La malédiction des fins de session

Surtout les fins de session avant l'été.

L'an passé, une prof qui me donne tout juste la note de passage dans un travail où je me suis livrée à corps et âme pour un cours sur la sexualité humaine et l'acceptation de soi.

Cette année ?

Y'est arrivé un drame dans mon groupe de théâtre. Je m'étendrai pas sur le sujet, j'en ai assez parlé et j'y ai assez pensé. Une fille du groupe s'est mutilé de façon disons violente dans le café étudiant, le soir de notre deuxième représentation - qui a été annulée.

On a pensé jusqu'à très récemment que c'était une tentative de suicide, mais apparemment...que non. De la mutilation. Se poignarder le sein gauche dans un café étudiant, c'est désormais de la mutilation. Anyway. Fuck off.

On a tous été vraiment ébranlés par la situation, et j'avais un cours de randonnée avec elle le lendemain matin. Les intervenants m'assurent que je peux le rater sans aucune conséquence si je n'ai pas envie d'être bombardée de questions mais je décide tout de même d'y aller, c'était un examen de 20 minutes de marche à pieds.

Finalement, je réalise bien assez vite que je n'aurai pas dû. Car voyez-vous, dans ce cours, il y a ce petit spécimen de filles que j'appelerai globalement les filles de techniques. Les filles de techniques, je les juge sans vergogne depuis le début de mon arrivée au Cégep, mais je me suis toujours sentie un peu coupable de le faire. Après tout, elles...elles sont des personnes comme les autres. LE CROYAIS-JE !

Je suis là, bouleversée, et je marche dans la gravelle en pensant aux évènements d'hier, avec la bénédiction de la prof qui comprend mon malaise et sans que je ne sache trop ce qui arrive, on me dit que c'est fini. Bon. Tant mieux. Je prends mon pouls, je m'en fous, je veux juste partir d'ici, s'il vous plait.

Et là, la fille de technique infirmière qui dit, tout haut, la grosse a pas fini ses quatre tours. Hein ? Bin là, ok, je peux marcher encore! Je suis désolée, je sais pas, j'ai pas vu, je m'en fous, laissez-moi partir, pitié. Non, non, ça va, me dit la prof, ça va. Ça concorde.

Je m'en vais enfin, trouvant le tout plutôt incroyable venant de la part d'une personne qui étudie pour devenir infirmière, qui se doit d'être dévouée, d'être altruiste, de comprendre le malheur des autres et d'être sensible à ça, je veux dire, elle va avoir à dealer avec ça tous les jours plus tard, fuck, c'est la moindre des choses...

Bin j'ai eu un gros zéro dans l'examen de marche. Zéro fucking pourcent alors que j'étais zéro fucking pourcent là, et qu'on m'avait assuré que ça n'aurait pas d'incidence sur la note, ou sur mon cours, que je pouvais partir à tout moment, blablabla.

J'me suis crissement donnée pour ce cours-là, je m'entraîne à la maison, j'ai toujours fais les randonnées obligatoires au lieu d'aller m'échouer au Dairy Queen pour le reste de l'heure, je suis en train de faire un travail de 20 pages sur mon expérience dans les cours d'éducation physique du Cégep ET JE VOULAIS VRAIMENT AVOIR UNE BONNE NOTE DANS CE COURS-LÀ C'ÉTAIT CRISSEMENT IMPORTANT POUR MOI !!!!!

Je sais pas c'que je vais faire encore. J'hésite entre écrire publiquement sur Facebook que je lui souhaite d'attraper la grippe A durant son prochain stage à l'hôpital ou juste prier pour que mon travail impressionne la prof et que je puisse avoir minimum 60%. Là,là, je veux juste aller à l'université. Calissez-moi patience avec le Cégep pis les criss de niaiseries d'enfantillage de caliss, j'veux juste m'en aller de là, tabarnack !!!!!

Demain, 7hrs, je vais être en train de monter les marches du Cégep pour la dernière fois, je vais dropper le film que j'ai loué au club vidéo du maudit Cégep dans la boite, dropper mon dernier travail à vie dans le pigeonnier de la prof, vider ma case avec mon chum si jme souviens du numéro de cadenas pis après, après ?