28 avril 2011

Chaque été c'est la même chose.
Il arrive un moment où, en entrant dans la cuisine, je sente l'odeur du soleil paresseux, la poussière qui flotte dans ses rayons, mon chat me frôle la cheville et je pense à lui.
C'est léger, c'est insidieux, mais c'est inévitable.
Et j'ai honte.
Et j'ai peur.

Peur de ne plus jamais pouvoir aimer avec la même ardeur, la même ferveur, sans penser vraiment que ça puisse s'éteindre un jour. Est-ce qu'on arrête d'y croire quand ça a fait trop mal ? Est-ce que c'est encore trop récent pour que je ne puisse pas concevoir que ça arrivera de nouveau?

Mon cours du lundi avec lui est terminé. On ne s'est adressé la parole qu'une fois. Un sourire. Une grimace. Un ouragan. Ça n'a jamais été que ça, un ouragan. Je suis encore là à me reconstruire de son passage dans ma vie. Je rencontre des hommes, des hommes mais surtout cet homme, je vois ce qu'une relation avec lui pourrait être et je ne fais rien, je reste là à me dire que je me reconstruis et que je ne suis pas prête pour ça.

Mardi dernier on regardait la game de hockey dans son grand et beau et champêtre et chaleureux salon. On parlait de notre bal des finissants, et dieu seul sait à quel point j'ai détesté ça. Ta robe était de quelle couleur ? J'ai souri. Bleue foncée. Il a souri lui aussi, et j'ai vu dans ses yeux qu'il m'imaginait. Tu devais être très belle.

Et je reste là, à me dire que je dois me reconstruire, que je ne mérite pas un gars comme lui, et parfois je sens l'odeur de l'été dans ma cuisine et ça me fait encore penser à mon ex.

11 avril 2011

Mon chat dort sur les nombreuses feuilles éparpillées sur mon lit défait. Ariane Moffat pas trop fort, juste assez. Juste assez pour ne pas enterrer les ronronnements du chat. Un pyjama déparaillé, c'est pas grave. Les cheveux remontés, les lunettes sur le bout du nez. Une tasse de tisane aux queues de cerise. Un gros bol de melon d'eau - du vrai, pas les bonbons. Je suis étonnée de mon calme. Je suis en fin de session. Je suis une nouvelle libraire. Je suis heureuse.

26 mars 2011

De sages paroles

" T'es un gars. "
" ...Ouais."
" Mettons que t'es vraiment soul. "
" ...Ouais?"
" Mettons que t'es vraiment soul pis que tu t'accotes la face dans mes seins. "
" ...Euh,ok ?"
" Tu fais tu ça consciemment ? "
" Ben, je sais pas. Demande-lui ! "
" Ben non, je peux pas faire ça. "
" Ben oui tu peux. Moi je le ferais. "
" Je peux pas faire ça. "
" Toi on sait ben, t'attends que ce soit l'autre qui te parle, pis t'essaie de voir des signes."
" ... "
" Aie confiance en toi pis demande-lui ! Au mieux ça va marcher ! Au pire..."
" Mais j'ai pas confiance en moi ! "
" Ben là ! Le problème est de ton bord ! T'es une personne comme les autres, qui a autant le droit de se faire aimer. Crisse, c'pas dur à comprendre ! "
" ... "

3 mars 2011

The end of minou story

Il a du me trouver tellement laide.

Je sortais d'une réunion de production, j'avais une grosse couette sur la tête, du vieux mascara de la veille, un gros foulard enroulé autour du cou, ma grosse sacoche difforme rouge pompier, mon pire look selon ses critères draconiens.

Je descendais les escaliers du pavillon J le pas léger, entourée d'amies. On parlait fort, on riait - on avait été très efficace, on était très énervée par ce spectacle à venir, y va avoir de la bouette et des gars virils dans notre show, ça suffit pour nous émoustiller un mercredi après-midi.

Il montait les escaliers roulants et on s'est croisé. Je l'ai regardé droit dans les yeux, lui aussi. J'ai détourné la tête et j'ai continué ma conversation. Une amie a dit tout bas, c'est ton ex, fuck, il te regarde full ! J'ai haussé les épaules.

Il me regarde parce qu'il doit me trouver laide, il doit se dire, manne, j'ai tellement bien fait de la laisser.

Ça m'a passé six pieds par-dessus la tête.
Je savais, moi, que je n'avais jamais été aussi belle qu'en ce moment, épanouie, heureuse, à ma place.
Sans lui.

