du bien à voir, chiffonné comme ma vie, finalement.

Comme mes auditions qui chient, littéralement. Ça marche pas et je comprends pas pourquoi, je sais pas trop, on dirait que quand j'arrive devant les juges, je sors de moi, je suis plus moi, déconnectée, une autre fille, pas moi, pis ça chie. Vraiment. Et pourtant, esti que c'est ça que je veux faire de ma vie, tout le temps, toujours. Jouer, écrire, chanter, pleurer, étudier. Toute-ma-vie.

Comme l'orgie de sushis que je me suis tappée avec Minou l'autre soir, on a eu des crampes pendant des heures, on était crampé littéralement. Puis on a pleuré, parce que c'est triste, c'est infiniment triste.

Comme cette pièce pour l'École Nationale, Juliettes en fleurs , mais ça a l'air que ça pourrait s'appeler Amélie et Marc , aussi. Tant pis.

Ça fait que c'est ça. J'ai plus envie de bouder mon blog, je m'ennuie bon.

15 mars 2010

J'ai la tête entre deux lignes d'un cahier où j'écris compulsivement une histoire pas trop jolie, une histoire pour que des gens la disent, la scandent, une histoire de catharsis, une histoire inventée ou presque, comme dirait Anna, ou quelque chose comme ça.

La date limite approche, faut que j'envoie mes brouillons de mots à l'École Nationale bientôt, bientôt.

Et mon histoire a pas encore vraiment l'air d'une histoire, encore moins d'une « courte pièce de théâtre de 45 minutes. »

Je sais pas trop de quoi ça parle, ça parle d'amour je pense, de tristesse, pis d'espoir. Je voudrais pas que ça aille une happy ending par exemple.

Même si présentement, devant mon écran, je jubile.

Via Facebook, « '' Blonde à Minou '' s'en va en Europe du 1er juillet à la fin août ! »

Aucune mention de la présence de Minou, Minou lui-même m'en a pas parlé, Minou m'en aurait parlé s'il partait tout l'été en Europe, il capoterait pas avec nos boss qui nous rappelent pas encore, Minou...

Minou reste ici. Elle là-bas. Moi ici.

Fuck that.

L'été va être digne d'un soap américain, again & again.

10 mars 2010

Les Invincibles

C'est vraiment une histoire d'amour entre Minou et moi, ça. Une de plus.

Les Invincibles.

Notre premier «projet» ensemble, un peu petit mais bon, On va écouter les deux saisons des Invincibles ensemble et secrètement, on pensait et peut-être qu'on sera encore ensemble pour écouter la troisième, cet hiver.

On a passé notre premier été collés dans ma maison trop froide à cause de l'air climatisé, à rire, pleurer, se disputer un peu parce que caliss, Carlos ! et je suis mi-figue, mi-raisin, pis je peux pas laisser ma brosse à dent chez vous, je panique, ahhh !

Et ce soir, Amie Lumière m'a prêté la bande sonore, je l'écoute et je pense à lui.

Ouin.

On va dîner demain, et peut-être qu'on va voir un show samedi.

Et...et...je m'ennuie.

Pis j'ai même pas fini de vous raconter le reste de l'histoire.

Mais bon...

9 mars 2010

Aléatoires

1. La charmante cousine de Minou m'a écrit un petit mot sur Facebook, je me sens toute drôle, j'ai envie de me coucher par terre en position foetale et pleurer,pleurer,pleurer,pleurer,pleurer...

2. Gribouillis (http://petitsgribouillisdevie.blogspot.com/) comme future voisine, je sens que mes montréalaiseries vont être...plus que flyées !

3. Minou m'a téléphoné tantôt, juste avant d'aller à son cours. Il avait une drôle d'intonation dans la voix, une intonation de comme quand il était mon Minou légitime. Arrête, c'est pas grave que tu m'aies réveillé hier...ni ce matin. C'est correct. Weird.

4. Encore plus weird, il a enlevé sa "/$%/Q$?$%&"W de photo de profil Facebook avec sa "/$/Q?$ de blonde et l'a remplacé par une photo qui fait vraiment, vraiment, vraiment plusse «lui».

5. J'aime TELLEMENT ma nouvelle job, que je crois avoir trouvé ce que je vais faire cet été : 40hrs/sem. chez Bureau en Gros au fantastique Centre des Copies, et toute la fin de semaine à mon ancien emploi, comme meunière. 2 jours / sem. avec Minou, pas trop pour nous tomber sur les nerfs, juste assez pour que mon plan fonctionne.

