9 janvier 2008

Polaroïds


Voilà, j'ai commencé mon marathon de lecture avec un petit livre que j'avais envie de lire depuis bien,bien longtemps. Polaroïds, de Sophie LÉTOURNEAU.

Que j'avais même déjà loué une fois mais par manque de temps, de motivation, je n'avais pas ouvert.

Car si je l'avais fait, je n'aurais jamais pu le refermer.

- Éric, ça va pas. Un matin, après avoir dormir et mal dormi, en ouvrant les yeux, j'ai dit : " Éric." J'ai pensé qu'il fallait que je te parle. Pas qu'on s'écrive parce qu'on en vient toujours à se chicaner. Avec des mots sans voix ni visage, on ne se comprend pas. J'ai pensé qu'il fallait qu'on se rencontre et qu'après ça irait mieux.

- Qu'est-ce que tu veux me dire ?

- J'ai rien à te dire en particulier. Je pense que j'ai besoin de t'entendre. Je veux que tu me racontes l'histoire. Je me rends compte que l'histoire que je conte, cette histoire dans laquelle je souffre de toi pendant que tu ris de moi, cette histoire ne me satisfait pas. J'ai l'impression que toute ma tristesse, toute mon amertume est là, dans ce morceau-là que j'ai dans la bouche. Il y a quelque chose de pourri qui reste sur ma langue. Quelque chose que je n'arrive pas à oublier, que je ne peux pas nier et qui a besoin d'être raconté, avalé, d'une autre façon. J'ai besoin que tu me racontes, toi, pour toi, c'était quoi.


Fuck.
T'sé, au pire.
Fuck.

Jai relu tout ça deux, trois, quatre fois. J'ai remplacé les Éric par Bruno et j'ai eu le coeur gros, gros comme une mongolfière. Je faisais la paix et la haine avec lui, avec moi. C'est ça, le problème. Voilà, c'est ça. Écrit noir sur blanc, sur du papier qui sent presque le livre neuf tant personne ne l'a jamais ou presque emprunté à la bibliothèque, elle était là, la foulure, ma fracture, ma mauvaise couture.

C'est drôle, parce que j'ai souri.

J'ai fait tourner rapidement les pages du petit roman, des bouts de vie de cette auteure dont je me sentais plus proche que de mes propres amies. Et je me suis dis que j'aimerais bien écrire des petits récits comme ça, un jour. Mes bouts de vie anondins ou spectaculaire, mes fragments d'existence particulier ou plate à mort.

Peut-être parce que j'ai reconnu mon adolescence fuckée dans la sienne. Et que je me suis dis...que fuck, j'étais pas la seule. Et que fuck, ça pouvait faire un roman.

Alors fuck, je vais le faire,moi aussi.

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