3 octobre 2010

Les soirs, les dimanches

(je l'ai publié aussi sur hochelanuit mais je sais pas si on est vraiment lu là-bas alors je publie ici aussi)


J'ai toujours de la difficulté avec les dimanches soirs, quand mes parents viennent me reconduire à l'appart du bonheur, quand je retourne dans ma routine, loin de ma bulle campagnarde, quand je suis toute seule face au ménage à faire, au lunch à préparer, aux travaux à continuer, quand la coloc est partie chez son nouveau prospect et que les amis-lumières retournent dans leur appart à eux après Occupation Double, je suis couchée au milieu de mon immense lit et je tourne en rond, je cherche je ne sais pas quoi mais je cherche quand même, je sais pas si un jour je vais me trouver.

Des fois, la voisine vient me voir, elle se couche dans le grand lit et on parle, avec des épisodes de Buffy sur la petite télé, juste pour couvrir un peu le silence. D'autres fois, je mets du Sara Bareilles et je danse dans le grand corridor, la perruche est morte alors je peux pas lui offrir mes performances vocales comme avant et je pense que ça crée un petit vide, je vais aller voir sur Kijiji si quelqu'un aurait pas une perruche à donner.

Je m'ennuie de lui dans ces moments-là, je m'ennuie comme c'est difficile à écrire, comme je l'ai trop souvent écrit avant, quand c'était plus clair, mais en fait ce l'est pas moins, ça devient juste monotone, toujours s'ennuyer des mêmes choses. Je pense que plus le temps passe, plus je m'ennuie de choses inusitées, comme l'odeur de son shampoing sur mes oreillers, comme de la manière dont il tenait le journal entre ses mains, comme ses épaules pleines de taches de rousseurs, le goût que ça avait, quand on s'embrassait, j'ai jamais trouvé de mots pour m'en souvenir autrement que physiquement, enfin...

Ça mène nul part. Il dort dans un grand lit avec cette fille plus jolie que moi, plus mince, plus ordonnée, j'ai tout gâché et ça me donne envie de soupirer vraiment fort, vraiment vraiment fort. On est en octobre et je sens que j'ai novembre en pleine poitrine.

Heureusement que demain, le théâtre, les rires, les amis-merveilles, l'odeur d'Hochelaga le matin quand on se réveille, le thé à l'orange, les lunettes de mon prof et son tatouage aussi, le chlore des cours de monopalme, ça va bien aller mais ce soir, oui, j'avais envie de replonger dans ce qu'on a été.

2 commentaires:

Alexe a dit…

Vraiment Amé, ça me frustre quand tu dis que TU as tout gâché. Tsé, dans la définition même du mot couple (En tout cas, j'imagine que c'est dans la définition !), il ya le mot «deux». Tu peux pas être un couple toute seule Amé.

Tu as fait des erreurs, c'est certain, tu es humaine ! Mais lui aussi en a fait (et tu sais très bien que je pourrais écrire loooooongtemps là-dessus, lol).

Donc, ne t'en veux pas et surtout, ne met pas tout le blâme sur toi. Tu as réussi tellement de choses SANS lui que ça vaut la peine de t'aimer comme tu es. Fuck him, fuck tous les autres, l'important, c'est toi-même.

Anonyme a dit…

Je suis tombée sur ton blogue par hasard et je trouve que tu écris très bien. Si tu es sérieuse pour ta recherche de perruche, mon amie cherche justement une famille d'accueil! ;)
Je pourrais t'écrire en privé pour plus de détails!
Bonne journée!