21 octobre 2012

C'est drôle parce que le lendemain de mon dernier message ici, je me suis fait flusher. Flusher comme dans ''on doit reconsidérer notre relation, on vit une relation trop fermée malgré tous nos efforts, je suis pas bien là-dedans, restons amis, ok ? ''

Pis je pensais ben qu'on resterait pas amis pentoute mais après notre discussion on a passé 6 heures dans un IKEA à triper comme des enfants pis à se trouver don ben hot et don ben beaux, pis finalement, on se voit encore chaque semaine et c'est la plus belle relation du monde que je pouvais pas souhaiter - sauf qu'on couche pu ensemble, sauf que moi j'ai toujours envie de l'embrasser et de glisser mes doigts dans ses cheveux et de me réveiller avec lui en petite boule dans mon lit, moi j'ai encore envie que ce soit mon chum, mais pas lui. Lui il a besoin de ses libertés ses drôles de libertés aucune frontière, pis j'ai envie de dire ''ah les anarchistes, osti, tsé, man, fuck. '' mais je le ferais pas parce que je comprends, j'accepte difficilement mais je comprends.

Évidemment que ça me coupe de rencontrer pleins de gars, parce que tsé. Tsé. TSÉ.

Pis j'ai vraiment RIEN d'autres à dire là-dessus. Juste que je suis éperdue de bonheur en sa compagnie, comme je l'ai rarement été, pis je sais pas trop si c'est sain ou pas.

18 juillet 2012

Et puis voilà.


On s'est dit qu'on écrirait quelque chose comme des morceaux d'un tout, des pans d'histoires, pour se remettre dedans, parce que la grève nous a passé dessus, parce que ça fait presque 6 mois que j'ai pas osé tenir un crayon dans ma main encore moins m'installer devant un clavier, parce que je suis un peu essoufflée, parce qu'on dirait qu'on a vieillit tellement vite.

J'aimerais avoir fait des voyages stupéfiants pour pouvoir les raconter, les décanter, prendre le temps de nommer chaque chose par un joli nom et avec des adjectifs, patiemment voir s'ériger les vestiges de souvenirs difficiles à capturer, auxquels les photos ne rendent jamais justice. J'aimerais user mes mots à quelque chose d'utile, mais je ne peux pas.

Je m'étais dit que je n'écrirais pas sur la grève mais je doute d'en être capable. Je ne nous placerai pas en victimes ni en martyrs, on est pas les pires. On est pas les pires. Je ne voulais pas écrire sur la grève maintenant sauf pour dire qu'elle a tout fait basculer dans ma vie. Les horizons d'attentes, les maigres certitudes grattées ici et là, les illusions. It's all gone,

C'est pour le mieux, j'espère. Je crois. Il s'est passé de grandes choses pendant la grève. On a eu mal souvent. J'ai pleuré beaucoup, dans des endroits inusités, des escaliers de l'UQAM, des lignes de piquetages, dans les bras d'un inconnu dans le métro. Presque à chaque manif aussi. Ou dans ma voiture, toute seule, à bout de nerfs, découragée, brisée.

Ça devient presque un ghetto le milieu militant. Je me sentais, me sens toujours, incomprise par mes proches qui n'ont pas vécu tout ça. Comme je disais, on est pas les pires, mais quand même, ça a son lot hebdomadaire de douleurs. Gaz poivre matraques flashbombs lacrymo. Je n'ai pas été arrêté, c'est tout à fait un hasard, mais j'ai appris rapidement à connaître mes limites tant physiques que mentales. C'est probablement ce qui est le plus vital, connaître ses limites. Après on est libre de les respecter ou pas. Ça nous revient. Mes proches me trouvaient violente, impulsive, rageuse. J'ai perdu quelques ami.es et j'ai rencontré, en contrepartie, des gens formidables, insoupçonnés,à qui je me suis profondément attachée.

Je ressuscite ce blog pour écrire sur ce que je connais le mieux, en attendant d'être prête à écrire sur autre chose. Je vais écrire sur le quotidien, sur mon quotidien. Sur ma nouvelle relation qui n'en est pas vraiment une, ma relation avec un improbable homme assoiffé de libertés que je ne comprends pas. Comme chaque fois que je suis en amour, j'ai bêtement envie de parler de ses grandes mains qui parcourent mon corps délicatement, de l'odeur de sa barbe, de mes étourdissements après nos longs baisers, de la chaleur dans ses voix et de sa manière de me regarder comme si j'étais à la fois la chose la plus fragile et la plus incassable  du monde, je suis comme submergée par je ne sais pas trop si je peux décemment appeler ça de l'amour mais quelque chose comme ça.Mais c'est beaucoup insécurisant, la manière dont certains militants remettent continuellement en question la notion de couple et de fidélité. Moi, je voudrais que ce soit mon chum, tsé. En attendant, je date d'autres hommes,dont un ancien amant du cégep qui lèche mes seins comme s'ils étaient des friandises et qui a un déficit d'attention monstrueux, dont un au sourire ravageur et à la douceur presque angélique, qui voudrait être mon chum je pense. Je ne sais pas. Je ne sais plus grand chose.

Je vais écrire sur Hochelaga, aussi, parce que je fini toujours par y revenir et le quartier n'a pas fini de m'émouvoir. J'habite maintenant dans le bas Hochelaga, pas trop loin des putes et de la zone de tolérance. Je m'en criss. Hochelaga est encore plus beau d'ici, plus sale, plus vivant.

Et puis, voilà. Je dois me coucher, demain je brunche avec mon amoureux-qui-n'en-est-pas-un, j'ai déjà choisi mes vêtements, une robe soleil avec des petites fleurs roses et rouges et des motifs noirs, et aujourd'hui j'avais tellement hâte qu'on soit maintenant, j'avais hâte de pouvoir aller me coucher pour que ça passe plus vite et qu'on soit déjà demain. Et quand j'ai réalisé à quel point c'était niaiseux de penser comme ça, je me suis dit que je devrais ressusciter mon blog, ça serait plus productif que simplement attendre que la vie passe.

31 mars 2012

Presque un an plus tard

Je suis de retour.
Avec des mots nouveaux. Des mots qui ne veulent plus dire la même chose.
L'impression d'avoir tourné en rond jusqu'à très, tout récemment.

Envie de parler de la grève, mais pas en terme économique ou idéologique.
Envie de vous parler de la grève au quotidien, des rencontres, des moments, des tourbillons.

Je suis de retour, je pense ben !