27 février 2009

J'avais huit ans. J'avais douze ans. J'ai dix-neuf ans.

J'avais huit ans, des lunettes comme celles d'Harry Potter et j'étais toujours trop grosse sur les photos de scolaires.

J'avais douze ans, des lunettes carrées, déjà des boutons en plein milieu du front, et j'étais encore trop grosse, même si les photos de groupe, ça n'existe plus, au secondaire.

J'avais huit ans, les cours d'éducation physique étaient mes pires cauchemars, je me sentais tellement seule que je suppliais mes parents de m'acheter un chat, je refusais de me départir de ma vieille couverture, ma doudou, ma mimi. C'était ma seule amie. On m'appelait la baleine bleue dans les cours sur les mammifères, la grosse torche un peu plus tard, champ de fraise et Frankestein quand j'ai eu mes broches. Bin oui, esti. La petite grosse à lunettes et avec des broches. Je n'avais rien pour moi, hein. J'avais déjà lu la trilogie des Harry Potter, je m'attaquais

J'avais douze ans, je n'étais en paix que dans le cours d'histoire, parce que le prof m'aimait bien, je connaissais par coeur le chapitre sur l'Égypte ancienne et je m'intéressais à tout ce qu'il disait. On me fichait la paix devant lui. Merci, Serge. Le reste du temps, je mangeais seule assise sur une toilette, dans le cabinet des filles, parce que bon, les garçons peuvent pas venir ici. Mais c'est pas grave, on arrivait quand même à me retrouver, et à me lancer du jambon par dessus la porte. Amélie, mon gros jambon, haha ! Hein AM, HAM ! GROS JAMBON ! C'est arrivé une fois qu'un de ces garçons a détaché sa ceinture, me l'a mise autour du cou en criant qu'il l'avait attrapé, le gros cochon sauvage. C'est bon pour l'estime de soi.
*
J'avais huit ans. Je croyais naïvement que dans quelques années, j'allais être libéré d'eux, même si les insultes étaient moins pires que celles qu'on lançait à Andrew, tiens, Andrew le petit garçon mal adapté, qui puait toujours un peu plus que tout le monde et qui avait les cheveux gras, ou moins pires que celles qu'on lançait à Stéphanie, qui arrivait en plein mois de février avec une robe d'été, les jambes rougies par le froid, Stéphanie qui sentait le moisi et le fond de sous-sol.
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J'avais douze ans et un couteau de cuisine contre mon poignet. Aujourd'hui on m'a lancé dans une rangée de casier, on m'a griffé, on m'a dit que tout le monde serait bien mieux si moi, j'étais morte. Aujourd'hui, j'ai envie de les écouter. Demain, je ne veux plus aller à l'école - je ne peux plus. J'essaie de m'entailler le bras pendant que mes parents font l'épicerie et que je suis seule ici mais je n'y arrive pas, je me blesse à peine, et pendant que je fonds en larmes, le téléphone sonne. C'est qu'aujourd'hui, entre deux jambettes et trois fois à ramasser mes livres qu'on a fait tomber dans les escaliers, je me suis fait une amie, et elle m'appele pour me demander si demain, demain auquel je me refuse de penser, si demain ça me dirait de venir au cinéma avec elle et ses amies.
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J'avais huit ans et même si on irait de moi, on ne riait pas trop fort, parce que j'étais du genre à relancer des boules de neige et à foncer dans la marmaille les poings serrés. J'étais du genre grosse et grande, pour une gamine de huit ans. J'avais des lulus et de l'ambition. Un jour, quelqu'un a traité mon père, mon petit papa tout mince et musculaire, de l'homme le plus gros de la planète pour avoir mis au monde la fille la plus grosse de la terre. J'ai regardé le petit gars minuscule droit dans les yeux et je lui ai dis, je m'en souviens si bien, toi tu me fais mal avec des mots mais attends de voir ce que moi je peux faire avec un bureau. Et je lui ai lancé mon pupitre en espérant qu'il meurt.
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J'avais douze ans et j'ai craché au visage de la mère de mon bourreau, celle-là même qui le protégeait, qui me suivait partout pour me crier des insultes, celle-là même qui a essayé de s'attaquer à ma mère, une fois. Je lui ai dis ma grosse criss de viking, tu me fais pas peur osti de folle, j'vas te tuer avant que tu fasse mal à ma mère ! Je suis allée chez le directeur et je lui ai tout dis, je lui ai tout déballé mon lot de haine et d'insultes, je lui ai montré mes poignets et je lui ai dis, à lui aussi, si vous faites pas quelque chose pour que ça arrête j'le tue, j'vas le tuer pis j'vas rire de son cadavre après. Ma mère est venue, mon père a crié, le directeur a convoqué le garçon à qui j'ai répété tout ça, et j'ai ajouté pis en plusse, criss, chu ceinture brune en karaté, ça fait que ça va t'faire mal si j'te frappe. Du jour au lendemain, on m'a respecté.
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J'avais treize ans et je me suis fais une autre amie, une amie qui lisait du Victor Hugo, qui avait une caméra numérique et qui me montrait le monde d'une autre façon, une amie avec qui j'ai commencé à boire de l'alcool, avec qui j'ai chanté Bumbo,bumbo, petite automobileuh pour la première fois, une amie avec qui j'ai affronté les marées et les tempêtes, une amie hors norme, une amie qui ne cadrait pas dans la marge, pas parce qu'elle était grosse ou boutonneuse, mais parce qu'elle avait bien compris que ces gens-là n'en valaient pas la peine. Une amie avec qui j'ai découvert Adomonde, un forum de discussion où j'ai compris, moi aussi, que ça existait partout, des gens différents, des gens qui aimaient lire, écrire et discuter. Je n'hésite pas une seconde à affirmer qu'à cette époque, c'est Hélène et Internet qui m'ont sauvé la vie.
