15 avril 2010

Hier encore

J'ai vu mes anciens beaux-parents hier. Ils étaient en voiture, ils ont passé devant moi, j'ai baissé la tête un peu, mais je savais bien qu'ils reconnaîtraient la voiture. J'allais justement chercher Minou, on allait s'assoir un peu au bord de l'eau, tu peux venir chez moi si tu veux, mes parents sont pas là. J'ai flatté le petit chien qui,excité, a grafigné la peinture de ma voiture et mes mollets. Faut croire qu'il me reconnaissait, le petit cabot. J'imagine que lorsque tu lèches la face de quelqu'un pendant un an et demi à chaque matin, ça vient à créer des liens.

On a parlé de cet été, encore et encore, on a retourné tout ça dans tous les sens inimaginables, je vous jure. Faut créer une belle chimie, faut vraiment arrêter de se disputer tout le temps. J'ai grimacé. Arrête de jouer au gars heureux pis ça va bien aller. Il a grimacé à son tour. Mais, des fois, je suis heureux.

Je suffoquais. J'ai crié. Longuement. Longtemps. Des mots durs, il a baissé la tête à son tour, et moi je rougissais de colère. Une semaine ça va pas bien tu reviens pleurer contre mes seins en me suppliant de maigrir, après je sais pas, vous devez baiser mais après c'est le bonheur, alors je compte sur mes doigts le nombre de jours avant que tu ne reviennes me voir en larmes et en me suppliant. Sérieux Minou, je suis pu capable, sois tu sors de ma vie complètement, sois tu arrêtes de faire comme si vous viviez une histoire idyllique toi pis ta crisse de folle prétentieuse.

Il a rien dit. Je l'ai fixé. Je pense que je l'ai blessé. Ça vaut bien pour toutes les fois où il m'a fait sentir comme ça. Moi je joue jamais avec toi, je sais pas pourquoi tu te sens obligé de mettre ce masque-là quand on est ensemble.

Il a haussé les épaules. Je le porte à longueur de journée, à longueur de semaine, ce masque-là, comme tu dis.

J'ai démarré la voiture. Ça semble pas peser trop lourd puisque tu t'entêtes à rester là...

Son cellulaire a sonné, sa maman, tu es avec Amélie ?! Invite-la à souper, c'est ma fête ce soir, oh, je t'en prie !

Il m'a regardé de biais, j'ai secoué la tête. J'ai articulé sans parler travail de session et il a dit que non,non, une autre fois maman, ok ?

Quand je l'ai déposé chez lui, j'ai fait des grands signes de main à sa mère par la fenêtre et je me suis dit qu'une grosse partie de mon coeur était resté dans cette cuisine-là, avec sa mère fragile et tous nos éclats de rire.

Crisse que je m'ennuie.

Et le soir, je faisais des travaux dans un Tim Horton, il faisait frette, le monsieur à côté de moi puait, il était 23 heures et j'ai texté à Minou, sacrament, veux-tu ben me dire où est-ce que j'ai gaffé pour me ramasser ici, à ce moment-là de ma vie ? Je comprends pas. Il m'a répondu déroule ton rebord, on sait jamais.

J'ai ri, et j'ai gagné un beigne.

Je cherche encore l'interprétation de ce signe.

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