5 novembre 2007

Tant qu'à procrastiner ...

J'ai vu Bruno ce matin.

C'était drôle de nous voir, tous les deux, plantés devant le babillard des annulations de cours, hésitant, n'ayant rien à se dire.

J'étais épuisée ; bien que trop pour trouver la force en moi de l'ignorer, de faire semblant de ne pas l'avoir vu.

Je ris toute seule, c'était vraiment cocasse.

Je n'avais rien à lui dire et pourtant, il me semble que je lui aurai parlé des heures. Je me suis fais violence et pendant qu'on se parlait sans rien dire, je les ai senti, sournoise, naître au coin de mes yeux. Mes larmes. Oh, non, pas question de craquer !

Je ne sais pas comment je lui ai dis au revoir, ou si seulement je l'ai fais, mais je suis partie. J'ai pris son sourire dans le creux de ma main et je l'ai serré fort, fort, fort...

Ce gars-là me remue l'intérieur, je dois l'avouer. Même si je ne l'aime plus - parce qu'il ne reste plus rien entre nous à aimer - il me fait toujours cet effet instantané. Il ne reste plus rien entre nous, si nous retournerions ensemble, nous n'aurions pas le choix de nous aimer en entier, et ça, il n'a jamais pu le faire, alors, hein...

C'est drôlement fait, la vie. Mais je suis contente de lui avoir parlé. Je l'évite, habituellement. Pas besoin de tourner le couteau dans la plaie.

On avait rien à se dire mais il me semble que j'aurai pris les trois prochaines semaines pour lui parler, l'écouter, m'installer tranquillement entre ses bras comme avant et assis dans son sous-sol, les yeux vers le plafond, à voir les étoiles qu'aucun autre ne distingue.

Oui.

Chaque fois que je le croise au Cégep, j'ai toujours une petite pensée pour ce que ça aurait pu être, lui et moi, maintenant qu'on est au même Cégep, qu'on a des horaires flexibles, et bla,bla,bla. Je ne peux pas faire autrement qu'espérer discrètement, quand il entre au Café et que j'y suis aussi, qu'il vienne s'asseoir avec moi, un bras autour de mon épaule, et qu'il m'embrasse doucement...

Non, je ne peux pas faire autrement.

J'ai vieilli. Je regarde avec un mélange d'honte et d'amusement notre pseudo-relation ; j'étais jeune. Mais je regarde où j'en suis rendue aujourd'hui et je dois lui être reconnaissante. Je l'ai dis cent fois pluôt qu'une, de façons différentes, mais c'est vrai, je ne serai pas celle que je suis maintenant sans avoir grandi avec lui à mes côtés.

Je me suis souvenue aussi pourquoi j'aimais les hommes comme lui. Sa simple présence me calme. Je ne savais pas sur quel pied danser ce matin, parce que j'avais envie de le serrer dans mes bras, j'avais envie qu'il appuie ma tête contre son épaule et sa tête à lui sur la sommet de la mienne, et qu'on ne bouge plus...

Je me suis souvenue pourquoi j'aimais tellement les hommes au sourire contagieux, et presque moqueur, comme le sien.

Je crois que ce que j'essaye de dire, au fond, c'est que voilà...J'accepte d'être attirée par des hommes qui lui ressemblent. Je ne peux rien y faire, pour ça non plus.

C'est la vie !

Bon, il serait temps de continuer à parler à Alice...Eeh je veux dire, à écrire mon texte en anglais.

Huhu.

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