17 février 2010

Ma semaine avec Minou (4)

Bon, bon. C'est Émilie, bon, bon. C'est pas comme si je m'y attendais pas. Elle bombarde sa page Facebook de photos de Minou, Minou clame sur tous les fronts que ça va don ben bien leur couple, l'Ami Commun ne cesse de me dire tu devrais vraiment passer à autre chose, tsé. Je crois que c'est ce qu'il essaie de te dire, l'invitation implicite à passer à autre chose.

Alors c'est pourquoi, avec une voix presque pas hystérique, je lui ai dis mais répond, voyons ! Gêne-toi pas...

Son drôle de sourire s'est figé. Ouin, tu as raison, je devrais l'appeler...je voudrais pas qu'elle se pointe au théâtre, ça serait un peu trop...rocambolesque.

J'acquiesce, en effet, en effet !, attendant patiemment qu'il m'ouvre la portière. J'étais déjà en train de songer à quel message haineux je viendrais poster ici, quand il a dit, d'une manière...tellement...désinvolte, je sais pas quoi lui dire, tsé. Je peux pas décemment lui dire que j'ai envie d'être avec toi, ce soir, pis pas avec elle.

C'est sûr que vu sous cet angle-là...

Alors on s'est assis dans ma petite voiture, dans une promiscuité trop importante pour que je sois réellement confortable avec le fait que Marc s'apprêtait à téléphoner à sa nouvelle blonde juste sous mes yeux - et sous mes oreilles. Soyons réalistes : même si j'avais essayé de toutes mes forces de ne pas écouter, c'était...tsé, plutôt impossible.

Il faisait froid, mon pare-brise se buait doucement et on faisait de la boucane avec nos souffles. J'ai texté à Claudine, fuck, je l'aime encore tellement. Marc s'est confondu en excuses puis il a pris son cellulaire, làlà...j'aime pas ça mais je vais mentir. Coupe la sonnerie de ton cell, pis parle-pas.

Don't worry, ça m'avait pas vraiment traversé l'esprit.

Minou - Allo, Émilie ? Ouin...c'est moi. Ah ben je voulais juste te dire que finalement je suis fatigué, je suis dans le train je retourne chez moi, j'irai pas voir la pièce...

Je lève les yeux au ciel. Il est crédible, en plus ! Maudits soient les comédiens. Il me fait un charmant sourire en plus, avec une petite grimace. Mais je m'en fous, honnêtement. Qu'il lui mente, qu'il la niaise, qu'il soit méchant ou idiot. Je m'en fous. Je suis juste bien, dans notre petit nid de métal, à l'abri du froid mordant parce que deux corps dans une minuscule Accent, ça fini par devenir un peu chaud.

Je texte à Claudine, Esti, il ment à sa blonde pour passer du temps avec moi ! et vingt secondes plus tard, en même temps que mon récit bascule vers quelque chose d'absolument inimaginable, Claudine a répondu Fuck him, pour de vrai Amé. Fuck him. Laisse-le là pis va t'en.

J'aurai peut-être du faire ça.
Parce que anyway, peu importe ce que vous vous imaginez, c'est sûr que ce qui s'est passé, c'est pire encore que tous nos scénarios.

Même les plus rocambolesques.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

La suite, la suite, la suite !!!

Anonyme a dit…

Pis après? Qu'est-ce qui s'est passé???

Gribouillis a dit…

BEN LA! La suite, criss! Franchement!!!