27 octobre 2010

Oh ben hein

Je suis entrée dans l'École Nationale avec ma meilleure amie, souriante, relaxe. On mangeait des bonbons vraiment bons, il faisait un peu froid, j'avais mon nouveau bérêt avec des paillettes dessus.

J'ai signé mon nom, levé la tête, « hey ce sont des amies à Marc ça. Fuck. »
J'ai sorti mon cellulaire, « dis-moi que tu viens pas voir une pièce à l'École Nationale ce soir...»
La réponse ne s'est pas fait tardée, « oui et je vais être là avec Emilie »

Je n'ai même pas eu à argumenter. Meilleure amie avait déjà rayé nos noms et elle m'entraînait vers la sortie.

Je sais pas si je suis prête à avoir un autre homme dans ma vie, mais je sais que je ne suis pas prête à affronter ça.

Par contre, ma tarte au Rockabery après...ça, j'ai géré.

26 octobre 2010

Camoufler le maussade

Il fait froid dans mon appartement et même mon coeur est pas assez chaud pour réchauffer toutes les pièces. J'ai tout le temps un peu froid et je sais pas si c'est la pluie ou juste la vie mais je sais pas comment faire pour que mes orteilles dégèlent.

Avec l'homme-magique ça va, ça vient, je doute, j'ai peur, je n'ose pas, ou j'ose trop. On est aller voir notre spectacle de Joseph Arthur, c'était wow, vraiment totalement wow. Le chanteur, il peignait une toile en chantant une superbe chanson et je sais pas, ça m'a émue je pense, j'ai pleuré. C'était la première fois que quelque chose comme ça m'atteignait autant. La lumière, les couleurs. Je deviens sensible à ce genre de choses-là.

Après, on est retourné chez moi avec des amis qui sont venus nous rejoindre. On était soul, ben oui. On a parlé tellement longtemps, « tu sais Amé la première fois que je t'ai vu, je savais que ça allait fonctionné parfaitement toi et moi. » Je souriais, ma robe noire et blanche remontait contre mes cuisses mais c'est pas grave, j'avais les dents mauves et la tête pleine d'étoiles. Il sent tellement bon, une odeur comme pas banale, une odeur que je connaissais pas avant. Il s'est collé tout contre moi, il a fermé les yeux, « je fais juste vivre, là. » Les autres me faisaient des grands signes, non, non, c'est pas grave si on a pas frenché, laissez-moi juste profiter de ça.

Finalement, il a été malade. Dans mon lit. Du vomi fushia. Je sais pas encore si je dois trouver ça drôle ou pas, mais sur le coup, j'ai ri beaucoup et longtemps.

Hier soir, après le cours, on a été prendre une bière avec des amis au Grimoire et comme ça fini toujours comme ça avec des gens de théâtre, on a fini par parler de la vie avec un grand v, même si on connait pas ça tant que ça, la vie, tsé. On parlait du couple, de l'engagement, et en prenant une gorgée de bière, « je sais pas si je crois au couple. je pense que je suis plus pour l'amour libre. je veux dire, ça me semble impossible de rester toute sa vie avec une même personne, tout le monde a des choses à m'apporter, je sais pas si je pourrais me contenter d'une seule fille, genre, tout le temps. »

C'était juste de la théorie, parce que « j'ai jamais été en couple, jamais vraiment été amoureux, peut-être que je vais changer d'idée quand ça va arriver ! » mais moi ça m'a fait comme une enclume dans la poitrine. J'essayais d'objecter, « mais, là...voyons » et c'est tout ce qui sortait de ma bouche, des larmes dans la gorge, j'ai pris une gorgée à mon tour et je me suis intéressée à la texture de la table en bois cheap.