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J'avais quinze ans, on m'écoeurait encore dans les corridors de la polyvalente mais c'était moins pire, j'avais pris ma place. Il était une fois un grand garçon, un grand garçon de dix-sept ans qui est entré dans ma vie, qui m'a embrassé devant les p'tits criss de morveux qui m'avaient lancé des cennes pour que j'aille m'acheter des amis et qui m'a protégé, l'espace de quelques semaines. Ça n'allait pas durer, c'était écrit. Après ça, il a ressorti lui-même l'insulte de la baleine bleue et ça, ça a fait plus mal que jamais avant. C'était comme si on me fourrait du jambon dans les yeux dans les oreilles dans la bouche et dans le coeur.
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J'avais quinze, seize, dix-sept ans. Je me suis accrochée à toutes les miettes d'affection que je pouvais récolter un peu ici et un peu par-là. J'ai empoisonné la vie de tous ceux que j'aimais. J'ai ramassé toutes les insultes que j'avais entendues dans ma vie, qu'on m'avait élégamment adressé à différentes périodes de celle-ci, et je me suis trouvée un souffre-douleur, une fille un peu trop grande, qui ressemblait à une cheval. Je lui ai dis va te faire enculer par un cheval osti de pute ! et j'espère que t'as mal à la noune après t'être fait dévierger par Lou, osti de salope de criss. J'ai eu plus d'amies et moins mal, un peu, parfois. On me dévisageait, on me disait que je changeais, les autres amies des premiers temps me trouvaient vulgaire et déplacée. J'avais besoin d'attention, j'avais besoin d'être celle qu'on regardait, celle qui brillait. J'étais toujours soûle, ou gelée, ou les deux à la fois. Je buvais comme on boit de l'eau de la vodka, à la paille en plus. Je collectionnais les peines d'amour, je collectionnais pas les baisers mais les frenchs et quand un homme a voulu me ramener chez lui, j'ai paniqué, j'étais de nouveau la petite fille de huit ans qui aimait Harry Potter et Legolas à la folie, la petite fille qui écoutait du Lorie et qui jouait avec son chat et sa maman.
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J'avais dix-huit ans. Je me sentais parfois comme une vieille âme, comme une femme de quarante ans enfermée dans le corps maladroit et graisseux d'une jeune fille-femme qui ne sait pas trop où elle va, ni vers quoi elle avance. Mais j'avançais. Je n'ai jamais reculé, ou hésité, après le jour où j'ai menacé de tuer quelqu'un. Parce que je le pensais, fuck, je le pensais tellement. Si on m'avait dit oui vas-y, tu peux le tuer, tu n'iras pas en prison, personne ne va t'en vouloir, vas-y, tue-le, je ne me serai pas rendu à la fin de la phrase. J'arrivais au Cégep et j'avais envie d'enfin être libérée par toutes ces années de misère. J'étais en Arts et Lettres, je montais sur la scène en trimballant ma personnalité un peu brisée, mon hystérie collective et mes montées de lait. Je ne me suis jamais laissé marcher sur les pieds après cette heure passée dans le bureau du directeur. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui m'ont commandé de ne jamais courber l'échine. J'arrivais au Cégep, j'avais des foulards multicolores, pleins d'anecdotes amusantes à vivre et je ne me suis pas privée pour en profiter. Je frenchais encore autant, je m'étais fais une solide réputation après quelques semaines à peine. Yo, Amé, t'as tu vraiment frenché Jérémie hier ? Nice shot, j'suis jalouse !
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J'avais encore dix-huit ans. Puis ça a fini par arriver. On m'a invectivé comme ça, quand j'allais monter les escaliers vers mon cours d'anglais, malade, au bout de mon rouleau. La blonde d'un gars que j'avais frenché. Ça, ça reste un mystère, hein, pourquoi je frenchais autant maintenant alors qu'avant on m'avait craché dessus et collé des gommes dans les cheveux. J'étais une originale, faut croire. La fille s'est mis à crier, à me dire que j'étais laide, t'es yink une ostie de grosse torche tu mérites pas de vivre, t'es laitte pis y'a personne qui t'aime. Wo minute, tabarnack. Je l'ai pris par les cheveux, ses maudits cheveux blonds frisés tout croches, pis je lui ai parlé dans le blanc des yeux, douze osties d'années de rancoeur pis de frustration accumulées ont passé sur elle. Je lui ai fais peur. Je lui ai dis je touche pas à ton esti de chum tabarnack, tu vas calmer tes nerfs pis aller passer ta frustration ailleurs, si tu suces moins bien que moi, c'pas d'ma faute, fek en attendant, décalisse, scram, pis caliss moi patience avec tes crises de nerfs. La prochaine fois, ça va faire ben plus mal que ça.
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Aujourd'hui, j'ai dix-neuf ans. J'ai rencontré un homme qui me berce le soir, quand tout ça est encore trop lourd à porter. J'ai rencontré un homme qui a accepté ma différente, mes angoisses et qui apaise mes crises. J'ai rencontré un homme qui a vécu la différence, à un différent degré mais quand même, un homme qui peut comprendre pourquoi je pleure en pensant à Cynthia des Invincibles.
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Un homme qui n'a pas ri quand je lui ai dis que je voulais maigrir une bonne fois pour toute, pour me débarasser de tout ça, cette graisse qui m'a pourrie la vie depuis ma naissance. Un homme qui s'entraîne avec moi, qui se prive de Mcdo et qui mange de la salade en ma présence, pour m'encourager. Un homme qui m'aime, ça m'aura pris tant de jours, tant de baisers, tant de larmes essuyées pour le réaliser. Un homme qui m'a amené sur les plages d'Old Orchard et qui a tenu ma main devant les milliers de touristes qui affluaient vers nous.
