10 novembre 2009

Ma date ratée d'hier, ou la fois où je me suis prise pour la Dateuse en Série

Ouin,ok.
C'était pas fort, à la base. Je me trouvais pas forte, mais tsé, je me suis dis, il peut y avoir de belles surprises parfois !

On me parlait de lui en bien, juste en bien, jamais en mal...ou presque. Les commentaires étaient variés, mais moi je trouvais qu'il était sympathique...via MSN. Je l'avais rencontré d'une amie il y a quelques années mais on était trop jeune et Montréal à l'époque c'était, god, le bout du monde. Ce l'est encore, remarqué, mais je suis comme Christophe Colomb, je l'ai conquis et j'y suis tous les jours, alors...c'est plus accessible. Donc, du haut de mes 16 ans, je pouvais pas gérer un premier chum à Montréal, et j'ai jeté mon dévolu quelques temps plus tard sur l'Ex Mythique (dont vous connaissez l'existence ad nauseum).

Ouin,bon. C'est ça.

Alors chaque fois que j'étais libre, ou qu'il l'était, l'autre ne l'était pas. Tsé le mauvais timing ? En plein ça. Comme pour une fois ça adonnait bien aux deux, il me dit, pourquoi ne pas aller prendre un café ? Ben oui, tsé, pourquoi pas! Surtout que je suis à une station de métro de toi, chez une amie.

Alors je me lance dans ce périple, le coeur battant, parce que je me dis, ouais, bon, chouette ! Essaie juste de pas continuellement le comparer à Marc et ça devrait aller ! Ça fait longtemps que vous vous êtes pas vus, youpidou !

Mais plus le métro m'approchait de l'UdM, plus le coeur me serrait drôlement. Tsé, ce petit 7ième sens là? Minou appelait ça le spider sens, comme Spider Man. Moi j'appelle ça le petit doigt ou ben simplement, i had a bad feeling about that.

J'arrive à la station de métro que je ne connais pas, je grimpe les escaliers, énervée, et je le cherche. Moi dans mes souvenirs, il est sweet, il a une petite barbe, des cheveux courts, et il est décontracté. Je cherche ce gars-là. Je ne le vois pas. Je prends mon cellulaire, j'appelle. Salut, est-ce que tu es là ? Je te vois pas! Une grosse voix me répond, oui oui je suis là, regarde je te fais des signes!

Euh, hein ? Je m'approche, complètement déstabilisée par la chose.

Prenez le temps de lire au complet avant de crier au scandale, petit conseil.

& Petite parenthèse. Vous savez comme moi que je suis loin d'être superficielle et une fille qui se laisse facilement déroutée par l'aspect physique. Je complexe dieu seul sait comment sur ma propre personne et jamais il ne me viendrait à l'idée de juger par le poids ou par l'apparence, parce que je ne voudrais tellement pas que quelqu'un puisse adopter cette attitude-là contre moi.

Mais là...sérieux...l'ami a pris, minimum, 100 lbs depuis la dernière fois qu'on s'est vu. Encore là, who cares, tsé ? Je pense que les hommes dodus style teddy bear, style gros nounours en chocolat, peuvent être très séduisants et attachants....en autant qu'ils s'habillent à leur taille, tsé une taille qui leur convient. Et bien, pas lui. Quand il me faisait des signes de main, on pouvait tous voir le blurp blurp de son ventre quand son chandail - trop petit - se soulevait. C'était...enfin, disons que c'est discutable. Il avait l'air particulièrement inconfortable dans ses vêtements et très peu en confiance envers ses propres moyens.

Bien déterminée à ne pas m'arrêter à ça, je lui fais un grand sourire et j'accepte gentiment les deux becs sur les joues politiquement corrects dont il me gratifie. Je remarque du coup sa grosse barbe hirsute rousse - quoi ? j'adore les barbes rousses en temps normal, c'est même ce qui me fait craquer à coup sur chez un homme, la barbe rousse ! mais celle-là était...- et ses cheveux emmêlés jusqu'aux épaules.

Je me secoue un peu et on se met en marche vers un café, alors que je me gifle mentalement. Arrête Amélie, what the fuck, tu te prends pour qui de juger comme ça ? Parce que c'est don ben pas mon genre de faire ça ! Pis là, oh seigneur, deux évènements se sont presque simultanément déroulés en même temps : il s'est tourné dos à moi, me montrant son poil de dos qui sortait du collet de son chandail, et il a prononcé je ne sais quel mot, m'exposant son énorme défaut langagier : le zozotement.

C'est fini. On vient de me perdre. Le zozotement et les poils, c'est ma mort. Les poils ça peut passer, Ex Mythique était...fuck, vous voulez tellement même pas le savoir. Alors les poils ça me rebute pas tant que ça. Mais le zozotement. Zozoter et avoir une grosse voix grave, c'était un mélange assez étrange.

Encore là, je me lapide intérieurement : c'est pas parce qu'un gars te dégoute physiquement qu'il peut pas être intéressant! Parce que dégouter serait le bon mot, je pense. Oh non, j'en suis sûre. Dégoutée, ouais. C'est exactement le terme précis de la chose. Enfin.

On arrive au Second Cup et je me prends, gaiement, un smoothie limonade à la fraise, parce qu'il fait 17 degrés dehors. Il veut s'asseoir à l'intérieur mais je préfère, et de loin, continuer à marcher. On s'installe dans un parc, moi face à lui, tuant dans l'oeuf tous rapprochements physiques envisageables.

