14 octobre 2007

Fucking cours de Jeux Littéraires

T'en voulais de l'authenticité, mon Pierre-Luc, t'es servi !

C'est même QUÉTAINE, en prime !


Correspondance Jeux Littéraires - Lettre 1


" J’ai recommencé ma lettre cent fois plutôt qu’une, parce qu’il me semblait que ce n’était pas ça. Ce n’était pas ce que je voulais te dire, je ne veux pas t’accuser ou te blâmer, parce que toutes les deux, nous sommes aussi coupables l’une que l’autre.

Je t’avoue que ma vie, ces temps ci, file à cent milles à l’heure. Je ne vois pas les jours passer : j’ai le nez dans mes livres ou je dors, ou parfois les deux en même temps. Je commence à m’adapter à mon nouveau rythme de croisière, à gérer mieux mon temps, mais tu sais comme moi que je n’ai jamais été très organisée, alors je cours et je m’essouffle, quand il serait si simple de faire autrement, pour faire changement.

Je t’avoue aussi que je ne vais pas très bien. Je suis triste, je ne sais pas si c’est l’automne qui pèse sur mon moral, ou mon moral qui justifie sa chute par l’automne, mais il reste que j’ai le cœur gros. Tu sais, le bonheur, ça va, ça vient, mais souvent, ça ne reste pas. C’est probablement moi, le problème, dans l’équation. Je pense trop, je parle trop, je devrais apprendre à me taire.

Et je m’ennuie. Je regarde derrière avec nostalgie. Moi qui était si impatiente, avoir dix-huit ans, quel miracle, quel don de Dieu, il était certain qu’un Dieu quelque part existait s’il avait créé la majorité et qu’il s’apprêtait à me l’offrir !

Foutaises.

Je ne sais pas ce que je lui offrirai à mon tour pour revenir en arrière, pour retourner avec toi à l’aube de notre enfance déambuler dans notre quartier où on régnait, dictatrices des temps modernes. Pour sauter sur le trampoline et rêver du jour où finalement, on aurait dix-huit ans.

C’était si loin, ce n’était pas demain, je croyais secrètement qu’on resterait toujours comme ça, j’étais naïve, c’était avant de le connaître, avant que tu n’en connaisses un aussi, avant que tout change sans qu’on ne le sache vraiment, avant qu’on ne dérive chacune à bord d’un navire différent.

J’ai besoin de croire en toi et moi, j’ai besoin plus que jamais de pouvoir compter sur toi, dans les moins bons jours comme dans ceux où tu croiras que maintenant, je peux continuer sans toi. Parce que je ne peux pas. Je veux partager avec toi mes peines mais surtout mes joies. Tu ne crois pas que le fossé entre nous, c’est nous qui le creusons un peu plus chaque jour ?

Petite sœur, je t’aime tant… "

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