2 janvier 2008

Chroniques d'un trop plein I

Je me suis endormie, alors c'est court, mais...c'est ça.


Chroniques d'un trop plein

C'est le bruit de la charrue qui m'a réveillé le premier. J'ai su que c'était la nuit, et que j'avais dormi trop longtemps. Perdu dans mes draps trop lourds, j'attendais que mon corps se démène et qu'il s'en extirpe seul.

Mais j'attendais toujours trop.

Je faisais trop confiance à la vie et à ses vertues puissantes ; si j'étais malheureux, ce n'était que temporaire, la vie allait se charger de moi. J'étais un poids lourd, beaucoup trop lourd pour les frèles épaules de ma destinée.

C'est ce qui arrive, quand on est toujours trop tout, partout. On devenait trop gros et trop laird pour trop tout le monde et on se retrouvait au comble de la solitude : trop tout seul, dans un trop grand lit trop froid, incapable de remuer un orteil ni de cligner des yeux.

On est trop con, de toute façon!

Je n'avais pas d'histoire particulière, pas de passé héroïque ; je n'étais pas programmé pour mourir tragiquement, je n'étais rien. Sauf peut-être,vaguement, un paradoxe ambulant : j'étais tellement trop que je n'étais rien.

Ça m'a fait rire. C'était vrai, si vrai que c'était aussi...triste. Et douloureux. Comme un creux dans la poitrine, une faille à l'âme. Là où se cache la fameuse étincelle, le je-ne-sais-quoi dont on parle tant, moi je n'avais rien.

C'est peut-être pour ça que je compensais par un trop plein de tout le reste.

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