5 novembre 2007

La carapace

J'ai réalisé un truc très bête, tout à l'heure.

Je ne ressens plus d'émotions négatives.

Je veux dire, n'importe qui aurait ressenti un petit pincement au coeur en se faisant dire de s'éloigner de son ami-amour, parce que les gens jasaient beaucoup trop et que les rumeurs se répandaient joyeusement - je vous emmerde par ailleurs si vous y avez contribuer.

Non,vraiment, même mes amies les plus terre à terre se seraient senti moche l'espace de quelques secondes.

Mais plus moi.

Avant, je me serai répandue moi aussi en larmes, en mots, en pathétisme ici-même, sur mon blog qui comprenait tout bien mieux que les âmes charitables qui tentaient d'éponger ma gross pe-peine.

Mais plus maintenant.

C'est à cause de Bruno, assurément. Mon oncle thérapeute m'a déjà dis qu'après avoir eu atrocement mal, on cesse d'éprouver ce genre de déception amoureuse. On cesse d'espérer, on voit la vie un peu négativement : il ne me sert à rien de m'attacher profondément puisque d'une façon ou d'une autre, ça finira par faire mal.

Je ne sais pas si c'est vrai, mais je sais que présentement, je ne ressens rien. Pas un tressaillement, pas un pincement au coeur. Un haussement d'épaule, tout au plus. Ah bon. Eh bien. Ça ira. Ça va déjà.

C'est triste ! C'est tragique, même. J'ai toujours cru qu'on apprenait de nos erreurs en se pétant le nez sur un mur de brique. Mais si je passe au travers d'eux, je fais comment pour grandir ? Vieillir ? Mûrir ? Pour ne pas répéter ces mêmes erreurs ?

Vous me demanderiez présentement : " Piiiiis, te rembarquerais-tu dans une histoire avec un gars en couple, hein, hein ? "

Je dirai sans hésiter : '" Oooooh oui ! "

J'ai rien compris.

Mais au moins je suis honnête.

Beeh.

Vous faites comment pour aimer, ensuite ?

Moi je crois que je lui ai laissé mon coeur.

C'est cliché, hein ?

Mais moi au moins je suis honnête.

Ce matin en arrivant au Cégep, je l 'ai vu,lui, pour la première fois depuis...hum, quelques semaines, assurément! Ah bin, maudit. Petit pincement. Petit sourire. Petit salut. Petite Amélie qui s'arrête. Petite conversation. Gros pincement. Gros salut. Petite peine.

PETITE PEINE ?!

PEINE ?

Woah. Peine. Woah.

Je pense qu'après Bruno, je ne pourrais plus jamais avoir de peine, ou d'attente face à quelqu'un. Je sais déjà que la vie me décevra. Elle me déçoit toujours. Traitez-moi de défaitiste si vous voudrez, mais je ne crois plus en l'amour. Dites-moi que j'y croirai encore, et je vous croirez, parce que j'y crois toujours, plus par principe que par émotion. Je veux y croire, je ne demande pas mieux ! Mais j'ai le coeur en grève, bien accroché, déterminé.

Je suis désolée.

Je ne veux plus fonder d'espoir en rien ni personne, sachant que je serai déçue. Car je vais l'être ! Je le suis toujours.

Génération désabusée ?

Ou simplement moi ?

Je ne sais pas.

En attendant, j'essaye de pleurer.

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