Une autre fille est revenue à la charge en me demandant pourquoi j'étais pas d'accord, et « je sais pas. je veux dire...je sais pas. pour moi c'est ça le propre d'un couple, toujours se renouvelle, s'apporter sans cesse des choses, et puis la passion...je sais pas. je suis pas un bon exemple je pense. »

Olivier ri un peu, « je connais la situation avec ton ex mais...mais ton ex, Amélie...je veux dire, c'est sans appel. Je peux pas croire que tu ailles penser deux secondes lui laisser une seconde chance. C'est tellement une réaction de marde. Si l'apparence est plus importante pour lui, that's it. Ça ne pourra jamais fonctionner. Je comprends pas comment on peut être blind by love. ça me dépasse. »

L'art de se sentir conne. Vraiment conne. Je balaie l'air de la main, « non non c'est un peu plus compliqué que ça, dit comme ça c'est sur que ça a l'air niaiseux mais... » , et je n'ai plus d'arguments. Il pose sa main sur mon épaule, « c'est pas grave, je dis pas ça pour que tu te sentes mal, je dis juste que...je comprends pas pourquoi tu te fais du mal comme ça. »

Le chum d'une amie qui sort un jeu de cartes, « bon je vous fais des tours ok ? » , merci merci merci, on a joué au pool aussi, on les a battu.

Rendu au métro, chacun de son côté de la ligne verte, on se faisait des mimes et des charades en criant, on riait, quand le métro est arrivé en même temps chacun de notre côté de la ligne verte, on s'est fait des bye bye jusqu'à ce qu'on se voit pu.

J'ai marché dans Hochelaga avec un peu plus de lourdeur que d'habitude, Karkwa dans mes oreilles. Mon cellulaire a sonné, c'était Marc-André. J'ai pas répondu.

17 octobre 2010

Oh!

Qu'est-ce que je ne vous ai pas dit ?

Les messages textes en alexandrin, les barre-tendres coupées en deux, son chandail un peu rose et ses pantalons qui n'allaient pas vraiment bien avec le chandail un peu rose mais ça m'a fait sourire, sa manière de tourner nonchalamment les pages de la revue littéraire jusqu'à mon texte, ses caresses de moins en moins hésitantes, maladroites, sa gentillesse extrème mais pas excessive, les similitudes avec Marc-André - mais ça s'arrête là, je veux dire, il a le droit d'aimer la même sorte de thé glacé, d'avoir un coton ouaté qui ressemble au sien, c'est ridicule.

J'ai fais le ménage de ma chambre, j'ai repris le contrôle sur mon environnement, je blogue au lieu de faire mon plan de dissertation, on ne perd pas ses bonnes vieilles habitudes. Il me reste de la vaisselle à faire mais là j'ai pas envie, j'ai pas envie du tout, j'ai hâte à demain matin, j'ai choisi mes vêtements, je prie un peu même si j'y crois pas trop, j'espère que tout ira pour le mieux, j'espère qu'il s'asseoira à côté de moi, qu'il sera tout près, qu'on se racontera à voix basse nos fins de semaine, qu'il rira, surtout. J'espère qu'il rira.

J'adore rire avec lui.

Dans la catégorie « Je suis parano »

Je me décerne la palme d'or !

Finalement, hum, c'était comme un malentendu magistral.

L'homme-magique l'est toujours, la vie est belle et quand je serai de retour à Montréal tantôt, je vous bloggerai ma vie ! : )

Tout-va-bien-au-royaume-d'Amélie. :)

16 octobre 2010

Caliss

Ça va prendre du vin, beaucoup de vin. L'homme-magique tenait plus de David Copperfield que d'Harry Potter : un illusionniste.

Ça me tente pas d'en parler plus, je vous vomirai un trop paquet de bile amère lundi soir si le tout s'avère vrai en matinée, mais d'ici là, tenez-vous le pour dit : ne jamais, jamais faire confiance à des hommes de théâtre.

13 octobre 2010

Pis en plus

Il écoute la Galère.

Pis quand il a pas eu le temps de l'écouter la veille, ben il se bouche les oreilles pour pas entendre le punch.

C'est l'homme de ma vie.

12 octobre 2010

Mon dieu qu'il était beau quand il est entré dans le café trop bruyant, y'avait trop de gens, j'aurais voulu être juste avec lui, il s'est assis à côté de moi, c'était parfait, je souriais, mon stress est tombé, les amies-merveilles ont souri, j'ai arrêté de respirer.

