26 octobre 2010

Camoufler le maussade

Il fait froid dans mon appartement et même mon coeur est pas assez chaud pour réchauffer toutes les pièces. J'ai tout le temps un peu froid et je sais pas si c'est la pluie ou juste la vie mais je sais pas comment faire pour que mes orteilles dégèlent.

Avec l'homme-magique ça va, ça vient, je doute, j'ai peur, je n'ose pas, ou j'ose trop. On est aller voir notre spectacle de Joseph Arthur, c'était wow, vraiment totalement wow. Le chanteur, il peignait une toile en chantant une superbe chanson et je sais pas, ça m'a émue je pense, j'ai pleuré. C'était la première fois que quelque chose comme ça m'atteignait autant. La lumière, les couleurs. Je deviens sensible à ce genre de choses-là.

Après, on est retourné chez moi avec des amis qui sont venus nous rejoindre. On était soul, ben oui. On a parlé tellement longtemps, « tu sais Amé la première fois que je t'ai vu, je savais que ça allait fonctionné parfaitement toi et moi. » Je souriais, ma robe noire et blanche remontait contre mes cuisses mais c'est pas grave, j'avais les dents mauves et la tête pleine d'étoiles. Il sent tellement bon, une odeur comme pas banale, une odeur que je connaissais pas avant. Il s'est collé tout contre moi, il a fermé les yeux, « je fais juste vivre, là. » Les autres me faisaient des grands signes, non, non, c'est pas grave si on a pas frenché, laissez-moi juste profiter de ça.

Finalement, il a été malade. Dans mon lit. Du vomi fushia. Je sais pas encore si je dois trouver ça drôle ou pas, mais sur le coup, j'ai ri beaucoup et longtemps.

Hier soir, après le cours, on a été prendre une bière avec des amis au Grimoire et comme ça fini toujours comme ça avec des gens de théâtre, on a fini par parler de la vie avec un grand v, même si on connait pas ça tant que ça, la vie, tsé. On parlait du couple, de l'engagement, et en prenant une gorgée de bière, « je sais pas si je crois au couple. je pense que je suis plus pour l'amour libre. je veux dire, ça me semble impossible de rester toute sa vie avec une même personne, tout le monde a des choses à m'apporter, je sais pas si je pourrais me contenter d'une seule fille, genre, tout le temps. »

C'était juste de la théorie, parce que « j'ai jamais été en couple, jamais vraiment été amoureux, peut-être que je vais changer d'idée quand ça va arriver ! » mais moi ça m'a fait comme une enclume dans la poitrine. J'essayais d'objecter, « mais, là...voyons » et c'est tout ce qui sortait de ma bouche, des larmes dans la gorge, j'ai pris une gorgée à mon tour et je me suis intéressée à la texture de la table en bois cheap.

Une autre fille est revenue à la charge en me demandant pourquoi j'étais pas d'accord, et « je sais pas. je veux dire...je sais pas. pour moi c'est ça le propre d'un couple, toujours se renouvelle, s'apporter sans cesse des choses, et puis la passion...je sais pas. je suis pas un bon exemple je pense. »

Olivier ri un peu, « je connais la situation avec ton ex mais...mais ton ex, Amélie...je veux dire, c'est sans appel. Je peux pas croire que tu ailles penser deux secondes lui laisser une seconde chance. C'est tellement une réaction de marde. Si l'apparence est plus importante pour lui, that's it. Ça ne pourra jamais fonctionner. Je comprends pas comment on peut être blind by love. ça me dépasse. »

L'art de se sentir conne. Vraiment conne. Je balaie l'air de la main, « non non c'est un peu plus compliqué que ça, dit comme ça c'est sur que ça a l'air niaiseux mais... » , et je n'ai plus d'arguments. Il pose sa main sur mon épaule, « c'est pas grave, je dis pas ça pour que tu te sentes mal, je dis juste que...je comprends pas pourquoi tu te fais du mal comme ça. »

Le chum d'une amie qui sort un jeu de cartes, « bon je vous fais des tours ok ? » , merci merci merci, on a joué au pool aussi, on les a battu.

Rendu au métro, chacun de son côté de la ligne verte, on se faisait des mimes et des charades en criant, on riait, quand le métro est arrivé en même temps chacun de notre côté de la ligne verte, on s'est fait des bye bye jusqu'à ce qu'on se voit pu.

J'ai marché dans Hochelaga avec un peu plus de lourdeur que d'habitude, Karkwa dans mes oreilles. Mon cellulaire a sonné, c'était Marc-André. J'ai pas répondu.

2 commentaires:

Amélie a dit…

Karkwa c'est parfait pour l'automne, ça enveloppe juste comme il faut.

Moi aussi je traîne un drôle de froid, ces temps-ci. Je sais pas trop pourquoi. Mais je nous souhaite que ça passe, la belle Amélie.

Stella a dit…

Faudrait vraiment que je connaisse des gens de théâtre moi pour avoir ce genre de conversation tout le temps! ; )