27 janvier 2008

L'horizon turquoise

Ça arrive, des soirées comme ça. Des soirées où je n'ai pas envie d'être forte,belle et fière. Des soirées où entendre les voix de mes meilleures amies me donnent terriblement mal à la tête. Je n'avais pas envie d'afficher mon éternelle froideur, ma perpétuelle bonne humeur et d'acquieser gentiment aux blablas - leurs souffrances, leurs peurs, leurs complexes.

Je me suis promis, devant l'océan si grand et si bleu, au Costa Rica, il y a un an, de ne plus jamais me laisser abattre par la vie et par ses hauts et ses trop nombreux bas. Les deux pieds dans le sable, les larmes vaguement aux yeux, la peau brûlée par le soleil et les cuisses effleurées par les vagues, je me suis promis de m'aimer, peu importe ma réalité. Les tresses au vent, seule, mais entourée, je me suis juré de ne plus jamais avoir envie de mourir. Je me suis promis de voir encore plus d'océans, de pays, de fruits et de petits lézards.

C'est émouvant, avoir envie de vivre. Ça surprend, ça monte à la gorge et ça emplie entièrement et d'un seul coup toute la place réservée aux autres émotions. Tout à coup, pour la première fois de toute ma si courte vie, je m'aimais. Je m'aimais. J'en aurai pleuré, j'en aurai ris, si je n'avais pas été si émue. Je m'aimais. C'était si simple, et ça m'avait pris tellement de temps, d'années avant d'y arriver.

C'est le déclic, à partir de ce jour, de cet instant, je n'ai plus jamais eu envie d'être quelqu'un d'autre, d'avoir une autre tête ou un autre tour de taille. J'ai apprécié chaque matin, dormi comme un bébé chaque nuit, pleuré chaque fois où j'en avais envie, et j'ai aimé, j'ai aimé en me disant que demain, je n'aimerais peut-être plus. J'ai laissé faire la vie en sachant que j'étais prête à combattre, que mes gants de boxeuse n'étaient pas rangés très loin et que je n'hésiterais pas à les ressortir, au besoin.

Je ne m'embarasse plus de complexes, d'idioties de gêne ou de peur. Je compte jusqu'à cinq, je suis effrayée, je pleurniche pendant cinq petites secondes. Je m'autorise à avoir peur, à ne pas vouloir, à rechigner et à faire l'enfant gâté. Et après, ça va. Je me calme. Je-me-calme. Je garde la tête haute, j'hausse les épaules et je continue. Je ne peux pas faire autrement. Et j'apprends à aimer ma seule et unique présence, j'apprends à flirter avec la solitude. Ce n'est pas parce que je reste seule, un soir, que je n'ai pas d'amies et personne sur qui compter. J'ai choisi mes amis, mes amours, et j'ai éliminé le reste. J'ai suivi mes passions, et je n'ai jamais, jamais regretté de l'avoir fait.

C'est peut-être pour ça que le poids de leur torture mentale m'afflige. Que leurs bébittes me touchent. Que je suis bête, merde, oui. Je suis bête. Et dure. Et je coupe la parole, et je sème ma zizanie. Parce que je ne veux plus jamais être sous l'emprise d'un complexe, d'une peur, d'une gêne gênante. Parce que je ne suis pas la plus belle, ni la plus mince, ni la plus talentueuse, mais je fais mon bout de chemin avec ce que j'ai, et souvent, c'est suffisant.

Voilà. Ce soir, c'était une belle soirée, malgré tout. Je n'ai pas réussi à verbaliser tout ça, parce que je ne sais pas, parce que ce n'était peut-être pas le bon moment, parce que j'ai du sourire et faire comme si tout ça me passait des mètres au dessus de la tête. Mais non. Je les comprends. C'était moi, ça. C'était mes peurs, mes angoisses, mes complexes.

Mais plus maintenant. On ne rompt pas une promesse faite à l'éternel moment,à l'horizon turquoise.

On ne peut pas.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme une petite larme accompagné de l'éternelle chanson "Revolution" des Beatles peut être plaisant.Surtout lorsque cette larme fait son chemin pour simplement sortir d'un oeil tout taché et lire : " Parce que je ne suis pas la plus belle, ni la plus mince, ni la plus talentueuse, mais je fais mon bout de chemin avec ce que j'ai, et souvent, c'est suffisant."

Ta belle Val jalouse des filles qui vont voire Mika au centre Bell ;P