11 octobre 2009

Mon aveu

J'ai passé deux jours entiers à lire les livres de Rafaëlle Germain pis à me dire que ça se passe tellement jamais de même dans la vie, criss.

Après, Minou est venu me voir pour me dire que ça allait vraiment nous faire du bien de pu se voir pendant longtemps, vu qu'on fini de travailler demain. J'étais d'accord, bien entendu. Parce que ça se peut pas, continuer comme ça. Et soudain je me suis mise à avoir tellement peur. Je tremblais un petit peu, recroquevillée dans la voiture de Minou, c'est presque une habitude maintenant.

Et j'ai craqué, ça m'a fais du bien c'est fou, de me confier à lui, de juste le dire, sans savoir s'il m'écoute ou pas. J'ai dis ça d'un trait, Marc j'ai tellement la chienne, j'aurai tellement aimé ça être capable de m'accomoder à mon programme en enseignement pis aimer ça une petite vie rangée et facile mais je suis pas capable j'ai besoin de plus que ça, j'ai besoin de m'en aller en littérature pis après en théâtre, mais j'ai la chienne tabarnack ! J'ai jamais eu si peur que ça, je pense, peur de l'inconnu, peur du vide, peur de plonger et de toucher le fond trop vite, même que làlà j'ai l'impression de toucher le fond mais je sais que c'est pas ben ben vrai.

Il me regardait avec ses yeux bleus et il était tellement beau. J'ai juste continué, Parce que t'sé sans toi on dirait que j'y arrive pas, Marc. J'ai tellement peur parce que je fais toujours et systématiquement tout échoué ce que j'entreprends, alors je pense que je peux te le dire à toi, je fais ma femme libérée mais dans le fond j'ai tellement la chienne.

Pis sais-tu quoi ? Cette peur-là, y'a que ça qui me fait avancer.

Il a rien dit, il a esquissé un vague geste pour m'enlacer, mais il a laissé retomber contre lui son bras. Il a murmuré, et ça m'a fait si mal : Tu sais à Old Orchard, tu m'avais dis que près de moi, tu avais peur de rien...

J'ai pas trouvé quoi répondre à ça. Je l'ai juste regardé entre deux ou trois déluges de larmes.

Quand je suis arrivée à la maison, il m'avait envoyé un courriel. Voilà Amé, moi je suis pu capable de tout ça. Je t'ai supprimé de mon Facebook, je pense que c'est mieux pour nous, le temps qu'on digère notre rupture. En passant, je t'envoie une photo d'Elle.

Je l'avais déja vu, dans ses amis Facebook, justement. Je sais pas trop quoi penser, je sais pas si c'est vrai tout ça ou s'il exagère, j'ai juste le coeur brisé mais soulagé d'avoir pu le dire et le pleurer une toute dernière fois. Maintenant il faut que je «vole de mes propres ailes», j'imagine.

Et comme il m'a bloqué sur Facebook, eh bien...je ne le vois plus nul part, sauf si je me connecte avec une amie sur son compte. Alors là, dans les recherches, je peux le trouver, je peux même pas entrer sur son profil, mais juste le trouver. Sinon, c'est comme s'il n'existait pas, c'est comme s'il n'avait jamais été là.

Je sais que parfois je m'accroche beaucoup trop à des souvenirs qui existent seulement dans ma tête, sur photo et parfois par ici, dans les archives, mais j'ai trop de difficulté à apprivoiser l'idée que mon Homme, que l'Amoureux, que mon Bébé-Chat, eh bien, il est plus là.

3 commentaires:

Emilie a dit…

Une petite citation qui te fera peut-être du bien face à ce qui t'effraie. Moi je l'ai pinnée sur mon babillard, toujours en vue, et ça fait réfléchir:

"Opportunities are spinning our way all the time. We can choose to live a life that scares and delights us, or we can chose to allow someone else's view to control us."

Ça vient de www.galadarling.com un feel-good blog extraordinaire.

Anna a dit…

Amélie, l'inconnu, le fond, le vide, le gros gros vide, tu vas voir, tu peux tomber très longtemps avant que ça fasse mal pour vrai de vrai, en esti.

Ouvre bien les yeux durant ta chute, le ciel tout autour, il est rose par ici. Des amies-lumières, ta famille, la force de t'écouter et de choisir ce en quoi tu as VRAIMENT envie d'étudier pis surtout, bientôt, quand tu auras sèché toutes tes larmes et retrouvé la confiance que l'autre cave est en train de te déchirer en mille morceaux, tu verras Amélie, tout ça.. ce sera juste un mauvais mauvais souvenir à enfouir très loin, dans ton coffre à jouets.

Christian Bobin le dit : Dans ce qui prétend nous ruiner, grandit notre trésor.

Un tout petit bonheur à la fois, belle Amélie. Comme marcher en silence avec une amie ou écouter ton film préféré en pyjama quand il fait trop soleil dehors. Boire un lait au chocolat à 3h du matin.

anne. a dit…

et ça servait à quoi, la photo de sa nouvelle conquête? quel nullard.

tant mieux qu'il t'ait bloquée. tu pourras enfin passer à autre chose. je te jure, c'est le seul moyen.

bon courage...