Et là...là,là, ça aurait pu sauver toute l'histoire. Il aurait pu être drôle, brillant, vif d'esprit, un brin sarcastique, un peu baveux, et j'aurai sans doute remarquer qu'il avait des beaux yeux et je lui aurai trouvé des qualités qui font en sorte que tous les hommes sont, à mon avis, beaux à leur façon.

Mais il a tout gâché. Je vous jure, s'il m'avait pas invité j'aurai cru qu'il faisait exprès pour être désagréable et pour me faire fâcher. En fait je me questionne encore à savoir si, peut-être, il s'est aperçu de mon dégoût - disons non-intéret - et qu'il a fait exprès de me pousser dans mes derniers retranchements.

On parle de nos études respectives - quel beau sujet, hein ! ça vient après la température je pense dans l'ordre des sujets niaiseux à aborder avec une première date - et il se lance dans une drôle de tirade : je suis en administration et j'adore ça, l'administration c'est la vie, je veux aller à McGill après mon bac pour faire un MBA en administration et un autre bac en droits des affaires, pis à McGill parce que c'est anglais pis parce que l'anglais c'est ça la vraie vie, tsé les américains, eux, c'est un vrai peuple, une vraie nation, ils l'ont l'affaire, moi je veux travailler avec eux plus tard !

...Ok Elvis Gratton, slaque tes shorts pis on va se jaser un peu.

Alors je ris un peu, coquettement, et je lui fais part de mes plans de carrière (littérature et théâtre) et il s'esclaffe ouvertement : ouais mais toi, tu vas à l'UQAM, l'université des pauvres, du peuple, de la plèbe ! Pis anyway, qui a besoin de culture dans la vie ? Le théâtre, voyons Amé, c'est pas sérieux tout ça. Les gens ont pas besoin de divertissement, on est pas une société de divertissement, on est une société d'économie, de finances, de productivité. Arrête tes rêves de société culturelle, ah vous autres, les maudits séparatissss....

Théâtralement, je lui ai versé le reste de ma limonade sur la tête et je suis partie.

...Ben non. J'ai pas fais ça. Je me suis presque étouffée avec ma gorgée par contre. Et j'ai siphonné tout ce que je pouvais siphonner avant de lui annoncer, en me levant, que je devais vraiment partir tout de suite, si je voulais pas manquer mon cours. Mais tu as pas de cours, qu'il me sert en me suivant. Oh,ben, oui, finalement. Tsé, c'est une conférence. Arrivée au coin de la rue, je le salue, et il me sert encore les deux becs obligatoires.

J'en frissonne encore.

Alors là D., tu es ben mieux de me dire comment tu fais pour dater des gens normaux et brillants. C'est même pas un gars d'un site de rencontres, god damn, c'était un ami d'une amie ! Là tu me donnes ta foutue recette parce que moi je suis complètement découragée par la gente masculine et je pense que, fuck off, j'ai juste presque 20 ans pis y'a pu aucun spécimen mâle célibataire susceptible de m'intéresser à Montréal. Je fais quoi ? J'emballe mes affaires pis je vais à l'Université Laval? Si j'en crois la meilleure amie, y'a des hommes avec un grand H à Québec ! Ou alors, je deviens lesbienne ? Trouve-moi une solution parce que pu jamais, AU GRAND JAMAIS , je ne me risque à la date.

FINITO, MERCI !

Au pire, je préfère mourir seule, dévorer par des bergers allemands en compagnie de Bridget Jones, esti.

Le soir, je me suis goinfrée dans les sushis avec l'amie-lumière qui a pleuré de rire à la suite de mon aventure rocambolesque, pis j'ai écouté la Galère en braillant dans les bras de Monsieur Peepoune, mon ami gay par excellence.

Eh ma vie, hein, ma vie !

3 commentaires:

D. a dit…

Normaux et brillant!!! J'aimerais bien en rencontrer une ou deux moi là! Je rencontre des gens instable et fucké dans la tête!

Ceci dit sauve toi dans ce genre de situation... le coup du message texte troublant permet encore de se sortir d'embarras!

Alexe a dit…

Mais quel con, sérieusement. Il m'aurait détesté, hahaha... Et ça aurait été drôle !
Mais bon, pauvre Amé ! Malgré que tes aventures comme ça me font vraiment rire, donc... C'est un mal pour le bien de la société de ton blog !

Je te souhaite plus de chance à l'avenir =)

Beaudelaire a dit…

Non, mais vois le bon côté des choses: tu as une mosusse de bonne histoire à raconter aux autres. Moi, j'ai l'histoire de ma "date" avec un gars qui puait tellement que ma voiture a senti pendant deux jours. Lorsque je la raconte, je fais crouler de rire mes amis. Puis, un jour, l'amour de ma vie est apparu. Je ne te dirai pas combien de temps ça m'a pris pour le rencontrer, tu vas être découragée. Mais tu sais quoi, ça voulait toutes les "dates" ratées au monde et tout ce temps à l'attendre.

Je te souhaite ton prince charmant. Mais des rencontres comme tu as faites, ça te fera drôlement apprécié ce "prince" (comme le PM de Steph dans la Galère)...

Bonne chance!!