26 mars 2009

Lettre à la mer.

Allo !

Je sais que tu vas bien, tu sais que je vais bien, alors on peut peut-être se passer de ça, t'sé. Merci Facebook, merci la technologie. Tes photos de voyage sont belles, tu as sans doute vu ma nouvelle couleur de cheveux et tu t'es dis, enfin elle a réussi à trouver le bon blond !
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Quand j'ai regardé la date d'expiration de mon yogourt, hier, j'ai pensé, ah bin maudit, bin oui, c'est vrai. C'est le printemps, le 28 mars s'en vient, faudrait bien que je lui écrive un petit mot, à lui. Ça me fait pas mal moins souffrir qu'avant, penser à toi, à cette journée-là, penser à mes petits ébats de petite fille qui savait pas qu'elle allait arrêter de l'être cette journée-là. Bin, pas complètement, t'sé. Quand mon chum me traite de p'tite fille, ça me fait rire. Je suis plus tellement une petite fille depuis le 28 mars d'il y a longtemps.
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Ça fait quoi, 4 ans ? Ouais, 4 ans je pense. Quatre ans que ça m'a pris avant d'arrêter d'avoir des chatouilles dans mon ventre quand j'effleurais le 28 mars de mes pensées. Quatre ans pour retrouver les chatouilles dans les bras d'un autre. C't'une bonne moyenne. Quand on sait quel pas immense j'ai franchi entre temps !
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On peut pas dire que j'ai changé du tout au tout, pourtant. J'ai laissé tomber un petit peu le mélo-dramatique pis les grosses larmes, juste un petit peu. On dirait que c'est ancré en moi, ça. Je cherche encore la formule du bonheur parfait, même si on me surnomme ces temps-ci Amélie Bonheur. Je trouve ça drôle, ça me fait sourire. Je suis encore stressée, pis hystérique, pis mon chum me traite de folle en riant, des fois. J'ai laissé tomber Babe pis les blogs de mots sanglants, j'ai un nouveau blog tout lumineux, en blanc et bleu, où j'alimente le Bonheur de mon surnom. Ça fait du bien. J'écris de la poésie, j'écris des fictions, j'écris des trucs où ce n'est pas moi, le personnage principal. Je dois être moins égocentrique, je sais pas.
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J'ai l'impression d'avoir bien plus que mes 19 ans pas-si-nouveaux-que-ça, je pense que je t'ai aimé assez sans même savoir pourquoi pour emplir toute une vie. J'aime toujours autant, mais ça me fait pas mal moins mal. J'aime toujours autant mais là, je voudrais que ça dure toute une vie, toute ma vie. C'est pas mal différent. Au début j'avais peur que, comme toutes les autres fois dans ma vie où je m'étais entichée de quelqu'un, j'avais peur qu'il te ressemble un peu trop, que ça finisse par me contaminer, que je m'en lasse. Tellement pas. Tellement,tellement pas. Ça aussi, ça fait du bien.
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Au début, j'avais peur aussi de me laisser tomber, j'avais peur d'abandonner mes défenses. Je l'ai rencontré juste après t'avoir revu toi, à la banque, out of nowhere. J'pense bien que ce jour-là, j'ai tout compris. J'ai compris que ça pourrait jamais marcher, toi pis moi. Que t'étais comme un grand arbre centenaire pis que moi, j'étais plus genre...un peuplier, quelque chose qui bouge à la moindre brise. Un roseau. Peu importe.
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Mon nouvel amoureux, en plus d'avoir l'incroyable qualité de m'aimer même avec mes travers pis mes blessures de l'âme, il s'en fout un peu, de mon poids. Il a pas honte de me tenir par la main, il a pas honte de prendre le métro avec moi, même si mes cheveux sont pas coiffés à la perfection. Il ne m'a jamais traité de grosse baleine échouée, jamais. Quand je repense à ça, je sais pas comment j'ai fais pour endurer tout ça pendant tellement longtemps. J'étais tellement petite, jeune, et aveuglément amoureuse de toi. Mon nouvel amoureux, il m'aide à maigrir. Si tu me voyais...Je suis tellement belle. Je ne me suis jamais sentie aussi belle que présentement. Surtout dans ses yeux à lui, mais de plus en plus dans mon miroir aussi.
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Je suis quand même contente de t'avoir connu, de t'avoir aimé, de t'avoir pleuré. D'avoir eu mal à en mourir un peu, parfois. Quand j'ai rencontré Marc, j'étais prête. J'avais été brisée, j'avais essayée de me réconforter un peu partout, mais là, j'étais prête. Je m'étais dis le prochain, ça sera le bon. Y'a plus d'en attendant, y'a plus de juste pour ce soir ou cette semaine, y'en aura plus. Le prochain, il va aimer le théâtre, la bouffe thaïlandaise et il va me faire rire jusqu'à ce que j'ai mal aux joues. Je l'ai trouvé.
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Je sais pas trop où toi t'en est rendu dans ta vie, je regarde parfois vos photos, toujours sur Facebook, merci la technologie. Ça me fait drôle, de te voir soûl encore comme ça, de te voir pareil à il y a longtemps, pareil comme quand tu ouvrais grands tes bras pour que je m'y jette à la dérive. Je pense que je me suis retrouvée. Je pense que sans toi, je ne me serai pas perdue, mais ça fait du bien, un détour à l'intérieur de soi. J'ai dis pas plus tard que hier à mes beaux-parents que j'avais eu une adolescence difficile, haha. Je riais toute seule en y repensant. Ça serait cool si tu me donnais de tes nouvelles de temps en temps, je pense pas qu'on puisse être amis mais c'est pas grave, on pourrait quand même aller prendre un café.
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Mais merci quand même. T'as été mon salaud, t'as été mon ange, t'as été la roche sur laquelle je me suis souvent appuyé quand je n'avais plus personne sur qui compter, tu m'as laissé toute seule dans des moments que je ne te pardonnrais jamais, mais je ne voudrais pas que ce fut un autre que toi qui m'est fait vivre tout ça. Merci d'avoir été mon salaud, je n'aurais pas supporter que le titre revienne à mon nouvel amoureux, si jamais ça se termine un jour entre nous deux.
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Ça fait que c'est ça. On est le 26 mars pis j'ai pensé à toi deux jours avant le temps. Je pense que maintenant, je suis libérée des 28 mars. Merci, babe.

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