Il sentait beau, il a coupé ses cheveux, et c'était naturel d'être comme ça ensemble, tout près, trop près pour la concentration, j'ai arrêté d'étudier, on a parlé longtemps, des nouveaux plans, une sortie/date? demain au théâtre, il a travaillé dans un resto de sushi, je pensais que j'allais lui sauter dessus pour le frencher, mais je me suis contenue.

Pendant l'examen, j'ai soupiré un peu fort, découragée. Il a pris mon bras et m'a dessiné un sourire dessus. J'ai pris le sien, j'ai dessiné une fleur. Son parfum est enivrant, et tout le monde nous regarde en biais, j'ai si hâte de l'embrasser doucement, tranquillement.

Octobre est beau, cette année.

10 octobre 2010

J'ai envie

J'ai envie d'être amoureuse de mon homme-magique. J'ai envie que ça se puisse. J'ai envie d'en parler tout le temps, sans arrêter de sourire, tout le temps, avec un petit peu les joues rouges parce que c'est trop tôt pour en parler comme ça.

Avant j'avais envie d'être avec quelqu'un pour combler le vide, le maudit vide, au plus vite. J'ai dis, à la blague, que j'étais sur le point de ne plus être sélective. Juste avoir quelqu'un et me sentir moins mal, en sachant que ça règlerait rien, tsé. En sachant que ça resterait quand même lourd et disloqué, tant que j'aurais pas vraiment décidé d'être mieux.

Je pensais pas que ça se pouvait, être pulvérisée comme ça. Je suis knock out. Je savais pas que ça existait, des gars-magiques comme lui. J'ai peur, j'ai froid, on me dit, non mais arrête, ça va venir tranquillement, naturellement, il va encore te sourire mardi, il va encore te jouer dans les cheveux mais j'ai peur, est-ce que j'ai rêvé ? Je rêve de lui éveillée, j'attends qu'il apparaisse devant moi, je me pince un peu les bras.

J'ai envie d'être amoureuse de lui, j'ai envie de tomber complètement, totalement amoureuse. Je sais le moment où je me suis aperçue, cette semaine, que c'était pas un gars ordinaire, c'est quand je suis arrivée en retard à notre rendez-vous pour le musée, essoufflée, les cheveux en bataille, c'est quand il m'a dit bonjour en replaçant les mèches rebelles qui partaient dans tous les sens, sans reproche, heureux, heureux.

J'ai envie d'être amoureuse de lui, que les mois passent et qu'un matin, moi aussi, je vois dans ses yeux le bonheur, que ce soit ça, le bonheur, ses yeux le matin. J'ai envie d'écrire, j'ai envie de chanter, j'ai envie de courir dans notre ruelle, de jouer comme une enfant, j'ai pas envie d'être en amour, j'ai envie d'être en amour avec lui.

Je voudrais pouvoir lever la tête de mon ordinateur et qu'il soit assis devant moi, je voudrais pouvoir lui sourire, je voudrais être in a relationship avec lui sur Facebook, je voudrais même m'ennuyer, ne rien faire avec lui, lire chacun sur son sofa, se regarder des fois, quand une phrase nous fait penser à l'autre, juste être bien.

J'ai tellement envie d'être bien.

9 octobre 2010

i think you're magical

Je tourne en rond dans ma chambre, je bois du thé comme une défoncée et je m'ennuie de lui. Un nouveau lui, un tout nouveau lui, un lui qui fait du bien.

J'écoute de la musique, ça fait si longtemps que je n'ai pas fait ça, mettre mon iPod sur shuffle et puis, enjoy it, du Martha Wainwright, les Beatles, beaucoup de Abba, c'est pas grave, je chante quand même, assise en indien sur mon lit.

Je sais pas s'il arrive au bon moment, je sais pas si je suis complètement prête à ça, mais j'ai décidé d'arrêter de douter, I go with the flow. On verra. Quand il me prend dans ses bras c'est comme si je n'avais jamais existé avant.

