27 avril 2008

Where is my mind

Je me le demande, là, tout de suite, maintenant.
J'ai croisé mon ex à la banque, la semaine passée.

À la banque,tsé.

On s'attend à croiser son ex partout ; à l'épicerie, dans un bar, au Cégep, au Dairy Queen, au sex-shop,fuck,mais pas dans une banque.
C'est à l'image du drôle de duo que nous formions, je crois.


C'était pendant ma semaine infernale des Fêtes théâtres, où j'étais une vraie boule de stress.
C'était bizzare.
Genre, une fissure dans l'espace temps.


J'ai jamais arrêté de pousser une porte si vite que celle qui s'est ouvert sur lui, cet après-midi-là.


Ahhh...salut.
Salut. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Ahh bin euhhh un petit problème avec mon compte, j'avais pu d'argent,héhé! Toi ?
Je viens voir ma meman.


J'aperçois Meman en question, qui n'a jamais pu me blairer. Sourires polis, je l'emmerde.
On reste planté comme des céléris figés dans du fromage Cheez-Wizz.
C'est vraiment la comparaison qui m'est venue en tête.
J'ai souri, pour vrai cette fois.


Soudain, des bras qui s'ouvrent, ma bouche qui blablate comme d'habitude, et soudain, soudain, ma tête contre sa poitrine, exactement là où j'avais pris l'habitude de déposer un petit baiser sur ses chandails quand il me serrait fort comme il le faisait à l'instant même.

Je ne l'ai pas fait, je me suis censurée.


C'est bien fait quand même la vie.
J'étais dans les seuls bras au monde où j'avais envie d'être depuis le début du festival, et par un pur hasard. Ce gars s'est toujours trouvé sur ma route aux moments où j'en avais le plus besoin, cette fois-là ne fait pas exception à la règle.

T'as l'air stressée, t'es sûre que ça va?
Moui, j'avais besoin d'un câlin je pense !
Héhé, t'as pas changée !

Pourtant oui, et tellement !
Mais ça, il le sait pas.
Il ne s'en préoccupe pas trop.
On se croise, on se perd, on se retrouve.
Se retrouve-t-on réellement ?
On se tient la main pendant quelques secondes, pour ne pas oublier qu'on est là l'un pour l'autre, et on repart chacun avec son destin sur les épaules, un peu moins accablé par la vie, peut-être.
Ouais,sans doute.

Ça te dirait, d'aller prendre un café ?
Ça paraît que t'étudies en Arts et Lettres, toi ! Prendre un café, haha ! C'est typique, avec le foulard.
Va chier. : )
Je bois pas de café, et toi pas de bière, on est mal foutu.
Je bois de la Boréale blonde, maintenant, merci !
Arts et Lettreuse, tsss !

Pas de oui, pas de non, pas de froissement d'orgueil ni de blessure à l'âme.
De l'évitement ?
Oui, peut-être. Mais il a toujours évité de voir ce qu'il y avait entre nous, ça ne fait pas changement.

On se parlait sur MSN.
Il est parti écouter un film et moi, techniquement, je fais des travaux de fin de session.
Après un silence radio, une idée.

Amélie dit :
On pourrait toujours aller au Dairy Queen.

Je pratique le on verra, maintenant. On verra où la vie nous emportera. On verra s'il acceptera ou non, on verra si après, il dira toujours que je n'ai pas changé. Depuis lui, j'ai parcouru des kilomètres à la recherche de celui qui me le ferait oublier pour finalement comprendre que j'étais la seule qui puisse le faire.
Maintenant que c'est fait, j'ai comme une envie irésistible de tirer la queue du diable, pour voir.

0 commentaires: