5 janvier 2008

L'ours

Par un hasard bienheureux est entré dans ma vie, un matin ordinaire, les Tricot Machine. Leurs mots que j'aurai voulu écrire, leurs phrases vierges d'interprétation, leur énergie foudroyante en spectacle, les Tricot Machine ont bercé mon été, mon automne, et je les tiens tout serré contre moi pour le début frileux de cet hiver. L'ours, c'est ma préférée, je crois - je ne sais pas, je les aime toutes.

Mais j'ai envie de partager avec vous les paroles de L'ours, parce que y'a des bouts de mon coeur parsemé un peu partout dans cette chanson-là. Et qu'elle me fait sourire. Et que c'est le genre de chanson que je voudrais écrire.


L'OURS

J'ai sauvé la peau d'un petit ours
Pis son coeur, je l'ai pas volé
J'ai tué le chasseur avant qu'il shoote
Et l'ours m'a consolé

Tu es doux et juste un peu farouche
Mais je sais que je t'apprivoiserai
Tu as mordu dans mon coeur à pleine bouche
Et t'y es installé

Les années se suivent et nous rassemblent
Il y a toujours plus à partager
Dans la tanière qui abrite nos confidences
Nous on a hiberné

Puis un jour c'est l'été et c'est dimanche
Et les framboises poussent par milliers
J'ai tâché de fruits rouges ma robe blanche
Et je vais t'épouser

Les yeux fermés main dans la patte on avance
Dans l'allée d'un champ de blé d'Inde shooté
Un doux mélange de romance et de démence
Quand le fermier a tiré

Ce matin je me suis fais une petite bouffe
Mais à vrai dire, ça passait pas vraiment
Je m'étais même préparé un bol de soupe
Car j'espérais te voir dedans

Mais en vain, je l'ai scruté à la loupe
Aucune trace de poil, de dents, de sang
Dis t'es où à présent mon petit ours?
Ta fourrure traîne sur le divan...

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