18 février 2011

C'est à cause

C’est à cause des journées comme ça que j’écris des fins heureuses à des histoires tristes. Il fait beaucoup trop beau pour écrire des histoires tristes qui se terminent mal quand on se croirait en avril, quand les oiseaux pétillent, quand mon chat miaule pour aller dehors – mais non, mais non, on est en février mon chat, tu ne peux pas sortir tout de suite. Il perd déjà ses poils, il est biologiquement printanier.

C’est à cause des journées comme ça que j’ai envie d’être avec toi, pas de t’aimer non juste d’être avec toi. Pas besoin d’écrire des choses avec beaucoup de dentelles, pas besoin d’être profonde et transi et éperdue et intense. J’ai l’goût que tu sois là, que tu souris, que tu me prennes dans tes bras. Quelque chose de facile. Une belle histoire simple, rien d’édifiant, quelque chose qui fait du bien quand on se croirait en avril un matin de février.

16 février 2011

Bribes de ma journée

J'écoute des chansons d'amour vraiment tristes.
Je pleure un petit peu.
J'écris.
J'écris.

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Tu m'as pris dans tes bras, tu m'as dis que je rayonnais, ça faisait des années que personne m'avait pas dit ça, je sais pas si tu parlais du eye-liner brillant, mais à voir mon sourire, je pense que ça s'étendait à ma personne entière.

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J'ai écris une histoire à propos de jumeaux.
Je suis fille unique.
Je suis probablement dans le champ.
J'ai décidé de m'en foutre.

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Cette toune-là est magique.
http://www.youtube.com/watch?v=s_Zs7XS3XUo&feature=related
Vraiment.

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Le gars qui dit que je rayonne...lui aussi, y'est magique.
À la St-Valentin, il m'a texté pour savoir si je passais une belle journée.
Je bougonnais un peu, je lui ai dis, toi t'es pas triste? tu vas faire des gâteaux toute la journée pour des gens heureux.
Et la réponse, mais je suis heureux!
Et ma réponse, ouin...tu dois avoir une valentine, pff.
Et la réponse que je souhaitais, ben non, pas besoin de valentine, je suis toujours heureux. ;)
Mon gros sourire. T'es abonné au bonheur.
La réponse. On se voit vendredi ?
Oh oui.

13 février 2011

En tous cas, la St-Valen...quoi?

J'ai l'air d'une ado de 16 ans.
Yo, full pas rapport ! Demain c't'une journée vraiment ordinaire, là, yo yo, full commun. Un lundi matin ben ben standard. Y s'passe rien demain, c'est chill. Braaaaah.

Ouin. Je suis dans le déni total.
Pis dites-moi pas que l'esti de St-Valentin c'est aussi la fête de l'amitié, j'vais pogner les nerfs.

À part de ça...rien.
Y se passe réellement rien dans ma vie, ces jours-ci. J'ai perdu 8lbs à force de manger des légumes pis moins de pain/pâtes/patates, pis quand même ben que je voudrais manger le p-pas-calorique, ben, j'ai personne dans ma vie.

Ce soir je mange mes émotions parce que demain...pourquoi je serai déprimée demain, déjà? C't'un lundi fuuuuuull normal.

3 février 2011

Écoles de théâtre

C'est la grande saison des auditions dans les écoles de théâtre depuis trois semaines et j'ai plusieurs amies du Cégep qui, cette année, essayaient de se tailler une place parmi la poignée de chanceux qui pourront cheminer dès l'an prochain sois à Ste-Thérèse, St-Hyacinthe, l'École Nationale de Théâtre, l'École Supérieure de Théâtre ou un des deux Conservatoire - Montréal ou Québec.

Ma petite Vanouille, mon amie précieuse d'enfance, ma presque soeur, a été acceptée dans les deux premières écoles jusqu'à maintenant. Et je suis tellement, tellement, tellement fière d'elle. Habituellement je suis plutôt envieuse pour ce genre de choses-là, mais Van...elle le mérite tellement. Incapable d'être le moindrement jalouse. Elle le mérite à 100%, contrairement à d'autres....enfin.

Ça me rappelle juste à quel point j'en rêve de ça, moi aussi. Même si j'ai été longtemps incapable de l'assumer, même si je me suis longtemps dit que ça ne se pouvait pas. Je veux jouer. Je veux écrire. Je veux jouer dans des choses que j'écris.

Et pour la première fois de ma vie, je suis comme un peu révoltée. Deux personnes en particulier ont été prise dans la deuxième école et franchement, elles ne sont pas meilleures que moi. Si j'arrêtais quelques instants de complexer et de me dire que je n'ai pas le droit de vouloir ça et que je n'ai pas de talent, ben peut-être que ça fonctionnerait, hein !

Et pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment viscéralement le goût de TOUT faire en sorte pour que ça fonctionne. Travailler sur moi. Travailler sur mon corps. Travailler sur ma discipline. Ramasser des sous pour payer un coach dans deux ans - parce que je veux refaire mes auditions à la fin du bac. Avoir un bagage d'expériences, de connaissances et une maturité suffisante pour être acceptée dans les grandes écoles. Vivre de mes passions.

Y'est tard, je suis fatiguée, je suis SPM, mais messemble que tout d'un coup...j'y crois.

2 février 2011

Brainstorm

Mon projet de pièce final pour le cours d'Écriture dramatique, je pense ben que je vais faire ça sur...mmm. Comment l'expliquer?

Avez-vous remarquer que dans la vie, souvent, les filles, on a tendance à...faire le mauvais choix. Par exemple, pourquoi on préfère être avec un bad boy, avec un gars méchant, plutôt qu'avec le good guy qui n'attend que ça ? C'est quoi ce phénomène là ? Le masochisme sentimental ? Pourquoi on essaie de se mettre volontairement dans des situations compliquées ? Pour se sentir plus en vie ?

Pourquoi, intrinsèquement, on est incapable de choisir l'option qui nous rendait heureuse, mais.
C'est quoi ce mais là? C'est quoi le manque, le vide, la peur, l'incertitude ?

Pourquoi on est incapable d'être simplement...bien ?

Je veux vous entendre là-dessus. C'est encore très très tout à fait embryonnaire tout ça, mais je pense que j'ai une piste. :)

Edit 1 : Un ami hétéro me dit que chez les messieurs de son genre/orientation sexuelle, ce mais inommable se traduit probablement par la peur chronique de l'engagement. La peur de passer à côté de quelque chose, de perdre ses amis, de perdre sa vie glorieuse de coq. Mais que le thème strictement exploité du côté féminin le touche beaucoup parce que « en tant que good guy, je fini toujours last. C'est même pas un statement dit de même, c't'une vérité profonde. » « On se pose peut-être pas la question du pourquoi ça nous arrive, mais on subit clairement les conséquences, pis j'aimerais ben ça avoir des réponses, moi. »

Edit 2 : Un autre ami hétéro, à ce propos : « Good guys finish last? Définitivement. C'est ben plate à dire mais quand je suis gentil, j'arrive à rien. Aussitôt que j'agis en trou de cul, tout va pour le mieux. C'est vraiment, vraiment plate à dire. Pis si tu écris une pièce là-dessus, pourquoi les filles agissent de même, tu me réserves un billet merci ! »

Et à la question « Mais, c'est pas trop féminin ? » il répond « Tu comprends pas là...les gars se posent des questions de même, genre, tout le temps. Ceux qui se posent pas ce genre de questions-là...c'est ceux qui vont être des assholes forever. T'as ces gars-là, pis t'as nous. » « Vous...? » «Ouais. Ceux qui attendent que les filles se lassent des trous de cul pour enfin réaliser qu'on va être l'homme de leur vie. »

Y neige et j'ai pas d'école, on jase pis j'aime ça.

J'ai le goût de jouer dans la neige, faire un fort, une bataille de boules de neige, un bohomme de neige indécent, une carotte comme entrejambe.

J'aimerais ça qu'on aille à la Ronde cet été faire des manèges, même si on les a fait cent fois, même si c'est pu trop impressionnant, la Ronde. Je suis certaine qu'avec toi, ça serait toute une aventure.

Je voudrais m'endormir contre toi, tout doucement, en discutant, avec ton sourire juste avant de fermer les yeux. Juste être bien.

J'veux qu'on fasse la vaisselle, le ménage, en se chicanant un peu parce que je suis perfectionniste pour ce genre d'affaires-là quand il s'agit pas de ma propre chambre. Je veux que tu arrêtes la chicane en me mettant pleins de savons dans les cheveux, pis en m'embrassant.

On pourrait prendre dix milles photos avec mon iPhone pis écoeurer tout le monde parce qu'on serait le cutest couple ever, je le sais, je suis sûre que toi aussi, tu t'en doutes.

On pourrait boire du thé, t'aimerais pas ça, on rirait, on déboucherait de la Blue Ribbon, de la grosse bière sale, pis on se trouverait drôle, en jogging, une couette sur la tête, tous les deux à se raconter nos vies pis nos histoires, pis tu serais beau, pis je serai belle, parce que quand tu me regardes avec tes grands yeux bleus comme un enfant de quatre ans mais barbu, ben, je me sens belle.

Tu me donnes le goût d'écrire pis ça, c'est ben ben rare, ces temps-ci. Tu me donnes le goût de faire des belles métaphores, je sais pas trop si tu les comprendrais, les gens pensent des fois que tu es pas intelligent, moi je pense qu'ils sont méchants.

Ouin. J'ai peut-être vaguement un petit kick, finalement...
J'ai hâte que tu viennes me voir. :)

30 janvier 2011

Constat douloureux

Je le sais pu quoi faire.

Je sais deux choses :

- J'adore me tenir avec une gang de gars. J'adore jouer au beer-pong, à NHL, j'adore parler avec eux, je suis vraiment confrontée aux hommes comme rarement auparavant. J'adore qu'ils nous protègent, prendre des photos avec mes p'tits gars, leur donner des surnoms attendrissants (Minou,Pitou,Ti-Coeur,Ti-Loup,Ti-Pou,Chaton,Petite Biche/Bambi, Coquin, Bébé, name it) même si «un coup parti, coupez-nous les couilles! Je sens glisser ma virilité par terre !», j'aime déconner. Je passe la semaine à «l'UQAM, haut lieu de savoir» et ça m'épuise. J'aime ça la fin de semaine écouter Trailer Park Boys pis être relax, en jogging, avec une grosse couette sur la tête, entourée de mes amis.

- C'est d'la bouette être ami avec un ex. Ça marche fuck all. C'est n'importe quoi et c'est illusoire.

Quand l'ex est dans la gang de gars cités précédemment...on a comme un problème, là.

27 janvier 2011

J'ai rien à écrire.
Je capote.

En fait j'ai pleins de choses à dire.
Je suis juste plus capable d'écrire.

20 janvier 2011

Moribonds

J'allais écrire un message épique, quelque chose de gros. Parler de ma vie qui a complètement changé depuis que je suis revenue chez mes parents, de mes amitiés retrouvées, de mon incapacité chronique à reprendre le beat universitaire, de mon cours d'écriture dramatique que j'adore mais de toute la difficulté que j'ai à transposer ma prose vers la forme théâtrale, de cette vieille histoire avec l'Ex Mythique qui traîne encore quelque part dans mon coeur et pas trop loin de mes lèvres chaque fois qu'on s'embrasse après quelques verres de trop, de mon cours du lundi après-midi avec Minou qui refuse de me parler de me regarder qui m'ignore qui me fixe en plein dans les yeux comme si j'étais une inconnue étrangère et de toute la peine que ça me fait quand il ne retourne pas mes appels je voudrais juste savoir si j'existe encore je voudrais juste qu'il aille un peu de respect pour ce qu'on a été et qu'il me dise salut ou juste un sourire c'est tout c'est trop ? - mais ça, je vais sûrement en reparler, je le vis trop, trop mal.

Puis je suis allée voir Moribonds de Dave St-Pierre ce soir, au théâtre de l'Esquisse, et on dirait que je ne sais plus de quoi je voulais réellement parler. Je ne sais pas si ça vaut vraiment la peine de parler de mes petits drames.

Je ne sais pas de quoi je veux parler, à propos de Moribonds. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mon premier St-Pierre. Je connais son travail, je connais son histoire, on m'a raconté des dizaines et des dizaines de fois ses spectacles et son imaginaire mais ça dépasse l'entendement humain.

Une heure, pas une minute de plus, pas une minute de moins. Une heure de stupéfaction, fuck, le mot est trop faible. Une heure d'horreur - mais tsé, l'horreur positive. Une heure la bouche ouverte à me répéter faiblement, t'es assise première rangée, ferme la bouche crisse, c'est sûr qu'ils te voient.

Une heure pendant laquelle les gens riaient de bon coeur mais moi le show, je l'ai reçu en pleine face, comme une collision frontale avec un autobus jaune. Pas beaucoup ri, à peine des croquis de sourires. Pas capable de rire. Figée. Flabbergasted. Glacée.

Et l'odeur de ketchup...de vieux ketchup comme du vieux ketchup croûté sur le rebord de la bouteille. Le goût de vomir. Respirer par la bouche - encore grande ouverte, décidemment. Pas capable de rire. Mais à la fin je pleurais je pleurais je pleurais pas capable d'arrêter. J'ai applaudi au ralenti, je ne me suis pas levée, je ne savais pas si j'allais pouvoir me lever à nouveau. J'ai mis mon manteau au ralenti, ma tête bourdonnait encore.

À ma voiture, quelques messages textes, et dans la radio, une toune de Justin Bieber.

Jamais la vie ne m'a semblé aussi en décalage avec moi-même.

18 janvier 2011

Je vais blogger ce soir. Via iPhone,ça va ben mal.