2 octobre 2008

Morphée

Je dors souvent chez mon copain, ces temps-ci, pour prendre soin de lui, et tout simplement parce qu'avec son accident, il ne peut plus se déplacer chez moi. J'étais toujours mal à l'aise, je dormais mal, je me réveillais le matin aussi fatiguée que la veille, avec des courbatures, à 5hrs AM. Je ne sais pas pourquoi mon corps réagissait comme ça, comme s'il n'était pas d'accord, comme si le pourtant très confortable lit ne suffisait pas à me faire oublier tout le stress et le poids des dernières semaines.

Hier soir, tout fier de lui, l'Homme m'a avoué avoir fait des exercices toute la semaine pour pouvoir se déplacer, se positionner en conséquence, et hum...enfin, pour mettre fin à notre période d'abstinence. Alors hier soir, après ça , je me suis endormie comme un petit bébé, j'ai lâché prise, et j'ai tellement bien dormi, pouah ! Ça m'a fait un bien fou, de m'endormir dans ses bras, comme avant. De me faire réveiller par lui, qui m'enlance. De faire l'amour au dodo et au réveil, deux fois en quelques heures, et de sentir tout son corps emboîté sur le mien.

C'est sûr, ce n'est pas très intime chez lui. Nous deux, ses deux parents, son frère et sa blonde, en plus de sa soeur et son chum parfois, ça commence à faire "du monde à la messe" ! Au moins son lit ne craque pas et nos silences sont bien plus chargés d'amour que des cris d'animaux. Nous ne baisons pas chez lui, nous faisons l'amour. Et ça fait du bien, de me sentir aimée comme ça, après les moments de stress, de peur, de découragement, de pleurs...Ça fait du bien, de me retrouver comme ça avec lui, liés et si près l'un de l'autre. Lui balancer en plein visage que je l'aime et que je ne l'abandonnerai jamais, lui qui pleure de...joie? D'un trop plein de bonheur durable ? Nous construisons notre vie à deux de plus en plus solide, avec l'habileté d'un briqueleur qui comprend son nouveau métier après des tentatives plus ou moins réussies.

Et je l'aime. J'en suis si certaine, ça pop en moi à tout moment, je l'aime de la tête et du coeur. Je l'aime. Et ça fait du bien, ça aussi. Une certitude ancrée en moi, une certitude qui me fait avancer avec lui dans mon ombrage, une certitude, enfin. Depuis le temps ! Je n'ai pas peur qu'il me quitte ce soir, je n'ai pas peur qu'il me trompe, je n'ai pas peur qu'il me rejette. Même si parfois je dois lutter contre les mauvaises habitudes du passé, ce n'est plus trop dur de les relèguer à mon tiroir L'Ex dans les confins de ma mémoire. Je souris en naviguant sur le Facebook de ce dernier, parce que même en me forçant beaucoup, je n'arrive plus à me souvenir pourquoi je l'aimais. Et même en relisant vieux blogs et textes, je n'y arrive plus. Et je suis heureuse.

Et j'aime.

Et rien ne pourrait être plus beau que cette certitude où je suis enfin arrivée.

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