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Un homme qui va au cinéma dans ma petite ville avec moi et qui garde la tête haute et son bras autour de ma personne quand on croise les petits morveux qui ont fini par vieillir, qui ont fini par baisser les yeux en ma présence, parce que si moi j'ai encore mal de leurs insultes, je crois qu'ils ont mal eux aussi en souvenirs de ce qu'ils ont été. Enfin, certains d'entre eux. Mon principal bourreau n'a pas de regrets, je le sais, je le vois dans ses yeux quand il me croise au Cégep. Et moi, même si c'est mal, j'attends toujours qu'un dix-huit roues ou même juste une petite sunfire lui roule sur le corps. Ça me ferait sourire.
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J'ai été chanceuse dans ma malchance. J'ai rencontré au bon moment des gens qui ont su me garder en vie, qui m'ont montré qui j'étais et qui ont contribué à forger celle que je suis devenue. Je me sens en dette envers ceux qui ont pu voir qui j'étais vraiment, qui m'ont tendu la main, même si parfois ce fut pour la mordre ensuite. Maintenant je regarde les spécialistes qui débattent sur le cas de David Fortin et je me dis, caliss qu'ils comprennent rien. Ça vaut rien la prévention, les programmes de sensibilisation. Je me dis que caliss, Jean-François Mercier a raison quand il dit que la violence se règle en utilisant la violence. Ou la fuite, comme le petit David. Mais certainement pas la prévention dans les écoles.
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Vous irez faire dessiner des coeurs sur des feuilles blanches aux petits monstres qui m'ont traîné dans la boue si longtemps. Vous irez leur dire que non non, ce n'est pas bien de dire qu'un de ses amis est gros, il est seulement différent.
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Vous devriez plutôt vous attaquer à la famille de ses p'tits criss-là, allez voir la mère, le père, le grand frère de ces enfants-là. Allez voir dans leur petit cocon familial si la mère a des tresses de viking et un air de boeuf, si elle est un peu folle, ou dépressive, si elle aime ça, agresser la maman d'une petite fille différente à la sortie d'un cours de karaté. Allez voir si le papa boit son café et baisse les yeux devant les bêtises de son fils, allez voir comment il réagit quand vous lui dites, à votre caisse d'un Canadian Tire, vous, vous allez passer à une autre caisse que la mienne parce que je vous plante votre tourne-vis entre les deux yeux, juste pour voir si ça va faire mal à votre fils autant qu'il m'a fait souffrir. Allez voir comment il prend son tourne-vis, conscient de la vérité des paroles, mais allez-y, allez voir comment le grand frère encourage le plus petit à faire des jambettes à son souffre-douleur, allez-y juste un peu pour comprendre que ÇA NE CHANGERA JAMAIS.
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Je n'ai aucune réponse à ça. Peut-être que ça prendrait des prof qui ont plus de guts, des profs qui punissent, qui sévissent, qui parlent avec les parents, qui vont voir dans les maisons et qui s'insurgent. Des ostis de bons profs, qui empêchent les enfants de dix ans de parler avec la méchanceté de toute une vie. Des profs qui savent mettre leur limite, qui ne ferment pas leurs yeux parce qu'ils sont trop blasés, parce qu'ils savent comme moi que rien ne va changer. Si même les parents n'y peuvent rien, peut-être que les profs peuvent changer quelque chose, j'en sais rien. Dans mon cas, c'est arrivé quelques fois que des profs m'ont tendu la main, qu'ils m'ont aidé. Un d'entre eux m'a très certainement sauvé, une fois.
*
Je n'ai pas de réponse, et pour moi, après la nouvelle de la disparition de David Fortin, je pense que plus rien ne va changer. Y'a pas de solution. Les humains sont méchants. Fuck Rousseau, fuck la nature humaine qui est bonne à la base, fuck fuck fuck. Tout le monde est méchant et c'est aux parents de déterminer avec les enfants ce qui est acceptables ou pas. Y'a des gens qui ne devraient pas avoir le droit d'enfanter des merdes comme ça, des merdes qui brisent la vie des petites filles qui lisent Harry Potter et qui se retrouvent dans le personnage principal, et qui pleurent le matin de leur onze ans parce que non, Hagrid ne vient pas les arracher à leur quotidien gris sale et puant, parce que non, Poudlard ça n'existe pas, et que Voldemort est assis à côté de leur pupitre, derrière elles, devant aussi, chaque jour, chaque matin, et que chaque soir, elles reviendront en pleurant et en essayant quand même d'y croire, à Poudlard et à ce jour où toute la douleur cessera.
*
Vous êtes même pas obligés d'avoir lu tout ça, moi ça m'a fait du bien en criss. Et si jamais je le croise, David Fortin, je vais tellement le prendre dans mes bras, je lui dirais viens t'en, on s'en va au pays des merveilles, tu vas voir, y'a des feux d'artifices pis des gros coussins pour s'asseoir, tu vas voir, on peut lire, gratter la guitare et avoir les cheveux longs sans que personne ne s'en étonne.
*
Ouin.
*
Pis je lui mentirai pas, oh non. Je lui dirai ça va pas arrêter de faire mal du jour au lendemain, même si tu t'en vas au bout du monde, y'aura toujours quelqu'un pour te faire passer pour plus laid que tu l'es, pour plus nul que tu l'es, même dans dix ans, tu vas t'en souvenir, de ces moments-là. Tu vas passer devant des enfants et tu vas frémir, tu vas passer devant des adolescents pis tu vas avoir la gorge nouée. Tu vas p't'être bin hésiter avant de t'inscrire à l'université dans des programmes d'enseignement, parce que tu sais pas si tu vas pouvoir être assez fort devant des enfants. Parce qu'une fois que t'es différent, tu peux pas t'en sortir, jamais. Faut apprendre à vivre avec, pis rentabiliser ta différence. Tu vas voir, le Cégep, c'est beau,c'est grand, c'est le salut. Tu vas voir, tu vas trouver toi aussi pour quoi ta différence est faite, pourquoi t'es comme ça, ohh oui.
*
En attendant, viens faire un tour sur Adomonde, on va jaser.