Faut vraiment que je vous raconte l'intégrale, seigneur.

7 mars 2010

Du gros n'importe quoi

Je fais un travail à la dernière minute, comme toujours.

Mais là...

Je m'apprête à parler de l'énonciation de la mort dans la littérature (je suis mort, beau paradoxe) en faisant un lien avec...ça.

http://www.youtube.com/watch?v=qk8Pv1VJaYU&feature=player_embedded

C'est sûr que ça vous dit quelque chose.

Montaigne, Rabaté et Projet Orange.

Ça va être original, en tous cas.

C'est tellement n'importe quoi. Je ris toute seule comme une crazy bitch devant mon ordinateur depuis au moins 10 minutes, je me passe la toune sur repeat et je chante, SOUDAIN MA VIE EN ÉCLATS DE VERRE, MA LEÇON EXEMPLAIRE EN HÉRITAGE...

Mouain.

La question du jour

François... dit :
Pourquoi tu t'acharnes à gérer ta vie sur des coups de tête quand c'est justement le moment de pas se tromper?

Ouin.
Bonne question.
Ça concernait plus spécifiquement l'appartement, mais messemble que ça s'applique à l'ensemble.

Ouin.
Maudite bonne question...

Bon, bon, bon. Petite correction, après que François eut lu ceci.


François... dit :
J'ai plugué ça pendant qu'on parlait d'appart, mais je parlais bel et bien de + qu'une chose :P

Of course, of course.
Pour une fois que je saisis les sens cachés et les messages subliminaux... ;)

Minou et encore des mots

Quand Minou a fini par reprendre un peu sa contenance, sa première réaction a été ouin, je peux pas faire ça, lui mentir comme ça...je vais aller la voir.

Je me suis contentée d'hausser les sourcils, et on a éclaté de rire. On a démarré ma voiture et on est parti vers le théâtre, ma main dans ses cheveux, encore. Sa main à lui contre ma cuisse. On s'est perdu à Montréal parce que tsé, hein. Merci à mon légendaire sens de l'orientation.

Et c'était...juste...si naturel, d'être comme ça, ensemble. De se taquiner doucement, Minou tu sais même pas où on est, avoue-le donc, c'est pas grave si tu as pas le gêne masculin de l'orientation, on peut demander dans une station-service, hihihi !

On a descendu - ou monter, je sais pas - la Ste-Catherine au complet, il est loin le théâtre Denise-Pelletier, il est vraiment loin de la civilisation - hahaha. Comme on était en retard, on a évidemment trouvé un stationnement à deux pas de l'endroit en deux secondes, comme si la vie était de notre côté, pour une fois - et c'est même pas sarcastique !

La pièce était...étrange. Profondément déprimante. On est resté scotché à nos sièges, un peu terrassé, je crois. Une petite mort. Quand on est sorti, on ne parlait pas, la tête pleine de cette froideur, quand Minou a dit... Ouin. Messemble que je m'ouvrirai les veines, viens-tu ?

Cascades de rire, sortie de la torpeur, avec mon ventre qui commençait à crier famine, parce que rappelez-vous, nous avons escamoté le souper au profit d'une séance de thérapie, fausse barbe de Freud incluse. Dans l'auto, Minou remarque que nous sommes à...hum, à peu près deux rues de l'appart de sa «blonde». Je devrais vraiment aller la voir...

Ce à quoi j'ai répondu, tiens, regarde, l'embranchement pour la 20 est ici !

Regards complices, il prend l'autoroute, et me dit C'est pas avec elle que j'avais envie d'être ce soir...est-ce que c'est grave ? Je hausse les épaules, le coeur qui manque un battement, littéralement. Ben...oui, c'est grave. Mais pas pour moi. Une main sur ma cuisse. Merci.

On parle de tout et de rien, main dans les cheveux encore et encore. Son parfum qui prend toute la place dans le petit habitacle de ma voiture. Je suis si proche de lui que je sens l'odeur de sa barbe que j'aimais tellement, et c'est encore tellement naturel.

Sont venues ensuite les petites confidences. Je suis pas mal distant avec elle ces temps-ci, pis elle me mets encore plus de pression quand elle s'aperçoit que je suis distant...Je sais pas, je pense que j'ai besoin de temps.