Je suis délicieusement attirée par lui, par ses grands sourires, par sa perfection tellement mignonne, par son parfum, par ses cheveux bouclés et son rire incontrôlable, par sa folie, par son univers qu'il me décrit comme d'infinies possibilités.

J'ai un gros kick, comme quand j'avais 14 ans et que je savais pas que ça allait faire mal, tout ça. Je pensais pas que je pourrais arriver à oublier que ça fait mal, mais oui. Les balbutiements timides, hésitants, les frissons dans le cou, les heures passées à rêvasser, les chansons en boucle, toujours les mêmes, il fait chaud dans ma chambre et je suis bien occupée à me bâtir de nouveaux souvenirs.

J'ai un peu le vertige, je me sens remplie de quelque chose que je ne connais pas, la complicité, la vitesse, c'est effrayant et pourtant je ne me suis jamais sentie autant en confiance, avec sa simplicité, sa désarmante simplicité à aimer la vie et les petits bonheurs, la manière dont il dit qu'il est heureux à tous moments, simplement comme ça, je suis heureux - c'est rare, non ? dire qu'on est heureux ?

Je trouve ça beau. Effrayant, mais beau.

C'est si...chaste, comme histoire. Non, nous n'avons pas fourré, même s'il est venu dormir chez moi jeudi soir. On ne s'est même pas embrassé. Il a dormi sur le divan, moi je me suis couchée la joue contre le mur de ma chambre, de l'autre côté il y avait le salon ; je me sentais plus proche de lui que jamais. Il était très tard, on était très soul, je l'entendais doucement respirer, j'avais peur que ce soit pas vrai.

Le lendemain, on a mangé des toasts en se remémorant la journée, j'étais nerveuse, j'échappais tout, il a posé ses mains sur mes épaules et j'ai arrêté de m'agiter. J'ai oublié la moitié des choses que je devais amener chez mes parents pour la fin de semaine, mais bon. Il a pris mon gros sac, on a marché dans les feuilles mortes, ça sentait l'Halloween, il ne pleuvait pas, miracle. Dans la ruelle, vers le métro, on a trouvé un ballon qui flottait près du sol, le plus beau d'Hochelaga. Il a courut pour l'attraper, il l'a noué après notre sac.

Je n'ai jamais pu arrêté de sourire.

Je ne le connaissais pas la semaine dernière et il me semble que là, le savoir loin de moi, c'est insupportable. Je donnerais tout ce que j'ai pour être à Montréal, dans ma chambre, dans mon immense lit, avec lui, si je pouvais être là-bas avec lui et simplement m'allonger, écouter de la musique, sans presque se toucher, juste être bien.

C'est comme une bulle, une bulle reposante, dans laquelle il m'emmène chaque fois qu'on est ensemble. Il est gentil, il est doux, il me prend par la taille et il plonge sa tête dans le creux de mon cou dans mon épaule dans mes cheveux, il s'accote et il s'immisce dans la conversation. Je viens de perdre le focus, je suis désolée. Nos camarades sont un peu envieux, mais très contents pour nous.

Ça doit être ça qu'on appelle la synchronicité, le hasard objectif. Chaque lundi, je m'assois au milieu de mes bons amis dans ce cours-là. Je n'avais jamais réellement porté attention à lui, jusqu'à lundi passé, j'étais assise sur le bord des tables, il restait une place, je peux m'asseoir avec toi ? et c'est comme si ma vie avait enfin retrouvé un sens, un envers, un dessus, un dessous. On ne s'est plus quittés depuis.

J'essaie de...enfin, d'évacuer tout ça de ma tête mais c'est très dur, parce que j'ai été privée trop longtemps de ce bonheur d'être heureuse, tout simplement, du bonheur de rencontrer quelqu'un et d'avoir violemment envie de lui faire une place importante dans sa vie. Soudainement, le besoin impératif de frencher, de fourrer, de danser, tout devient secondaire.

Je tourne en rond dans ma chambre parce que j'ai décidé qu'il ne serait pas un rebound. D'abord parce qu'il a bien peu à voir avec Minou, aussi parce que j'ai décidé que je ne pouvais pas passer à côté de ça - peu importe ce que ce sera, en bout de ligne, un amoureux de passage, un bon ami, l'homme de ma vie, c'est vraiment pas important.

Ce qui est important, c'est tout ce qu'il est. Ce qui est important, c'est tout ce que je suis quand je suis avec lui. Il me rend heureuse, et quand je suis heureuse, je suis dangereusement contagieuse.

Il revient de Québec mardi, je n'en peux plus d'attendre. Heureusement que j'ai amplement de travaux pour patienter...ou pas.

5 octobre 2010

Pis vous savez quoi ? J'MEN FOUS.

Longtemps je me suis ennuyée de Marc.
Maintenant je crois que je m'ennuie d'avoir quelqu'un dans ma vie.

Je suis heureuse de savoir que je vais pas à tous moments peut-être arriver face à face avec lui et sa blonde dans un corridor de l'ÉST,mais...

Avec l'appart du bonheur, les amis-lumières tout à côté, mon programme que j'adore, les pièces de théâtre un soir sur deux ou même tous-les-jours-sauf-le-lundi, les amis-flamboyants du bacc, et tsé...

Je me sens tellement à ma place.
Je pense que je peux mettre sur la glace le projet de trouver celle que je suis au plus vite, on dirait que le vide à combler, il est moins pesant qu'avant.

Je n'ai pas besoin de lui pour exister.

JE DEVRAIS PAS, JE SAIS !

Mais Marc est célibataire sur Facebook.

Je pense que j'ai mal au ventre.

3 octobre 2010

Les soirs, les dimanches

(je l'ai publié aussi sur hochelanuit mais je sais pas si on est vraiment lu là-bas alors je publie ici aussi)


J'ai toujours de la difficulté avec les dimanches soirs, quand mes parents viennent me reconduire à l'appart du bonheur, quand je retourne dans ma routine, loin de ma bulle campagnarde, quand je suis toute seule face au ménage à faire, au lunch à préparer, aux travaux à continuer, quand la coloc est partie chez son nouveau prospect et que les amis-lumières retournent dans leur appart à eux après Occupation Double, je suis couchée au milieu de mon immense lit et je tourne en rond, je cherche je ne sais pas quoi mais je cherche quand même, je sais pas si un jour je vais me trouver.

Des fois, la voisine vient me voir, elle se couche dans le grand lit et on parle, avec des épisodes de Buffy sur la petite télé, juste pour couvrir un peu le silence. D'autres fois, je mets du Sara Bareilles et je danse dans le grand corridor, la perruche est morte alors je peux pas lui offrir mes performances vocales comme avant et je pense que ça crée un petit vide, je vais aller voir sur Kijiji si quelqu'un aurait pas une perruche à donner.

Je m'ennuie de lui dans ces moments-là, je m'ennuie comme c'est difficile à écrire, comme je l'ai trop souvent écrit avant, quand c'était plus clair, mais en fait ce l'est pas moins, ça devient juste monotone, toujours s'ennuyer des mêmes choses. Je pense que plus le temps passe, plus je m'ennuie de choses inusitées, comme l'odeur de son shampoing sur mes oreillers, comme de la manière dont il tenait le journal entre ses mains, comme ses épaules pleines de taches de rousseurs, le goût que ça avait, quand on s'embrassait, j'ai jamais trouvé de mots pour m'en souvenir autrement que physiquement, enfin...

Ça mène nul part. Il dort dans un grand lit avec cette fille plus jolie que moi, plus mince, plus ordonnée, j'ai tout gâché et ça me donne envie de soupirer vraiment fort, vraiment vraiment fort. On est en octobre et je sens que j'ai novembre en pleine poitrine.

Heureusement que demain, le théâtre, les rires, les amis-merveilles, l'odeur d'Hochelaga le matin quand on se réveille, le thé à l'orange, les lunettes de mon prof et son tatouage aussi, le chlore des cours de monopalme, ça va bien aller mais ce soir, oui, j'avais envie de replonger dans ce qu'on a été.