Alela Diane

Mais je veux son cd ?!
Où puis-je trouver son disque ?!
C'est comme un urgent besoin pour vivre !
Ah, ciel.

Et par le fait même, je veux le dernier des Cowboys Fringants aussi, maintenant !

http://www.myspace.com/alelamusic

Maudit!

Fallait bien que je dise ici que j'étais un petit peu enrhummée pour l'être vraiment.



Quand ça fait un tit peu plus qu'une semaine qu'on est un petit peu enrhummée et que, du jour au lendemain, on l'est genre vraiment beaucoup trop...c'est grave, docteur ?



Anyway, ma mère et moi avons encore ce qu'on appelle un gentil médecin de famille - on est les dernières survivantes, je sais ! On a même notre propre gynécologue, wow ! - et elle a une place pour moi aujourd'hui, vers 11hrs.



Je vais aller prendre des prises de sang et prier tous les saints que je connais pour pas avoir une rechute de mononucléose, tabarnack...:o(

26 février 2009

Ce qu'il reste de nous

À chaque année, je m'inflige ça : je vais dans ma boîte de réception hotmail, je prends le dossier " mon vieux passé tout tâché " et je lis tout, du premier au dernier email arrache-coeur et j'ai, selon mes émotions du moment, des réactions diverses. Les premières années, c'était des larmes, des larmes et des messages ici (ou ailleurs) plutôt pathétiques, du genre " mais je ne comprends pas comment on a pu être si bien ensemble et maintenant, se regarder comme deux étrangers. "

Je me sens dans l'obligation de m'expliquer avec moi-même et avec tous ceux qui, s'ils lisent encore mon blog, ont supporté mes interminables paragraphes plaintifs sur l'Ex Mythique.

Première constatation : Seigneur que je me suis épanouie ! Merci à Alice d'avoir lue et commentée toutes mes extravagances à travers les années, tu es sans doute mon amie la plus précieuse.

Deuxième constatation : Bon, soyons honnêtes. Même si ça a duré longtemps l'Ex et moi, ça a duré longtemps dans une zone non-officielle de fréquentations nébuleuses et de je t'aime ah non je te hais et moi non plus. Alors là je regarde tout ça, je regarde tout ceux qui s'en sont, pour une raison valable ou non, mêlés...Et je me dis que je suis tellement heureuse de ne plus en être là dans ma vie ! Mais comment je faisais pour m'endurer ! Et comment je faisais pour me laisser traiter comme ça ! Tabarnouche ! Je n'avais aucun amour-propre, aucun respect pour moi-même ! Il aurait pu me traîner dans la boue que j'en aurai redemandé ! Quel constat désolant !
*
Troisième constatation : J'ai une amie, disons plutôt une connaissance, qui jallonne ma vie par sa présence toujours plus désagréable qu'agréable. Chaque fois que j'ai alimenté notre "amitié", ça m'a toujours apporté des ennuis. Eh bien, je me dois d'avouer ce soir qu'elle est la seule à avoir cerner - ou en tous cas, à avoir eu le guts de me dire en pleine face ce que tout le monde murmurait à voix plus ou moins basses pendant des années : je m'imaginais beaucoup trop de choses ! Mon DIEU ! J'interprétais TOUT ce que l'Ex me disait comme une déclaration d'amour ! Et j'enjolivais à mon aise des conversations banales pour les transformer en roman ! J'ai toujours eu un sens du lyrisme mais à ce point ! Je n'irai pas jusqu'à dire que je m'inventais une vie - j'ai quand même un orgueuil - mais bon, je vais le penser très, très fort.
*
Quatrième constatation : Ne jamais donner son prénom et son nom de famille à son blog. Cela est trop facile pour les ennemis de le retrouver grâce à une recherche Google.
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Cinquième constatation : C'était chou, à 15 ans, d'aimer comme si c'était la première fois. Ce l'était sans doute. Mais ce l'était moins à 16, 17, et 18 ans, surtout avec la même personne, quand ce n'était pas réciproque.
*
Sixième constatation : Je ne sais même pas pourquoi j'étais autant obsédée par lui. J'y repense avec du recul et non, je ne comprends pas. Il n'était pas gentil, il n'était pas doux avec moi, il ne me disait pas des mots qui font rêver, non, rien de tout ça. Il ne m'a jamais pris par la main, il ne m'a jamais dis que j'étais belle et qu'il avait envie de bâtir quelque chose avec moi. Jamais.
*
Septième et dernière constatation : J'ai relu tout ça avec un vague sourire, en ne ressentant pas de nostalgie, pas de mélancolie, pas d'envie de tout recommencer, pas même l'envie de pleurer ou de dire à Bruno " Te souviens-tu de comment c'était, nous deux. "
Je pense que pour la première fois je peux honnêtement dire que oui, j'ai fais la paix avec cette partie de mon passé.
*
En majeure partie grâce à l'homme avec qui je partage ma vie maintenant, mais aussi, je le crois, grâce à moi.
*
Amen ! : )
Je suis un petit peu enrhummée. Pas tant que ça. Mais je crains sincèrement une rechute de mononucléose, alors je reste couchée et je pleurniche un petit peu, juste assez pour que l'Amoureux aille à la pharmacie m'acheter une boîte - " rose, juste pour toi ! " - de kleenex Puffs doux pour le nez et des pastilles Halls avec du sirop au centre - " à la cerise, juste pour toi ! .

J'aime ça un tout petit peu, être malade. On peut manquer de l'école avec un motif valable - profitons-en avant d'être à l'université ! , on peut boire des tonnes de tisane qui font dormir même en après-midi, on peut écouter des films d'Amanda Bynes - Sidney White! - qu'on trouve pas si bons que ça en temps normal mais que là, oui, vraiment.

Je me sens comme un gros chat. Je dors, je mange un peu, et je me colle sur mon Amoureux enrhummé lui aussi mais moins pire.

Il me manquerait juste un feu de foyer et je serai au sommet du bonheur, haha ! : )

Ah, et je suis acceptée en Études Littéraires à l'UQAM. Le plan C est confirmé, à tout le moins !

25 février 2009

Ado quoi ?

En réponse à Princesse Anna mais aussi pour moi, parce qu'il le vaut bien.

Ado-quoi ?

Adomonde.

Ah, si tu savais...C'était un forum de discussion que je fréquentais depuis le début de mon adolescence.

C'était comme...une deuxième famille, je pense qu'Alexe a raison. Ce sont des gens qui m'ont ramassé plus que virtuellement quand rien autour de moi, tangiblement, n'y arrivait. C'est comme si on venait de mettre feu à mes journaux intimes depuis 6-7 ans. C'est comme ça que je me sens.
Adomonde, c'est aussi des amis dans la vraie. Des amitiés nouées au fil des jours qui ont vu veillir les gens et s'adoucir les moeurs - dans mon cas à tout le moins, haha ! J'ai tellement pleuré, été conne, été naïve, sur Adomonde. C'est probablement le seul endroit où je me l'autorisais quand ma vie était un cauchemard - évitons de faire un autre post sur l'intimidation, c'est encore des blessures trop récentes pour en parler, il me semble.
C'est peut-être un peu trop théâtral, comme déclaration, mais je crois que, quelques fois, Adomonde m'a probablement sauvé la vie. C'était une bouée où j'étais certaine de trouver quelqu'un pour me raisonner, pour m'écouter, pour me comprendre.
Bref, voilà.
Ado-quoi ?
Adomonde.
J'ajoute comme ça que, même si le forum était beaucoup moins présent dans ma vie au cours des dernières années en général, ça m'attriste autant quand même. : (

24 février 2009

Adomonde est mort.

Et moi je me sens bêtement triste.

22 février 2009

Deux ans plus tard

J'ai tellement désiré le Cégep.
Je m'en suis languis des jours, des mois, même des années de temps.
Mes lèvres ont prononcé quand on va être au Cégep ... un nombre incalculable de fois.

Et là, maintenant, précisément maintenant, je n'en peux plus de lui. Je n'en peux plus d'allier passion et études parallèlement, je voudrais étudier dans quelque chose qui est ma passion. C'est un peu flou, je veux dire, je suis au Cégep en théâtre - faute d'avoir un programme de création littéraire - et je vibre chaque fois que je répète avec la troupe, mais il me semble que ça manque de concret...

Je-veux-être-à-l'université-maintenant-maintenant-maintenant.

Même si l'appartement jaune et rêvé ne sera pas le mien en septembre, même si je vais voyager ma petite ville et Montréal chaque jour, même si ça sera éreintant et épuisant, je-veux-être-à-l'université. Je veux m'asseoir dans un fucking train de banlieue, chialer parce qu'il n'est jamais à l'heure, laisser l'Amoureux se blottir contre moi et écouter du Damien Rice en regardant défiler le paysage qui me sera familier.

Je veux créer, je veux apprendre comment transmettre ma passion aux autres, je vais tout faire pour m'assurer une entrée dans mon programme d'art dramatique.

Maintenant, je suis décidée. Je prête.

C'est pour ça que ça serait bien que ce soit maintenant, l'université, au cas où je changerai d'idée demain... !

18 février 2009

Attente

C'est long, des réponses universitaiiiiiiiires.

C'est pas mal plus stressant que d'attendre une cote R, en tous cas.

Mise au point

J'ai été obligé de supprimer des messages parce qu'un inconnu s'amuse à publier des commentaires méchants et déplacés sur mon blog.

Je vais devoir modérer les commentaires comme le font la majorité des blogs, moi qui pensait que je n'avais vraiment pas suffisament de lecture pour me soustraire à cette pratique.

Ici, c'est mon blog, j'y écris ce que je veux, et si toi, inconnu qui a beaucoup de temps à perdre, n'apprécie pas ce que j'y met, passe ton chemin, car vois-tu, des blogs sur Internet, il en pleut !

Merci. :o)

16 février 2009

Aujourd'hui je suis un peu malade.

Mais j'avais surtout vraiment envie et besoin de rester à la maison, pour lire, paresser, apprendre des textes et vivre pour moi un peu.

Belle journée en perspective. :)

11 février 2009

Mois des câlins

Ma mère vient de m'envoyer un câlin virtuel pour financer l'Hôpital Ste-Justine.

Bonjour belle Amélie,Nous te souhaitons une St-Valentin en or avec ton amoureux .Pour tes choix à l'Université , nous sommes très fier de toi .et n'oublie pas de nous réserver les deux premières places chaque année pourles pièces de théâtre que tu va faire avec tes étudiants.Vas-y ma belle croque dans la vie, l'important c'est d'être heureux dans ce que l'on fait .Nous t'aimons plus que tout .Maman et papa xxx
J'ai une grosse boule d'émotion et de fierté dans la gorge.

Si y'a une chose pour laquelle je suis la plus chanceuse de toutes, ce sont mes parents qui, inconditionnellement, ont accepté tous les choix, raisonnables ou pas, que j'ai fais dans ma vie. Et, même s'ils ne sont pas d'accord et qu'ils trouvent ça moins sécuritaire qu'un BEPEP, ils me donnent quand même leur appui et leur amour.
Awwwwwwwww...

10 février 2009

Plus le choix.

Je fais mon inscription demain.

1) Enseignement de l'art dramatique au primaire et au secondaire.
2) Enseignement au préscolaire et primaire.
3) Études littéraires.

Le tout à l'UQAM.

Je suis comblée, amen. : )

9 février 2009

Ouin.

J'ai trouvé ma journée ordinaire en maudit.

J'ai dépensé pleins d'argent pour acheter des roses - dont une à mon chum et une à un gars totalement random qui m'a donné un suçon qui goûtait le bonheur...alors que je devais vendre ses roses pour financer mon activité parascolaire.

Le projet de théâtre s'annonce absolument et résolument trop scolaire pour moi ; je suis déçue mais en même temps, je sais bien que ce n'est pas la dernière fois que je toucherais au théâtre et à la création, j'en suis de plus en plus certaine, même si ce ne sera sans doute pas mon domaine d'étude pour la prochaine année - au moins.

J'ai chialé ma vie à des amis de mes amis dont je ne sais pas s'ils sont suffisament fiables pour que je le fasse, j'ai bavassé comme une vraie pie et cela se pourrait fort bien que ça me retombe sur le nez mais...oh, oui, je vais le dire, je vais le dire, je m'en fouuuus !

J'ai réalisé que je ne suis pas la seule à m'inquiéter pour l'avenir avec un grand A. J'ai pleuré un peu aussi, sur mon adolescence qui part sournoisement sans que je ne puisse lui dire au revoir.

J'ai joué mon personnage dans Les amis avec une fougue inhabituelle ; je crois l'avoir enfin débusqué, cette mère aguicheuse et autoritaire, inclassable. Je suis plutôt fière de moi, surtout parce que je ne savais pas trop bien mes textes et la metteure en scène a vraiment apprécié mes efforts. Tant mieux!

Et je suis venue ici créer un nouveau blog conjoint, complémentaire à celui-là, consacré à la création littéraire.

Probablement signe que demain, tout ira bien ! : )

Cahier jaune orange

Princesse Anna m'a inspiré, avec son blog de création littéraire.

Quand je suis allée magasiner à Montréal avec des amis, j'ai fais un saut chez Urban Outfitters, probablement le seul héritage digne de ce nom de l'Ex Mythique, qui m'a fait connaître le magasin jadis.

Entre deux allées de la section décoration, alors que je m'extasiais sur les courtepointes et que je cherchais vainement un cadre aperçu des mois plus tôt, je suis tombée sur un petit cahier orange, mais pas vraiment orange, plus... jaune orange, comme je disais quand j'étais petite.

