18 février 2008

Autobiographie d'une idylle rêvée

11 janvier 2008, quelque part au milieu de la nuit, j'avais besoin d'éclaircir le tout, de faire le point sur mes attentes amoureuses démesurées.


Les grandes histoires ne commencent pas toujours avcec des grands évènements, ni en faisant de grands fracas. Il me semble que pour moi, l'importance que prendra un évènement dans ma vie est rarement proportionelle au dégré d'envergure qu'il aura au départ. J'ai noué de solides amitiés à partir d'hasards et de présence au bon moment, au bon endroit. J'ai vu des personnes spéciales, ou du moins le croyais-je, s'éloigner ou ne jamais graviter autour de moi alors qu'à notre première rencontre, de par les circonstances souvent palpitantes ou incroyables, je me disais qu'ils allaient assurément devenirs des acteurs cruciaux de mon existence.

J'aimerais vous raconter une belle histoire d'amour à faire frémir les coeurs, à faire rêver les filles seules et même celles engagées. Mais je ne peux pas, parce que notre histoire n'est pas celle que convoitent les éternelles romantiques. Il était une fois une fille et un garçon qui se plaisaient bien, et puis, voilà. Je n'avais pas envie d'un amour impossible ou d'une passion déchirante - j'ai assez donné dans le mélodrame, merci. Je voulais que les seuls coeurs qui frémissent, ce soit les nôtres. Parce que ce serait notre petite histoire à nous et que cela suffirait.

Pas envie de perdre mon temps à soupirer, couchée en boule dans mon lit, à me demander s'il m'aimait ou pas, s'il allait m'appeler ce soir ou si mon téléphone resterait obstinément muet. Non, j'avais envie et besoin d'une belle simplicité qui avait manqué à toutes mes relations précédentes. Envie d'un garçon qui prendrait plaisir à me voir et qui serait aussi heureux sans moi. Envie non pas de prendre la vie à la légère, mais plutôt de la laisser filer comme elle passe ; j'ai toujours cru en elle, je voulais lui laisser la chance de me prouver que ma foi aveugle avait raison d'être.

Je n'avais pas envie d'être amoureuse comme ça, en claquant des doigts et en tendant les lèvres. Je voulais le devenir un peu plus chaque jour, à chaque moment partagé. Tant pis pour les je t'aime qu'on distribue à tout vent, sans savoir si notre amour est assez fort pour les supporter. J'allais rationner les miens et attendre, profiter des matins tranquilles et des nuits endiablées.

Je voulais des sourires complices, du soleil dans les yeux, des fous rires incontrôlables en faisant l'amour, de la joie tangible ; je voulais plus qu'un amoureux, je voulais un ami. Un garçon à qui je pourrais tenir la main en ville et qui ne broncherait pas, à qui je ferai écouter de la musique et qui s'y intéresserait. Un ami d'amour que j'embrasserais comme je mange des framboises - gloutonnement.

J'avais été si triste si longtemps que la redécouverte du concept fondamental du bonheur me rendait heureuse à elle seule. J'avais besoin d'un complice qui voudrait bien faire partie de mon bonheur nouveau, pas de l'éclipser, ou pire, vouloir lui suffir en entier.

Plus envie d'être jalouse. C'était vital ; désormais, j'allais accoder une confiance sans bornes à mon amoureux, après mêtre assurée que je pouvais le faire, que je n'allais pas ramasser mon petit coeur en miettes quelques pages du calendrier plus tard. Plus envie d'aller voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs, dans les moments de sécheresse, j'allais arroser minutieusement la mienne, y mettre plus d'efforts.

On riait de mo i. On disait que cette conception de l'amour était trop moderne et peu partagée. Tant pis, répondais-je à chaque fois. Tu risques d'attendre longtemps, répliquait-on.

Ce n'était pas grave. J'allais attendre le temps qu'il fallait pour trouver l'homme qui aimerait la cuisine thaïlandaise, aller au théâtre et se laisser bercer par la voix chaude de Damien Rice, toute ma vie s'il le fallait ! Des candidats ?

Mais je n'allais plus me contenter d'hommes de passage, d'en attendant, d'il n'y a pas mieux pour l'instant. J'avais eu trop de demi-portions qui jallonèrent ma vie, maintenant c'était tout ou rien.

Parce que j'étais très bien seule, c'était ça, la vraie nouveauté, l'inédit. Je ne ressentais plus le besoin criant de trouver l'homme de ma vie. J'avais la sordide impression d'avoir déjà rencontré celui qui aspirait à ce titre et, même si je l'avais aimé du plus vrai amour que je pouvais ressentir, à la limite de l'insupportable, nous ne pouvions pas rester ensemble. C'était tragique et très dommage, mais j'avais accepté que jamais nous n'allions nous marier et vivre heureux pour l'éternité.

Alors faute d'être à la quête de l'homme de ma vie, j'en cherchais un qui allait s'accomoder à moi, à qui j'étais, à mes défauts et mes trop nombreuses imperfections, et qui allait se réjouir du reste.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est précisément mon dilème.
J'ai été 3 ans avec la même fille, et c'était simplement bien,suffisant comme tu le dis.

Mais je ne suis encore qu'un jeune adulte bourré d'illusions, j'ai le temps de me pêter la gueule... laissé moi aller la chutte va être pissante.

Jo.

Amélie a dit…

Je suis un peu paradoxale dans mes propos, parce que je rêve aussi d'une passion déchirante et d'un amour foudroyant. Il faudrait que je me penche sur la question.

Merci d'être passé ici ! : )

SAndrine a dit…

Je comprends tout à fait ce à quoi tu fais allusion. Autant pour l'amour avec qui c'est rendu impossible de rester que pour le reste... Reste que j'ai eu l'impression de vivre, mais finalement... non.


Pourtant, ça aurait été bien.

Amélie a dit…

Quand je pense que 6 mois, j'ai exactement l'impression de commencer à bâtir quelque chose avec un garçon qui a exactement, mais dans tous les détails près, le profil de cette idylle rêvée que je décris.

Wow.

Amélie a dit…

6 mois plus tard, jour pour jour, même ! ;)