Je conduis sur l'autoroute, après avoir été mené Chéri jusqu'à l'UQAM, et après m'être sortie toute seule comme une grande fille de la faune montréalaise - ok,ok, avec lui au cellulaire pour me dire des explications, mais à peine !
Je vois des outardes en V dans le ciel, ma fenêtre est ouverte et ça sent le printemps, même s'il y a de la neige tenace dans les champs, près de ma petite ville bétonneuse. La 20 au printemps, c'est presque romantique. Je pense aux tournesols géants qui vont y pousser bientôt, et je monte le volume de la radio. C'est Touch me, de Samantha Fox, revisité par The losts Fingers.
J'ai un plateau de sushis pleins de saveurs sur le siège passager, et mes vieilles lunettes de soleil rondes et immenses pendent sur le bout de mon nez, même si j'ai brisé une de leurs branches. J'ai mis mon manteau sur la banquette arrière, j'en ai pas besoin, un peu plus et je me fais bronzée.
Puis je pense que c'est notre troisième saison ensemble, et ça suffit pour me faire sourire, ça suffit pour me faire endurer les longues journées de répétition, sans toi, sans personne, ça suffit pour me faire sourire et me faire croire pour quelques heures que le mois d'avril est celui qui passe le plus vite, après c'est mai, après c'est l'été, après c'est la Pointe, et après c'est l'université et notre appartement.
Tu vois, tout passe plus vite en chantant.
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