Un beau cahier jaune orange avec un couverture souple en tissu et un endroit pour y ranger un stylo, un beau cahier jaune orange en réduction qui croupissait entre deux allées de la section décoration.

Je n'ai pas pu lui résister.

Je suis en train de me créer un blog complémentaire, pour y transcrire tout ce que mon cahier jaune orange me soufflera à l'oreille.

Histoire de continuer à rêver, un peu. : )

http://cahierjaunorange.blogspot.com

5 février 2009

Poly quoi ?

Je suis de la génération qui est née tout juste avant ou tout juste après (dans mon cas quelques jours seulement après) la tragédie de la polytechnique. Je connais, grosso modo, les évènements, mais je suis de la génération qui sera sans doute scandalisée de voir, dans vingt ans, un film sur la tuerie de Dawson.

Je ne suis pas trop habile avec les messages d'intérêts publics ou les polémiques, c'est pourquoi je serai brève. Je voyais tout de même la nécessité d'éclairer quelque chose, une réflexion qui me vient en tête chaque fois que je lis un article sur ce film - et dieu seul sait à quel point ils abondent depuis les derniers jours !

L'Amoureux et moi éprouvons plutôt un vif désir de voir ce film parce que Denis Villeneuve en est le réalisateur et que nous éprouvons une vive passion pour Maëlstrom, son dernier film datant de bien trop longtemps.

Enfin, je parle en mon unique nom ici parce que je n'ai pas vraiment questionné mon copain sur ses motivations à voir le film, mais le fait est que je n'étais pas née lorsque la tuerie a eu lieu, alors...je ne vois pas dans ma tête où j'étais le soir où j'ai appris la nouvelle, je n'entends pas le témoignage criant de mon amie universitaire qui fréquentait les jeunes femmes tuées, bref, je suis totalement déconnectée de la réalité de la génération qui me précède, qui fut prise d'horreur le 6 décembre 1989 et pour qui la plaie est toujours aussi sensible puisque jamais cicatrisée.

Ce que je m'éreinte à dire en fait depuis tantôt c'est plutôt...je crois que ce film est utile pour tous les jeunes comme moi qui sont dans l'ignorance de ce drame, je crois que ce film est là pour nous montrer avec finesse et justesse ce qui, en photos et en témoignage, n'est que la pointe de ce qu'il est vraiment.

Voilà. Désolée pour ce message un peu brouillon, j'avais besoin de m'exprimer sur la question. Je vais voir le film demain, par ailleurs. Peut-être que mon jugement en sera altéré, qui sait ? J'y reviendrais.

3 février 2009

J'étais une surhumaine.

Mais comment j'y arrivais ?!

Je suis même revenue lire des messages ici pour comprendre comment j'arrivais à m'impliquer partout, avoir des bonnes notes, travailler, sortir, frencher de temps en temps et dormir.

C'est certain que, ok, avoir un chum implique plus d'implication active que frencher de temps en temps, mais pourtant !

Là je suis prise avec une liste de congé énorme, beaucoup de culpabilité et l'impression de devoir laisser tomber deux projets aux seins desquels j'avais envie d'être, par manque de temps : l'Intercollégial de théâtre et l'organisation des Fêtes Théâtrales.

Je suis déçue ! Mais avec la troupe, le cours de théâtre, mon amoureux, ma job, les travaux qui n'arrêtent pas parce qu'on est des artissss , franchement, je ne vois pas comment y arriver sans faire des choix.

Buh. Je me sens grande, je dois être responsable et ça m'énerve. Moi aussi, j'aimerais ça juste faire comme l'Amoureux, des fois, et dire je m'en fous de tout , on s'en va 1 an aux Îles Fidji et on fait de la plongée, let's go bébé, emporte nos brosses à dent, pas besoin de maillot, on va se laisser flotter tout nus dans l'océan !

Mais c'est comme pas ça, la vraie vie.
Comme pas ça pentoute, la vraie vie.
En tous cas, j'y crois pu, à l'aventure, au je-m'en-foutisme, au road-trip non préparé.

Je dois règlée ma vie au quart de tour pour arriver à la même place que tout le monde en même temps, et ce avec presque 3 jours de congé au Collège. Comment j'y arrivais l'an passé avec mes 25-27 heures de cours ? Tabarnack, je dormais quand ?! Je mangeais quand ? Je m'amusais quand ?

Pas que ce soit pas amusant, détrompez-vous, mais, je veux dire, si je m'implique plus que maintenant, quand est-ce que je prends mon temps, le mercredi, pour aller chercher mon Homme au train, qu'il m'amène souper au restaurant de son quartier miteux mais où la serveuse connait nos habitudes et nous fait des beaux sourires, je prends mon temps où pour écouter paresseusement Les invincibles tout collés dans son sous-sol où il fait trop froid avec son chien qui nous vole nos bas ? Hein ?

J'ai croisé mon ancienne meilleure amie à l'épicerie où je travaille, tantôt. Je suis certaine qu'elle ne dresse pas de liste de tâche à faire, elle. Je suis certaine qu'elle ne fait pas tous les concours et les bourses d'études en s'acrochant désespérément au rêve d'être à Montréal l'an prochain, pour peut-être éviter d'avoir mal au coeur en regardant mon calendrier d'avril dans mon agenda.

