15 janvier 2010

UQAMeries (1) et garçonnage....

(1) parce que je pense que ça va arriver souvent

Je suis toute seule à l'UQAM, et j'écris un message blog dans un cahier, parce que pas d'ordinateur à proximité, trop bien dans la tranquilité bruyante pour m'exiler dans le silence fermé des pas très sympathiques bibliothèques. Les machines distributrices vromissent derrière moi et je suis inondée de lumière face à un mur vitré - faute de trouver un nom pour décrire réellement le mur, c'est un mur où il y a pleins pleins de larges fenêtres qui font toute sa superficie, de haut en bas, de long en large, et ça m'impressionne, et ça m'a attiré tout de suite. Ça, et la relative tranquilité de l'endroit. Ça donne une vue sur une cour à scrap, container de vidages et décharge de poids de camions dix-huit roues, mais c'est pas grave, on fait avec la lumière qu'on trouve.

J'ai un long après-midi devant moi, et je ne suis pas pressée. Après ça, après ce message-là, je vais peut-être commencer ma lecture de Pantagruel de Rabelais, en version originale, attention ! Ou alors je vais profiter de mon moment de solitude - si on exclut les nombreux chinois qui ne cessent d'aller compulsivement se laver les mains dans les salles de bain pas très loin : ils entrent, on entend le bruit du robinet, et ils ressortent en s'essuyant les mains ; tradition orientale, j'imagine - pour terminer ma lecture du magnifique roman de Marguerite Duras, L'Amant. J'ai découvert que la force de Duras réside dans son souffle, alors je la lis à voix haute et même si je me trouve un peu ridicule et bêtement prétentieuse de croire que je peux saisir Marguerite Duras dans toute sa complexité de femme simplement parce que je la lis à voix haute, eh bien, je me laisse bercer par son rythme et par la cadence qu'elle a mis dans son roman, par les mots et le désir, la peur d'aimer en retour, toujours.

Aujourd'hui j'ai rencontré un gentil garçon dans mon cours. Il s'appelle...appellons-le simplement Monsieur O., tiens. Un peu d'anonymat ! Et je me retiens vraiment pour ne pas dire Monsieur O...h my God ! En fait, je l'avais déjà remarqué dans mes autres cours mais de là à aller lui parler...je n'aurais sans doute pas franchi le pas ! Alors un point pour lui, ou un morceau de robot, whatever, parce que c'est lui qui est venu me parler, qui m'a abordé.

J'ai ressassé rapidement les conseils et leçons de drague que Ami-Hétéro m'a dispensé dernièrement, pour n'en retenir que deux fondamentaux : souris, et sois toi-même...mais en version gentille, sans défaut, édulcorée, au début en tous cas.

Alors, j'ai fait ça. J'ai fait exactement ça. J'ai été moi-même, j'ai souri, j'ai ri, je l'ai fait rire, et il a réussi à me glisser habilement - ben pas si habilement que ça en fait ! - qu'il est a) un amoureux du théâtre - mais on se comprend bien, pas un futur comédien narcissique et immature et égocentrique comme quelqu'un qu'on connait bien, non,non, juste qu'il apprécie le théâtre (parce que merci, hein, les futurs comédiens narcissiques et immatures et égocentriques, j'ai déjà donné!!!!) , b) qu'il est célibataire - fait non négligeable, et c) qu'il avait envie de se trouver une fille avec qui bâtir une relation stable.

Pleins, pleins de morceaux de robots, de bons points, de pétales de marguerite virtuellement arrachées, whatever ! Étonnament, moi qui en rêvait tant, c'est pas pen toute un barbu ténébreux, non. C'est plus... un rasé-percé-cool. Ouin. Je penseq ue je le décrirai comme ça. Il me fait penser un peu à Claudine - et ça je sais pas trop encore si c'est bien ou pas bien. Il me parle de littérature et de théâtre et il glisse des dude et des man un peu partout. « J'y ai dit, yo dude, comment tu as pensé à incliner la scène de façon à déstabiliser complètement les comédiens, manee ! »

C'est loin d'être quelque chose à quoi je suis habituée, pis étrangement, ben ça me plait vraiment beaucoup !

Pas besoin de vous dire que j'ai beaucoup trop hâte au party de début de session, et que d'ici lundi, je vais répéter mon sourire-gêné-mais-invitant devant le miroir. Et pour Monsieur O., ... et pour le chargé de cours ! ;)

(Oui, Jess. Le gars est avec nous en Corpus, tu vas voir ! Je vais te le montrer façon subtile-Amélie. ;))

0 commentaires: