4 avril 2009

Lombric

Ce matin je m'en allais travailler et il pleuvait un peu, un peu moins que sur l'autoroute où mes essuies-glaces dansaient sur mon pare-brise mais assez pour que mes lunettes soient picotées de gouttes de pluie.

J'avais pas encore troqué mes souliers à talons hauts contre ma vieille paire de souliers à cap d'acier (bin oui à cap d'acier je sais pas pourquoi ils croient qu'on va s'échapper un jambon sur les orteilles,enfin!) et mes petits pieds sautillaient entre les flaques d'eau.
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Puis je les ai vu. Et j'ai su tout de suite que si j'avais à m'ennuyer de quelque chose de Valleyfield quand je déménagerai à Montréal, ce serait sans doute ça.
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Des vers de terre. Pleins de vers de terres solitaires qui gisaient sur le bitume mouillé. Fuck les flaques, mes petits pieds sautillaient entre les vers pour ne pas les écraser.
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Ça m'a rappelé un tas de souvenirs, quand mes deux grand-papa étaient en vie et que la veille d'une journée de pêche au chalet, on sortait tard trop tard la nuit pour courir après des vers de terre dans le gazon chez l'autre grand-papa, avec mon père, un pot plein de terre et des lampes-de-poche. Moi j'étais fière j'avais pas peur des vers de terre comme les autres petites filles, c'est ça que mon père me disait. Les p'tites bébittes mangent pas les autres.
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Quand je vais déménager à Montréal, je pense pas voir ça, des dizaines de vers de terre solitaires dans un stationnement d'épicerie, à 9hrs le matin. C'est quelque chose qui va me manquer, je crois. Y'a pas de paysages fabuleux, par chez nous. Y'a pas un endroit où on peut voir les étoiles mieux que partout ailleurs. J'ai pas de rocher Percé ou de baleines, c'est même pas la campagne, c'est juste une petite ville moyenne comme toutes les autres sans charme particulier, sauf pour ses vers de terre solitaires.
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Y'en a tu des vers de terre à Montréal ?

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