Je pense que j'ai assez donné avant, je suis pus capable, maintenant.

Fuck off.

Et je m'entraîne quand, là dedans ?
Et mon pacte, et nos promesses, hein ?
J'arrive chez moi crevée, je vais me coucher et j'emmerde mon réveil au matin.

Je veux avoir une qualité de vie malgré tout.

Ahh...ça fait du bien.
Les choix déchirants m'apparaissent moins dramatiques, finalement.

2 février 2009

Bénédiction paternelle

J'sais pas.

Ça m'a fait comme une drôle de boule dans la gorge quand mon père a dit à mon chum " quand t'es avec Amélie, je veux que ce soit toi qui conduise son char, ok ? "

Comme si mon père venait de l'accepter vraiment dans la famille, comme si, en l'autorisant à conduire mon char qui est à son nom, ça voulait vraiment dire en fait " j't'aime bin, je vois que tu prends soin d'elle, continue".

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Ça fait qu'aujourd'hui, pour le cadre de mon cours de théâtre, je crois que j'ai renoué avec l'écriture. Ça fait du bien, ah, ça fait du bien,bien,bien ! Du gros bien pas entâché par l'amour déchirant ou les larmes sur l'encre de mon stylo. Juste des mots qui volent et qui s'entrechoquent, et pleins, pleins d'idées pour le projet final.

Je suis heureuse, vraiment.

Et toujours aussi peu certaine de mon avenir !

On aime ça. ;)

1 février 2009

Ça doit être mon karma.

Ou un signe.

Un avertissement.

Quelque chose comme ça.

Mais en tous cas, ça fait 3 accidents d'auto en 3 semaines et je commence à trouver ça moins drôle que le premier !

Surtout que cette fois-ci, il a fallu la police, les ambulanciers - je n'ai rien mais bon, par précaution... - et une remorqueuse.

En fait je suis surtout chanceuse d'être en vie.

Merci à l'hiver enneigée qui n'en fini plus d'être moelleuse, merci d'avoir sauvé ma petite vie de soie.

Grâce à mon accident, je me suis tout de même sauvée d'une journée à la job - je n'aurais jamais pu trancher de la viande de toute façon je tremblais comme une feuille jusqu'à la fin de l'après-midi quand j'ai eu l'accident à 9hrs30 du matin, et l'Amoureux a accouru jusque chez moi pour faire le prince charmant et me tenir compagnie.

Cela m'a aussi apporté mon lot de remontrances dans tout mon entourage - " si tu meurs, toi tu vas bien t'en ficher mais nous, nouuuuus, on va souffriiiir ! " et un accès privilégié au statut d'accidentée - " Bébé, va me chercher un verre d'eau, je suis accidentééééée ! ".

Trève de plaisanteries, j'ai eu vraiment peur. J'ai freiné trop vite dans une courbe pour laisser passer un 4X4 agressif et voilà, j'ai dérapé et j'ai fais un 360 degré dans une rue hyper achalandée pour atterir dans un banc de neige qui, s'il n'avait pas été là, camouflait des bornes de ciment. Avoir été l'été, j'étais bonne pour des tonneaux, ça c'est sûr. Merci, merci milles fois, l'hiver. Merci la vie.

J'ai senti que je perdais le contrôle de mon véhicule et c'est ça le plus terrible. Je me souviens avoir eu le temps de penser oh seigneur, je vais mourir. Et puis plus rien. J'ai fermé les yeux et j'ai attendu. Même pas capable de voir la mort de face. Mais je crois que c'est un espèce de ....réflexe ? Hein ? De fermer les yeux ? Je sais pas. J'ai eu peur. Pour vrai. J'ai eu fucking peur.

Quand ça a arrêté de tourbillonner autour de moi, je tremblais encore. Je n'ai même pas pris la peine de respirer, j'ai pris mon cellulaire et après quelques secondes, j'ai eu assez d'esprit pour le déconnecter de mon Bluetooth, d'appeler ma mère - Mom, j'ai eu un accident, moi ça va mais je suis sens inverse d'la circulation, viens t'en, ok ? , d'appeler à ma job - Madame ma boss, je viens tout juste d'avoir un accident d'auto, je pense pas pouvoir venir travailler, ok? et finalement d'appeler mon chum, en larmes - Bébé *pleurs* je *pleurs* t'aime * pleurs* je *pleurs* viens d'avoir un accident d'auto ! * sanglots *

Quand il est arrivé après que la tempête soit passée - tempête incarnée avec une justesse époustouflante par mon père, merci pour la génétique, on est tous de bons comédiens dans la famille (je lui ai même crié par la tête que j'aurai du me blesser pour qu'il soit plus compréhensif), l'Amoureux a franchi le seuil de ma porte et tout à coup, j'ai respiré un peu mieux, un tout petit peu mieux. Il m'a prise dans ses bras et m'a transporté jusqu'à ma chambre, je tremblais encore. J'ai dormi là au creux de son torse pendant des heures, à moitié éveillée à moitié rêvant, et après, après j'ai décidé que maintenant, j'allais mieux conduire et que j'allais tout faire pour que cet homme, cet homme qui dort comme un ours dans mon lit en ce moment même si on doit se lever à 5hrs tantôt, pour que cet homme reste toujours mon homme.