2 mai 2010

Je suis arrivée dans le Tim Horton comme une princesse.
Je sortais du théâtre, j'étais en robe, bien coiffée, bien maquillée.
Il était tout petit dans son manteau d'hiver même s'il faisait chaud, trop chaud pour un manteau d'hiver, mais je me suis pas aperçu qu'il faisait chaud, j'ai froid tout le temps.

On a commandé, un thé miel & citron pour moi, un grand café avec quelques beignes pour lui. J'ai souri.

Le toaster faisait crissement du bruit et c'était agressant mais comme Minou et moi on a un monde à part quand on est ensemble, ben, on s'en rendait pas vraiment compte.

On a parlé longtemps de tout et de rien. Il avait un stage de clown en fin de semaine, on badinait, je lui racontais la pièce que je venais de voir, lui celle qu'il avait vu hier, sans entrer dans le vif du sujet. Puis, tout d'un coup, fuck man, pourquoi t'es gentille avec moi ? Pourquoi t'es encore là ? J'agis toujours comme le pire des salauds pis toi tu restes là ?

Esti que je le sais pas pourquoi je reste là, comme si l'amour c'était pu un argument valable tout d'un coup. J'me suis sentie tellement...fatiguée. Et ça a du paraître, parce qu'il a mis sa tête entre ses mains et qu'il marmonnait des insultes à son égard. Je sais pas pourquoi je reste là, Minou. Je peux pas m'en empêcher. Tout le monde me dit que tu changeras jamais, que si tu m'as laissé une fois t'aurais pas de scrupule à le faire encore, et encore, et encore, pis fuck, moi, je comprends rien, je reste là, je peux pas m'empêcher de vouloir te rendre heureux parce que si t'es heureux, je suis heureuse, et là je le vois que t'es pas heureux, ça me brise le coeur, je suis crissement mal faite, hein ? J'aimerais mieux pouvoir m'en calisser, honnêtement.

Il secouait toujours la tête,toujours toujours la tête, tsé quand Emilie va partir en juillet, on va enfin avoir la paix, on va pouvoir être ensemble, on va...

J'ai levé la main. Stop. Il m'a regardé avec un drôle d'air. Si tu comptes être avec moi du 1er juillet au 23 août, jusqu'à ce qu'elle revienne, si tu comptes être avec moi pour ensuite retourner la voir aussitôt qu'elle va revenir, sous prétexte qu'elle est plus mince, ben oublie ça immédiatement. Je le supporterai pas, Minou, tu comprends ? Des fois j'ai peur de me briser complètement et je sais qu'avec ça, ça serait...tsé, le summum, là, fuck. Plus que ce que je peux endurer.

Il a haussé les épaules. Je sais pas ce qui va arriver à son retour, je peux rien promettre.

J'ai pris mon sac. C'est vraiment dommage, parce que c'est justement de ça dont j'ai besoin. Des promesses. Des véritables promesses. De la confiance, genre. De l'assurance.

Il a voulu me retenir, Mais toi, t'es parfaite, c'est ça ? Toi tu doutes jamais ?

J'ai souri. Je doute pas de moi. Je doute pas que je t'aime.

Il s'est refrogné. Dis pas ça, Amé...crisse.

Il comprend rien. Tu comprends rien.

Et je suis partie.

Oui, vraiment, ne pas le voir de l'été, c'est une excellente décision.

3 commentaires:

Gab a dit…

Tiens-là, cette décision. Même si tu ne peux vivre avec et que tu ne peux vivre sans.

Ça pas de bon sens se torturer comme ça, surtout que ça finit jamais bien, vos rencontre.

Anonyme a dit…

Ça suffit Amélie... Ne le revois plus! C'est de la torture...

Miss C a dit…

Ne pas le voir, oui, ça te fait mal... Mais le (re)voir te fait plus mal encore...