Je n'en pouvais plus. Je me suis raidie, et c'est sorti tout d'un coup : Minou, es-tu vraiment surpris que ça arrive ? Sérieusement...quand on s'est laissé pour la première fois en juillet, tu avais besoin de temps, on en a jamais pris. En octobre, quand tu t'es décidé à finir ça pour de bon, la première chose que tu as trouvé à faire, c'est de commencer une histoire avec elle ! Tu as JAMAIS pris le temps, Minou ! JAMAIS ! Et tu t'étonnes que ça foire comme ça ?!

Petit regard surpris de mon ex. Faut dire que...bon, c'est pas trop dans mes habitudes de dire des trucs comme ça, vous en conviendrez. Mais un moment donné...crisse, ça suffit !

Ben non...je suis pas vraiment surpris...mais tu le sais...aussitôt que je suis tout seul, je m'ennuie d'elle, alors...

Attends un peu, là. Tu t'ennuies d'elle ou tu es juste pas capable d'être tout seul ? Tu t'ennuies vraiment d'elle ou simplement d'avoir quelqu'un à côté de toi ? Parce que je crois pas que ce soit spécifiquement d'elle que tu t'ennuies...

Rire sarcastique de la part de Minou. Si tu savais de quoi je m'ennuie...

J'ai choisi d'ignorer la dernière réplique. Commence don par être bien avec toi-même, tout seul, à juste vivre avec toi-même, et après tu penseras à t'investir dans une relation, siboire!

Sur les entrefaits, nous arrivions chez lui. J'en profitais donc pour demander des nouvelles de sa famille - qui me manque tellement. Gros gros pincement au coeur quand il me dit que sa maman ne va pas mieux, qu'en fait elle va bien pire.

Il se stationne près de chez lui, puis est-ce que je peux allumer la lumière dans ta voiture?

...Euh oui, pourquoi?

Aveuglement causé par l'ouverture brutale de la lumière au plafond. J'ai juste envie de te regarder deux minutes.

Et pendant deux minutes, on s'est regardé, les yeux dans les yeux, mes yeux pleins d'eau, et je jurerais que les siens aussi. Puis, sans un mot, il a pris son sac et s'est apprêté à sortir de ma voiture quand...(je rougis encore de ma stupidité chronique)

Amélie - Ben là, bébé ! Mon bi !

Eh oui. Je lui ai réclamé un baiser.

...

...

MAIS FUCK. Je veux dire ! J'ai aucune excuse. C'est sorti de nulle part, probablement des fins fonds de moi, de l'Amélie qui, l'espace d'une seconde, a véritablement cru que c'était une ellipse temporelle. Toute la soirée, se parler, se toucher, s'appeler par nos petits noms... J'ai été mystifiée.

La réaction de Minou a été instantanée : il s'est assis de nouveau dans la voiture, a claqué la porte et a dit mais,mais, Amé! Je peux pas te donner un bi ! On est pu ensemble !

Balbutiements totalement ridicules, mais non mais je sais ! Je sais ! Quand je parle de bi, euh, je veux dire, bec ! Un bec ! EUH non, ben pas un bec mais plutôt deux becs, tsé deux becs comme deux amis se donnent quand ils se voient ?

Ton interrogatif inclus.

Il s'est approché doucement et...

Vous savez, la scène finale, dans Amélie Poulain ? Celle où ils s'embrassent un peu partout, à des endroits ciblés, et que c'est juste trop beau pour que ça soit vrai ? Ben, remake dans ma voiture en ce jeudi 11 février 2010.

Sauf pour le vrai de vrai baiser, évidemment.

Après ce petit moment volé, il s'est pris la tête entre les mains, Mais je t'aime pu Amé...

Yeah, right. Fuckin' right.

C'est correct, Minou, c'est correct.

Il a levé la tête, et Ah, je suis tellement mêlé...

On s'est quitté sur un prends-soin de toi, ok ? Promets que tu vas prendre soin de toi. Je pars pas avant d'avoir une promesse.

Je l'ai regardé marcher vers sa maison, et j'ai même pas éclaté en sanglots. Je crois que j'étais juste...over les larmes.

6 mars 2010

Minou en milles et milles mots

Ok, je sais même plus où j'étais rendue.

Mais il se passe trop de choses pour que je garde ça pour moi.

Et comme mes amies refusent d'en entendre parler...


Minou, il va pas bien, ces temps-ci. Après avoir menti à sa blonde, dans ma voiture, il me semble que ça fait une petite éternité de ça, la blonde en question s'est mis à hurler - littéralement. Je ne voulais pas entendre, je vous jure que je ne voulais pas, mais je veux dire...je pouvais pas ne pas entendre.


« C'est ça, tu me fuis maintenant ? C'est quoi ton problème? Je t'ai attendu toute la journée à l'UQAM, je t'ai cherché partout, poireauté comme une crisse de tarte, pendant que toi tu faisais je sais pas quoi ! La communication dans un couple, Minou ! La communication !! Tu as peur de moi ou quoi ? Je sais que tu penses que je suis fru à cause du courriel que tu lui as envoyé (note de la rédaction : ce lui-là, c'est moi) mais tu sais comme moi que c'est pas juste ça !! La communication dans un couple, Minou !!! »


En tous cas...ça se décrit difficilement, mais elle était vraiment hystérique, elle criait, elle sacrait, faudrait que je vous l'imite - si je vous vois un jour, vous me le demanderez, c'est plutôt drôle en fait.


Ce qui l'est moins, c'est quand Minou a lui aussi pété une coche, larmes incluses.


« Làlà Émilie, arrête ! Ça va pas bien ces temps-ci, tu me fais RUSHER ! Arrête ok ? Je...j'ai besoin de temps. (Note de la rédaction : AH BEN TABARNACK. ) J'ai besoin d'être...tout seul. »


Bon. Même la plus pokerface des filles n'auraient pu résister à ouvrir bêtement la bouche, façon je-suis-interloquée-en-crisse. Je suis supposée faire quoi ? Réagir comment ?

Bon. C'était probablement pas la meilleure chose à faire mais j'ai un peu saisi l'occasion de jouer à la fille-cool-et-compréhensive : j'ai détaché la ceinture de Minou, qui pleurait et qui se faisait encore enguirlander par Émilie (le festival des reproches, je vous jure), et il s'est collé tout contre moi, et moi je lui flattais les cheveux et je jouais avec ses lobes d'oreilles et je me disais, ayoye, ayoye, ayoye...

Quand il a fini par raccrocher - ou plutôt, par se faire raccrocher la ligne au nez , on est resté là longtemps, en silence. Puis j'ai dit, Ok,parle-moi. Qu'est-ce qui se passe ?

« Il se passe que ça feel pas. Je trouve ça dur, ces temps-ci. Je m'ennuie de toi...de la simplicité qu'on avait. Je veux dire...j'ai pas une session cool, j'aime pas trop mes cours et je suis découragé, je me demande dans quoi je me suis embarqué en pensant que j'allais être un jour un comédien, je suis tout le temps déprimé et puis tsé...Émilie...elle pense que je serai pas capable, et pis, tsé, mes notes...elle trouve pas ça suffisant, un B- comme moyenne, je sais pas trop, je me sens toujours minable quand elle est là, déjà que je me questionne à la base, c'est comme pas évident. Elle me met beaucoup de pression, elle voudrait que je vienne vivre avec elle, qu'on aille chaque fin de semaine chez ses parents, mais moi j'ai juste...pas envie de la voir.»

Ok. C'est méchant, et je vais l'assumer : j'ai ressenti une pointe de joie quand il m'a avoué qu'il était pas heureux.

Osti que je suis bitch, hein ?

Pour compenser, j'ai passé l'heure suivante à le réconforter, à rire avec lui, à flatter vigoureusement ses cheveux, à me dire qu'on était don ben perdu tous les deux pour se retrouver dans un moment comme ça, dans mon char plein de buée même pas parce qu'on frenche.

2 mars 2010

Seigneur

Minou est parti de chez moi lundi matin très, trop tôt. Je l'ai regardé marcher vers la voiture le coeur gros, mais un peu léger - beaucoup léger. J'avais les dents et la bouche mauve, les cheveux en bataille, un gros point d'interrogation dans les yeux.

Je me demandais juste quand j'allais le revoir.

Parce que les autres questions, il les a toute élucidé. Toutes, une par une, gorgée après gorgée, larmes après larmes, main dans la main.

Il faisait froid dans ma cuisine ce matin-là. Je crois que je vais m'en souvenir toute ma vie.

Maintenant, je ne sais plus par où commencer tant l'histoire me semble compliquée et tant j'ai négligé mon blog.

Je vais commencer par le commencement...