3 juillet 2008

Mon coeur est un homard.

J'écris, ces temps-ci. J'écris ailleurs qu'ici et ça me fait du bien. J'écris en lumière, j'écris en pleurant un peu, pour la forme, pour le surplus d'émotion, peut-être aussi parce que je suis dans un violent syndrôme pré-menstruel - ça n'aide certainement pas.

Mon coeur est un homard, c'est le nom de mon fichier. Un homard parcec que mon amour me racontait, ce matin là, qu'il avait mangé ça là où on s'en va en vacances peut-être ensemble, bientôt. 24 dodos !

Quand tes yeux s’accrochent aux miens, c’est comme si je voyais pour la première fois. C’est beaucoup d’émotion pour mon petit cœur habitué aux larmes et aux scènes de rupture, aux déchirures. C’est beaucoup d’amour pour mon corps honteux qui a toujours eu peur de l’été et des piscines, peur des jupes et des camisoles. C’est beaucoup de bonheur, tellement que chaque jour j’ai peur que ce soit le dernier, le dernier des jours heureux, la dernière fois que mon afficheur indique ton nom, le dernier des baisers langoureux, la fin de notre nous fragile et en construction.

J’ai peur que tu te tannes de mes manies, de mes phobies, de mes complexes et de mon enthousiasme débordant qui, je le sais, je le sens, t’énerve un peu – peut-être pas tout le temps, mais quand même. J’ai peur que tu veuilles avoir plus ailleurs, j’ai peur de ne pas savoir comment te retenir, peur que tu partes, peur que ma drôle de famille, mes amies accaparantes et mon constant besoin d’attention finisse par t’effrayer, finisse par te lasser de moi.

« Qu’est-ce que tu fais ? »
« Je te fais l’amour, mon bébé. »


On a eu une journée difficile, aujourd’hui. On en aura d’autres. Je pleurerai encore, j’en suis bien désolée. Je pleure souvent. Ce doit être le bonheur qui refuse encore d’adhérer convenablement à ma peau, ce doit être moi qui réagis mal à lui, comme une réaction allergique. Mais ça se traite, ça, mon bébé. Ça s’apprend, surtout. Ça va aller. Je n’ai pas peur des journées grises, ni des disputes bruyantes, ni des soirées comme ça où je me sens seule et déprimée. Il y a des soleils au fond de mes yeux, je tâcherai de ne pas l’oublier. Je n’ai pas peur d’affronter tout ça, je n’ai pas peur de me mettre à nue devant toi, pas peur de grimper mes montagnes, ni d’arrêter de ronger mes ongles. J’ai envie que tu m’apprennes la certitude, envie qu’avec toi je me sente bien mais que sans toi, je le sois aussi. Je ne veux pas me perdre à travers toi, je veux m’y découvrir, t’y découvrir aussi.

Je ne parle pas d’éternité, je ne parle pas d’avenir, ni de gros projets. Je ne t’ai même pas dis je t’aime. Pourtant oui, oui je t’aime. Je t’aime parce qu’avec toi, parce que quand tu es là, je n’ai plus peur de rien. Avec toi, je me sens belle, ne serait-ce que parce que tu poses les yeux sur moi. Tu m’enveloppes, mon amour. Tu m’enserres et quand tes mains parcourent mon ventre, je me sens toute petite, je me sens mieux. Quand tu m’embrasses, je suis si heureuse que j’en pleure. Je n’arrive pas à voir en moi ce que toi, tu y vois, mais j’y parviendrai. Je t’aime parce que tu as cette façon de me sourire qui me fait sentir si spéciale, je t’aime parce que tu as l’air parfois d’avoir huit ans, et que je trouve ça adorable. Je t’aime quand tu es taquin, je t’aime encore plus quand tu es triste, quand tu réfléchis et que tu laisses tomber ton masque.

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