20 septembre 2008

Cachez ce saint ce que je ne saurai voir !

Parfois je tourne des pages de ma vie sans le savoir, sans même m'en apercevoir. Je ne suis pas en train de me dire continuellement " Tiens, voilà cette étape qui se termine pour moi ! " Habituellement, la rupture est faite, nette et cicatrisée, et je constate ensuite qu'il n'y a pas eu les dégâts escomptés.

Ce fut le cas pour Bruno - mon ex mythique - et c'est le cas pour...le Saint.

Ce night-club où je sortis jadis chaque vendredi durant deux années de façon assidue. Cet endroit où j'ai viré des brosses mémorables, où j'ai rampé par terre, où j'ai faili me faire battre une fois - oui, oui ! - où j'ai pleuré, où j'ai aimé, où j'ai embrassé de parfaits inconnus pour me prouver à moi-même que malgré mes kilos en trop, je pouvais le faire, moi aussi. Ce bar où j'ai bu des centaines de litres d'alcool, où j'ai échappé des verres de Sex on the beach sur les souliers de mes amies, où j'ai attendu dehors des heures dans le froid glacial de la nuit pour y entrer par des soirées trop achalandées.

Ce bar que plusieurs amis et connaissances fréquentent encore assiduement, et où je suis fréquemment invitée. Hey, viens-tu au Saint ce soir ? Ce bar qui, dans mon temps,était l'endroit où aller le vendredi, est maintenant le spot des samedi, délaissé au profit des vendredi Chez Mau', un autre bar où l'on sollicite souvent ma présence.

Cette époque où j'étais la première à être coiffée, maquillée et ivre semble résolue - elle l'est. Je devais sortir à Montréal ce soir ; j'ai préféré rester sagement ici, à faire des devoirs, à écrire sur mon blog quelque peu abandonné, à vaguer sur Internet, en sachant que plus tard, l'Amoureux allait revenir de son spectacle avec son école et qu'on allait dormir ensemble, au chaud, juste bien.

Le changement s'est opéré graduellement, je ne l'ai pas vu venir. Ça coule de source, maintenant, passer des soirées avec Marc plutôt qu'aller me soûler dans un bar. Je n'ai pas envie du tout de faire ça de nouveau. Ça ne me manque pas, mais vraiment pas. C'est étrange, hein ? C'est tellement étrange...

Et je regarde les photos de ces gens à ce bar, soûls, heureux, libertins, et je regarde sur mon desktop la photo de Marc et moi à Old Orchard, sur la plage, le matin, et ... mon choix se fait naturellement, sans dilemme douloureux, sans regrets, sans regards vers le passé.

Cette époque n'est plus, et c'est tant mieux.


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