4 janvier 2008

Des corbeaux de parents.

Mes parents sont de drôles de moineaux. Ils se chicanent toujours, pour un oui, pour un non, souvent pour un rien. Je doute qu'ils soient réellement heureux. Quand ils se sont séparés, j'en voulais à mon père, d'avoir laissé ma mère, parce que je voyais bien que quoi que j'aurai pu faire, elle n'arriverait jamais à surmonter sa peine.

Mais au fond, je ne sais pas s'ils ne seraient pas plus heureux séparés. Je me le demande sincèrement. Mon père a des drôles de réactions, parfois. Des trucs insensés, qui me dépassent totalement. Et ma mère endure tout ça, les bras grands ouverts, le coeur pansé, la tête ailleurs. Elle l'aime. Elle l'aime. Elle l'aime.

Elle me répète cette phrase comme si c'était une formule magique, une réponse aux grands maux de la terre, de notre petit et égocentrique univers : elle l'aime.

Et moi je ne cesse de lui répéter, peut-être par pure méchanceté, ou parce que j'ai envie de la secouer comme un pommier : moi, je n'endurerai pas ça, plus tard. Moi, je n'endurerai pas un mari comme ça plus tard. Moi, je n'endurerai pas ça.

Et je le pense vraiment.

Je sais qu'avant, c'était coutume, ça. Endurer son mari envers et contre tous, n'avoir que lui et lui seul comme gravitation, comme orbitre. Être en fusion totale et complète avec son amoureux.

Ce à quoi je réponds : OUT OF TIME.

Évolués ! C'est ça que j'ai envie de leur crier, quand ils ouvrent la porte du bureau pour me crier des bêtises par la tête, parce qu'ils ne sont pas capables de se parler comme deux personnes civilisés, parce que leur propre conflit éclabousse sur mon dos plus-si-capable d'en prendre tant que ça.

Ils ne sont pas aptes à vivre ensemble, mais séparés, ma mère meurt. Carrément. Elle meurt. Je le sais. Je ne le veux pas, on se comprend, mais parfois je me dis qu'une mort, ça peut déboucher sur une renaissance.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a 11 ans, mes parents se sont séparés. Aujourd'hui je réalise que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Ma mère a fait une grosse dépression, elle a passé 2 mois à l'hôpital ; elle aimait mon père.

Aujourd'hui,elle est bien. Même si elle doit prendre des anti dépresseurs pour le reste de ses jours, elle est heureuse. Je n'avais que 8 ans à ce moment-là, mais je savais que le départ de mon père la tuait. Quand j'y repense, j'ai de la misère à comprendre comment elle a pu s'en sortir tellement elle était démolie. Mais si j'imagine une seule minute que mon père soit encore dans le décor, je sais qu'elle ne pourrait pas être aussi bien qu'elle l'est présentement.